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La Leçon de piano

La Leçon de piano (The Piano) est un film franco-australo-néo-zélandais réalisé par Jane Campion, sorti en 1993.

La Leçon de piano

Titre original The Piano
RĂ©alisation Jane Campion
Scénario Jane Campion
Acteurs principaux
Sociétés de production Jan Chapman Productions
CiBy 2000
Pays de production Drapeau de la Nouvelle-ZĂ©lande Nouvelle-ZĂ©lande
Drapeau de l'Australie Australie
Drapeau de la France France
Genre Drame
Durée 121 minutes
Sortie 1993

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Le film est une adaptation d'Histoire d'un fleuve en Nouvelle Zélande[1], roman de Jane Mander, laquelle ne figure pas au générique pour des raisons de droit d'auteur[2]. Il remporte entre autres la Palme d'or du Festival de Cannes 1993, premier et, longtemps, seul film réalisé par une femme à avoir reçu cette récompense dans l'histoire du festival[3]. Jane Campion a depuis été rejointe par Julia Ducournau qui a gagné la Palme d'or du Festival de Cannes 2021 avec son film Titane.

Synopsis

Ce film raconte l’histoire au XIXe siĂšcle d'une jeune femme Ă©cossaise, Ada MacGrath (Holly Hunter), envoyĂ©e par son pĂšre en Nouvelle-ZĂ©lande avec sa fille de neuf ans, Flora (Anna Paquin), pour y Ă©pouser un colon, Alistair Stewart (Sam Neill), qu’Ada ne connaĂźt pas. Selon ce que sa fille Flora aime Ă  raconter, Ada n’a pas dit un mot depuis que son premier mari est mort foudroyĂ© alors qu’ils chantaient tous deux dans la forĂȘt ; Ada aurait Ă©tĂ© chanteuse d'opĂ©ra et son mari Ă©tait son professeur de piano. Mais en rĂ©alitĂ©, c'est pour une « raison inconnue » qu'elle n’a pas dit un mot depuis l'Ăąge de six ans, et qu’elle a recours Ă  la langue des signes pour s’exprimer (sa fille lui sert d'interprĂšte), ainsi qu'Ă  son piano. Le piano et la musique de ce film reprĂ©sentent Ada, ses Ă©motions, ce qu'elle exprime.

Alistair, le nouveau mari d'Ada, vient chercher la jeune femme et sa fille sur la plage sauvage oĂč elles ont Ă©tĂ© dĂ©barquĂ©es sans cĂ©rĂ©monie du bateau qui les a transportĂ©es depuis l'Écosse. Il ne comprend pas l'intĂ©rĂȘt vital de sa femme pour le piano, et abandonne l'instrument sur le rivage dĂ©solĂ©. Baines (Harvey Keitel), un voisin et ami de Stewart, acquiert le piano en Ă©change de terres dont le colon est avide et le fait remonter depuis la plage. Ada, totalement froide face Ă  Alistair (ils ne consomment pas leur mariage), tient absolument Ă  rĂ©cupĂ©rer son piano, seul moyen par lequel elle arrive Ă  exprimer ce qui vibre en elle.

Baines, illettré et proche de la nature, est en contact étroit avec les Māori dont il comprend les coutumes et la langue. Il est de plus sensible et intuitif et est attiré par Ada, par son physique voluptueux sous une apparence austÚre, son silence, sa capacité à exprimer ses sentiments à travers la musique. Pour tenter de créer une relation, il lui propose d'échanger petit à petit l'instrument (touche par touche), en échange d'exigences auxquelles Ada devra répondre. Par ce moyen, Baines apprivoise la jeune femme et exige progressivement des attouchements de plus en plus poussés. Progressivement, Ada s'ouvre à la sensualité; mais le mari jaloux, qui a observé les amants à travers les parois de la cabane, décide alors de séquestrer sa femme.

Ada essaie alors de s'attacher Ă  son mari, soutenue par la petite Flora qui l'appelle « papa », mais finalement elle retourne vers Baines. Et bien que Alistair, fou de rage, lui coupe un doigt d'un coup de hache pour la punir et tenter de rompre sa relation adultĂ©rine, Ada tient tĂȘte Ă  son mari. De guerre lasse, Alistair va menacer Baines de son fusil, et lui fait promettre de s'en aller avec Ada.

Ada embarque avec Baines sur une grande pirogue maorie, sur laquelle est amarré le piano. Alors que les rameurs ont réussi à franchir la barre et pagaient au rythme de leurs chants, Ada demande à Baines de jeter le piano par-dessus bord. Ce qui est fait, et l'instrument s'enfonce dans les profondeurs. Mais une corde à laquelle il était attaché se dévide. Ada y pose délibérément le pied. Sous l'eau, le poids du piano entraßne Ada qui est tentée d'abandonner et de se laisser noyer, mais dans un ultime sursaut, elle arrache sa bottine et remonte vers la surface ; les maoris plongent, la soutiennent et la hissent à bord. « Quelle mort ! Quel hasard ! Et quelle surprise ! Ma volonté a choisi la vie. »

Les derniĂšres images montrent Ada et Baines heureux dans un intĂ©rieur victorien et Ada qui rĂ©apprend Ă  parler. Elle rejoue aussi du piano, avec, pour index, une prothĂšse en mĂ©tal. La voix intĂ©rieure d'Ada Ă©voque son piano au fond de la mer et elle-mĂȘme flottant au-dessus. Elle cite le poĂšme Silence de Thomas Hood.

Fiche technique

Distribution

Distinctions

RĂ©compenses

Nominations

Notes et références

  1. D. Long Hoeveler, « Silence, Sex and Feminism : An Examination of The Piano’s Unacknowledged Sources. », in Film Quarterly, p. 109-116, Presses de l'universitĂ© de Californie, Oakland, 26 avril 1998 (ISSN 0015-1386).
  2. Alistair Fox, « Puritanism and the Erotics of Transgression: the New Zealand Influence on Jane Campion's Thematic Imaginary », Université d'Otago, Dunedin, 24 octobre 2007.
  3. « Le Festival de Cannes, une compĂ©tition d’hommes », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  4. La Leçon de Piano - Voxofilm

Annexes

Bibliographie

  • Jean Desobrie, Rencontre avec des films remarquables, Viroflay, Roger, 1994.
  • Kirstine Moffat, « Issues of Settler Identity in The Story of a New Zealand River and The Piano », in English in Aotearoa, n° 41, p. 32-36 & 49-50, New Zealand Association for the Teaching of English (NZATE), Tirau, .

Liens externes

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