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La Prise de Joppé

La Prise de Joppé est un ancien conte égyptien décrivant la conquête de la ville cananéenne de Yapu, ou Joppé (Jaffa) au XVe siècle avant J.-C, sous le règne de Thoutmôsis III, par le général Djehouty. Le récit a été rédigé au début de la XIXe dynastie (entre le XIIIe siècle et le XIIe siècle av. J-C.) ; il est connu par une copie écrite en hiératique sur papyrus, le papyrus Harris 500 conservé au British Museum (n°10060)[1].

La Prise de Joppé
Auteur inconnu
Genre conte
Date de parution XIXe dynastie

Ce conte est traditionnellement considéré comme un récit purement littéraire de la conquête qui s'est déroulée à la suite de la campagne de Thoutmôsis III en Syrie[2]. Il y avait cependant un commandant de troupe nommé Djehouty qui servait sous Thoutmôsis III.

MalgrĂ© la tradition littĂ©raire et le caractère de son rĂ©cit, les fouilles de Jaffa ont rĂ©cemment montrĂ©es qu'une destruction de la garnison Ă©gyptienne datant de l'âge du bronze tardif, datant de 1456 Ă  1400 av. J.-C., aurait pu constituer la base historique de ce conte. Cette proposition est appuyĂ©e par la publication d'un vaste niveau de destruction Ă  l'Ă©chelle du site contenant des navires Ă©gyptiens datant de la mi-XVIIIe dynastie, y compris des navires de types attestĂ©s sous le règne d'Amenhotep II. Ensemble, ces cĂ©ramiques chypriotes suggèrent une date Ă  la fin du XVe siècle av. J.-C., liĂ©e peut-ĂŞtre Ă  l'insurrection d'Aphek[3] rĂ©primĂ©e la septième annĂ©e d'Amenhotep II. Les fouilleurs attribueraient la destruction Ă  l'insurrection cananĂ©enne au cours de laquelle les Égyptiens ont perdu leur forteresse en peu de temps après que ThoutmĂ´sis III a Ă©tabli la garnison. L'histoire relate donc les Ă©vĂ©nements de la reprise de Jaffa prĂ©cĂ©dant probablement immĂ©diatement la campagne contre Aphek et non la conquĂŞte ou la prise du site de ThoutmĂ´sis III comme certains l'ont fait valoir[4].

Les tactiques utilisées par Djehouty dans l'histoire rappellent souvent l'épisode du cheval de Troie (raconté dans l’Odyssée) et l'histoire d’Ali Baba et les Quarante Voleurs des Les Mille et Une Nuits. Cependant, cette histoire aurait précédé le cadre littéraire de la tradition grecque de plus de 200 ans.

Un aspect important de l'histoire, qui peut être facilement ignoré, est l'attestation d'importants éléments sociaux au sein de Canaan à la fin de l'âge du bronze, à savoir les Maryannu et les Apirou.

Résumé

(Le début du conte est perdu) Djehouty invite le prince de Joppé à une fête dans son camp en dehors de la ville. Il l'assomme, cache deux cents de ses soldats dans des sacs qu'il a chargés sur des bêtes de somme, et envoie un conducteur de char pour annoncer à la ville que les Égyptiens se sont rendus et envoient un hommage. Introduits dans la ville, les soldats égyptiens cachés émergent et la conquièrent.

Bibliographie

  • Aaron Alexander Burke, « Early Jaffa: From the Bronze Age to the Persian Period », dans The History and Archaeology of Jaffa 1, Ă©ditĂ© par M. Peilstöcker et AA Burke, p. 63–78. Le projet du patrimoine culturel de Jaffa 1. Monumenta Archaeologica 26, AA Burke et M. Peilstöcker, rĂ©dacteur en chef, Cotsen Institute of Archaeology, Los Angeles.
  • Aaron Alexander Burke, et Krystal V. Lords, Egyptiens Ă  Jaffa : un portrait de la prĂ©sence Ă©gyptienne Ă  Jaffa Ă  la fin de l'âge du bronze, ArchĂ©ologie proche-orientale, Vol. 73, n ° 1 (2010), p. 2–30.
  • Fritz Hintze, « Untersuchungen zu Stil und Sprache neuagyptischer Erzahlungen », dans Journal of Near Eastern Studies, vol. 11, n ° 3 (juil., 1952), p. 227–230
  • William Matthew Flinders Petrie, Contes Ă©gyptiens : traduit des Papyri, Londres, 1895

Notes et références

  1. Catherine Chadefaud, L'Écrit dans l'Égypte ancienne (lire en ligne.)
  2. Nicolas Grimal, A History of Ancient Egypt, Blackwell Publishing, , p. 217.
  3. Localisation incertaine ; voir Aphik (Asher), Afqa et Tel Afek.
  4. Aaron Alexander Burke, Krystal V. Lords, « Egyptians in Jaffa: A Portrait of Egyptian Presence in Jaffa during the Late Bronze Age », Near Eastern Archaeology, vol. 73, no 1,‎ , p. 2–30.
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