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La Tour, prends garde !

La Tour, prends garde ! est un film franco-italo-yougoslave réalisé par Georges Lampin, sorti en 1958.

La Tour, prends garde !

RĂ©alisation Georges Lampin
Scénario Denys de La Patellière
Claude Accursi
Musique Maurice Thiriet
Georges Van Parys
Acteurs principaux
Pays de production Drapeau de la France France
Drapeau de l'Italie Italie
Drapeau de la République fédérative socialiste de Yougoslavie Yougoslavie
Genre Film de cape et d'épée
DurĂ©e 82 minutes
Sortie 1958

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Accroche

Ce film de cape et d'épée a pour époque le XVIIIe siècle. À l'époque de la « guerre en dentelles[1] » opposant Louis XV à Marie-Thérèse d'Autriche, un comédien ambulant affronte de puissants ennemis pour secourir une orpheline dépossédée d'un important héritage.

Résumé du film

Au XVIIIe siècle, pendant la guerre de Sept Ans (1756-1763), sous le règne de Louis XV, les armées françaises alliées aux Prussiens et aux Bavarois font face à Dreimahl, en Bavière, à une coalition austro-anglo-turque sous le commandement de l’impératrice Marie-Thérèse d'Autriche. Durant cette «guerre en dentelles», le bondissant Henri La Tour (Jean Marais) dirigeant une troupe itinérante de comédiens venue pour distraire les soldats, va affronter mille dangers.

En observant le camp de Marie-Thérèse, le roi Louis XV (Jean Lara) est furieux de voir son étendard flotter sur la tente de sa rivale. Le duc de Saint-Sever (Paul-Émile Deiber), commandant d’un régiment de chevau-légers de la garde royale, promet de le lui ramener. Et quand le chansonnier La Tour raille dans un pamphlet joué devant le roi de France et sa cour, sans vergogne et sans ménager la susceptibilité du duc de Saint-Sever, responsable de cette humiliation, le roi s’amuse fort.

Mais ce n'est pas du goĂ»t de Saint-Sever qui le fait fouetter Ă  la baĂŻonnette.  DĂ©cidĂ© Ă  se venger, La Tour va rĂ©cupĂ©rer, de nuit, l’étendard du roi qui a Ă©tĂ© pris par les Autrichiens lors d'une prĂ©cĂ©dente bataille. Second camouflet pour le duc qui demande rĂ©paration. Le roi accepte de faire chevalier La Tour pour qu'un duel puisse se faire.

Pendant le duel, surpris par une bande de soldats autrichiens, les duellistes se protègent mutuellement et les font fuir.  Mais cachĂ©, PĂ©rouge (Renaud Mary), l’intendant du duc, profite de la confusion pour poignarder lâchement Saint-Sever dans le dos. Tandis que PĂ©rouge s'enfuit, sans que La Tour l'ait vu, le duc de Saint-Sever, mourant, demande Ă  la Tour de veiller sur sa fille naturelle, Antoinette dite Toinon (Cathia Caro) qui vit en servante Ă  Paris, ignorant son rang et sa lignĂ©e, et de la faire reconnaĂ®tre comme son hĂ©ritière. La Tour, accusĂ© du meurtre du duc est recherchĂ© par la police et doit se cacher. La Tour rentre Ă  Paris pour dĂ©livrer Toinon des griffes de Taupin (Jean ParĂ©dès) qui utilise celle-ci comme servante avec la complicitĂ© de PĂ©rouge. Il parvient Ă  la dĂ©livrer et l’emmène avec lui, mais il est capturĂ© et emprisonnĂ© Ă  la Conciergerie. Toinon se rend Ă  la demeure de Saint-Sever habitĂ©e maintenant par son cousin et hĂ©ritier François Marmande (Yves Massard), en espĂ©rant obtenir de l’aide mais tombe sur PĂ©rouge qui l’enferme dans un cachot. Grâce Ă  l’aide de ses amis comĂ©diens La Tour s’évade de prison et parvient Ă  trouver une preuve que le fourbe PĂ©rouge est bien l’assassin. Devant Marmande, La Tour fait avouer son forfait au gredin qui se suicide non sans avoir rĂ©ussi auparavant, avec la complicitĂ© de Taupin, Ă  dĂ©noncer par Lettre de cachet, Toinon comme prostituĂ©e et Ă  la faire partir dans un convoi de femmes qui doivent ĂŞtre dĂ©portĂ©es aux AmĂ©riques.

Ayant déjoué les calculs de ses ennemis, La Tour parvient à rejoindre Toinon et pendant que les comédiens distraient les gardes, il la libère. Celle-ci, très éprise de son sauveur, renonce à ses droits et ses titres pour rester avec la troupe et aimer La Tour.

