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La Madone d'Orléans

La Madone d'Orléans, est un tableau peint par Raphaël vers 1506-1507. Il doit son nom au fait qu'il a longtemps été conservé par la maison d'Orléans après son acquisition par Philippe d'Orléans. Il est actuellement conservé au Musée Condé.

La Madone de la maison d'Orléans
Artiste
Date
1506-1507
Type
Huile sur bois
Dimensions (H Ă— L)
31,7 Ă— 23,3 cm
Mouvement
Propriétaire
No d’inventaire
PE 39
Localisation

Historique

Dès le début du XVIe siècle, des copies de la Madone d'Orléans sont mentionnées dans le Piémont. Par ailleurs, le peintre piémontais Giovanni Martino Spanzotti évoque dans une lettre adressée à Charles II de Savoie et datée de 1507, le tableau sous le nom de tabuleto fiorentino. Le tableau se trouve donc déjà à Turin à cette date. Plusieurs autres copies du même tableau sont réalisées par l'atelier du même peintre entre 1507 et 1526. Quatre de ces copies anciennes sont connues de nos jours, dont une au Walters Art Museum de Baltimore et une autre au Rijksmuseum d'Amsterdam.

Le tableau reste dans les collections du duc de Savoie jusqu'au XVIIe siècle. En 1647, Christine de France, veuve de Victor-Amédée Ier de Savoie et par ailleurs fille de Henri IV, se fait voler quatre tableaux de Raphaël. La Madone est sans doute l'un d'entre eux. On ne retrouve la trace de l'œuvre qu'en 1729, mentionnée dans le Recueil d'estampes commandé par Pierre Crozat. Selon ce recueil, ce tableau a appartenu à un certain Passart puis à l'abbé François de Camps (1643-1723), évêque de Pamiers et érudit et enfin à Philippe d'Orléans (1674-1723), régent de France. Le tableau est conservé au Palais-Royal jusqu'à la Révolution.

En 1791, Philippe Égalité vend toute sa collection de peintures italiennes à son banquier Édouard de Walkiers pour couvrir ses dettes colossales. Celui revend la collection à son cousin François Laborde de Méreville. En 1798, elle est revendue en bloc à Londres aux Lords Bridgewater, Gower et Carlyle qui s'associent pour l'occasion, mais revendant aussitôt la Madone. Le tableau passe successivement dans les mains des collectionneurs Hibbert en 1799 à Londres, Nieuwenhuys en 1831 à Bruxelles, Delamarre ou de Lahaute à Paris, puis le marquis Aguado en 1835 et enfin l'homme d'affaires et député François Delessert (1780-1868). Lors de la mise en vente de la collection Delessert le , le duc d'Aumale acquiert le tableau. Après la construction du château de Chantilly, il le place dans le Santuario, aux côtés des Trois Grâces et d'un panneau de Filippino Lippi.

Analyses

Madonna del Prato, 1506

Le visage de la vierge présente d'importantes ressemblances avec celui de la Madonna del Prato (Kunsthistorisches Museum), qui est signée et datée de 1506. Elle a en effet été réalisée à Florence, probablement juste après la Vierge à l'Enfant et saint Joseph du musée de l'Ermitage. Elle permet ainsi de dater La Madone d'Orléans de la même année. Par ailleurs, le corps de l'enfant montre une influence de Michel-Ange.

Saint JĂ©rĂ´me Ă©tudiant par Jan van Eyck, Detroit Institute of Arts.

Le fond du tableau a longtemps interrogĂ©. L'historien suĂ©dois de l'art Ingvar Bergström est parvenu Ă  y voir une influence du Saint JĂ©rĂ´me Ă©tudiant de Jan van Eyck qui appartenait alors Ă  Laurent le Magnifique alors que RaphaĂ«l Ă©tait Ă  Florence. Dans le studio du saint, on y voit le mĂŞme pot surmontĂ© d'une pomme posĂ© sur une Ă©tagère. Sur le tableau du peintre flamand, le pot comporte la mention « Tyriana Â». Le tyriana est traditionnellement un remède contre les morsures de serpent, incarnation du mal par excellence. Cette association de la pomme et du tyriana est donc l'allĂ©gorie du rachat du pĂ©chĂ© par le Christ, la vierge jouant le rĂ´le d'intercesseur du Christ et donc servante de la vrai mĂ©decine. Cette allĂ©gorie est sans doute très courante Ă  l'Ă©poque, ce qui n'oblige mĂŞme plus RaphaĂ«l Ă  mentionner le nom du tyrianna sur le pot. L'Ă©tagère et ses autres pots d'apothicaire en fond de tableau confirme cette iconographie de la vierge « Apotheca Â».

Annexes

Bibliographie

  • Elisabeth de Boissard et ValĂ©rie Lavergne, Chantilly, musĂ©e CondĂ©. Peintures de l'École italienne, Paris, RĂ©union des musĂ©es nationaux, coll. « Inventaire des collections publiques de France » (no 34), , 212 p. (ISBN 2-7118-2163-3), p. 127-130
  • ValĂ©rie Durey, Laure Starcky, Michel Laclotte et al. Les peintures italiennes du MusĂ©e CondĂ© Ă  Chantilly. Trieste : Editoriale Generali, 2003, 320 p., n° 49.

Articles connexes

Liens externes

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