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La Route des Flandres

La Route des Flandres est un roman de Claude Simon publié le aux éditions de Minuit.

La Route des Flandres
Auteur Claude Simon
Pays France
Genre Roman
Éditeur Minuit
Date de parution
Nombre de pages 314
ISBN 2707300780

Résumé

Le capitaine de Reixach est abattu mystérieusement au cours de la débâcle de juin 1940 par un parachutiste allemand. Mais cette mort intrigue, traverse toute la mémoire et les pensées de son cousin Georges, simple cavalier qui cherche à comprendre. Le capitaine aurait-il cherché à mourir ? Enquêtant sur tous les évènements et les souvenirs qui pourraient élucider cette question, ce mystère devient une obsession de Georges, presque une raison de vivre… Car la mort le hante. Il est alors aidé par Blum, un prisonnier du camp où Georges est retenu où il va interroger Iglésia, ancien jockey de l'écurie Reixach. À la fin de la guerre, son enquête le mène vers la jeune veuve du capitaine…

Commentaire

Le titre est très général : il s’agit de renvoyer à la tradition picaresque, sur le modèle de Don Quichotte, à la tradition des romans d’apprentissage. Ce titre offre un parallèle entre la route matérielle et le récit dans sa continuité narrative, qui renvoie à une idée de déplacement sans début ni fin.

C'est une œuvre très riche par son renouvellement formel : elle reprend et retravaille des thèmes comme la violence, la guerre, le rapport de l’homme au monde sensible, aux perceptions, mais aussi les rapports entre l’homme et la femme, le rapport de l’homme à la nature, les rapports familiaux, les rapports à la filiation (la descendance, l’ascendance), le rapport au cosmos, etc.

Même si le personnage principal est bien distinct de l’auteur, ce roman est fondé sur des éléments réels et vécus par l'auteur : le suicide du général de la Houillère marque Claude Simon, qui le réinscrit dans le personnage de Georges, tout comme l’embuscade dans laquelle il a le nez dans la terre ou la scène dans laquelle il se fait faucher par un nazi. Enfin, le personnage de Georges, tout comme l’auteur Simon, est changé par la guerre.

Ce roman développe une ambiance floue, mais possède des personnages qui agissent comme des repères. C'est un roman anachronique (rupture constante de l’ordre chronologique de l’histoire). Le roman va constamment fluctuer avec avancements et reculs : les caprices de la mémoire sont ainsi dépeints. On sent une grande tension historique qui va du XVIIIe siècle aux années d’après-guerre. Les changements d’époque s’effectuent souvent par analogies et jeux de mots.

L'événement qui sert de pivot au roman : le comportement suicidaire de ce chef militaire [capitaine ou colonel selon les romans] qui vient de conduire quelques heures plus tôt son régiment de cavaliers au massacre, à cheval au devant de blindés, massacre dont échappent quatre ou cinq cavaliers; et marquera la vie de Claude Simon, est repris dans presque tous les romans qui suivront, associés à d'autres événements familiaux et personnels (dans L'Acacia ou Les Géorgiques, par exemple) le récit n'étant jamais très différent, mais jamais semblable non plus, comme pour mieux souligner la fragilité de la mémoire face à l'immense désordre du monde, plein de bruit et de fureur, dont il dira (discours de réception du prix Nobel Stockholm, 1985) : "si le monde signifie quelque chose c'est qu'il ne signifie rien, sauf qu'il est". Il se refuse à mettre de l'ordre dans ce désordre.

Claude Simon, qui s’est intéressé à la peinture et à la photographie, joue également avec les notions d’image et de représentations.

Éditions

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