Fiche technique

Distribution

Autour du film

  • Le tournage a eu lieu du au en partie dans la rĂ©gion de Zagreb, capitale d’une Croatie alors encore englobĂ©e dans la RĂ©publique fĂ©dĂ©rative socialiste de Yougoslavie. Le film est sorti sur les Ă©crans français le [2].
  • Dans la biographie de Jean Marais, Gilles Durieux[3] raconte que l’acteur dans sa jeunesse avait Ă©tĂ© fascinĂ© par l’actrice amĂ©ricaine Pearl White pour ses rĂ´les casse-cou au cinĂ©ma : sauter d’un train, conduire un avion, se balancer dans l’espace. Jean Marais avait rencontrĂ© son modèle d’actrice, avant sa mort en 1938, au cours d’un gala de cinĂ©ma. Ils avaient beaucoup parlĂ© ensemble, mais elle avait prononcĂ© une phrase blessante pour Marais : « Dans mes acrobaties, bien sĂ»r, j’étais constamment doublĂ©e ».  Lui qui avait tant admirĂ© en elle la sportive courageuse, la femme hĂ©roĂŻque, fut terriblement déçu. Durieux poursuit : « Voici notre Jean Marais en La Tour partant seul, une nuit, chez les ImpĂ©riaux et n’ayant pour arme que son courage, mais prĂŞt Ă  affronter tous les dangers. Il rampe le long des murailles, saute Ă  dix mètres de haut, enfourche un cheval au galop, apparaĂ®t, disparaĂ®t, nargue les sentinelles, s’empare de l’étendard et va le remettre au roi en Ă©change du titre de chevalier… » Ce petit passage prĂ©levĂ© dans le reportage  d’un chroniqueur de l’époque donne le ton. Pardonnant finalement Ă  l’actrice amĂ©ricaine tout en se promettant de rester fidèle Ă  ses propres Ă©motions enfantines.
  • La Tour, prends garde ! est le premier film dans lequel apparut pour la première fois, Jean-Pierre LĂ©aud, un an avant Les Quatre Cents Coups de François Truffaut. Durant le tournage, le jeune acteur, âgĂ© de 12 ans, fut menacĂ© des foudres du maĂ®tre d’armes, bien dĂ©cidĂ© Ă  lui confisquer son cachet, pour avoir Ă©brĂ©chĂ© une Ă©pĂ©e. L'enfant se rĂ©fugia auprès de son aĂ®nĂ©, Jean Marais, qui prit la faute sur lui[4].
  • « On louche vers Fanfan la Tulipe (film de 1952) et Jean Marais fait merveille, se battant et bondissant avec son ardeur habituelle. C’est un aimable divertissement » Ă©crit Jean Tulard[5].
  • « La Tour prend garde ! nous fait revisiter l’histoire de France de façon extrĂŞmement romancĂ©e, mais quelle importance ! Dès que l’aventure est au rendez-vous, on peut bien Ă©corner un peu l’histoire. Ce n’est pas la rĂ©alitĂ© historique qui fait le succès de ce genre de cinĂ©ma, sinon bon nombre de films seraient aux oubliettes. Le propre du cinĂ©ma n’est-il pas de faire rĂŞver ? Avec ce film, nous voyons comment le cinĂ©ma d’avant pouvait ĂŞtre tout aussi bondissant, avec des chevauchĂ©es Ă©reintantes dans la campagne française, que le cinĂ©ma que l’on nous sert dĂ©sormais, plus professionnel sans doute, mais gĂ©rĂ© par des ordinateurs qui finissent par dĂ©shumaniser le scĂ©nario. Ce n’est sans doute pas un hasard si l’on fait de moins en moins de films de ce type, le cinĂ©ma de capes et d’épĂ©es ne supporte pas les effets spĂ©ciaux, il lui faut du concret, du rĂ©el, avec de vrais cascadeurs qui jouent aussi bien le rĂ´le que les comĂ©diens qu’ils ont Ă  doubler, ce qui n’est pas le cas de Marais qui a toujours refuser le doublage. », Philippe Tesseron.

Anachronisme

Le film montre une longue file de prostituées condamnées à l'exil aux Amériques. Si ces déportations ont bien eu lieu, ce fut à la fin du règne de Louis XIV et sous la régence du Duc d'Orléans, pas sous Louis XV.

Notes et références

  1. La « guerre en dentelles » désignait, dans le domaine militaire, sous la monarchie, une guerre de convenance opposant deux souverains, souvent liés par des relations matrimoniales, qui combattaient selon les règles de la courtoisie, du printemps à l'été ; au contraire, à partir de la Révolution française (puis surtout sous l'Empire napoléonien), la guerre, terriblement plus meurtrière, opposera désormais deux nations rivales, imprégnées de deux idéologies distinctes.
  2. Carole Weisweiller et Patrick Renaudot, Jean Marais, le bien-aimé, Éditions de La Maule, 2013 (ISBN 978-2-87623-317-1), page 160
  3. Gilles Durieux, Jean Marais : Biographie, Paris, Éditions Flammarion, 2005, page 207 - (ISBN 9782080684325)
  4. Carole Weisweiller et Patrick Renaudot, Jean Marais, le bien-aimé, Éditions de La Maule, 2013 (ISBN 978-2-87623-317-1), page 165
  5. Jean Tulard, Guide des films Robert Laffont, 1990 (ISBN 2-221-06820-3) tome 2, page 2.

Liens externes


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