Accueil🇫🇷Chercher

La Lamentation sur le Christ mort (Mantegna)

La Lamentation sur le Christ mort[1] est un tableau des années 1480 du peintre de la Renaissance Andrea Mantegna, conservé aujourd'hui à la pinacothèque de Brera, à Milan.

La Lamentation sur le Christ mort
Lamentation sur le Christ mort
Artiste
Date
Type
Technique
tempera Ă  la colle sur toile
Dimensions (H Ă— L)
68 Ă— 81 cm
Format
66 Ă— 81 cm
Mouvements
No d’inventaire
352
Localisation

Historique

La Lamentation sur le Christ mort est un tableau en tempera Ă  la colle sur toile de 68 Ă— 81 cm, trouvĂ© par Ludovico Mantegna qui mentionne un « Christ peint en raccourci » parmi les travaux laissĂ©s par son père, apparemment une Ĺ“uvre sans commanditaire. Il put ainsi ĂŞtre exposĂ© Ă  la tĂŞte de son catafalque quand il est mort. Acquis ensuite par le cardinal Sigismondo Gonzaga, il est entrĂ© Ă  la pinacothèque de Brera en 1824.

Thème

Ce thème de l'iconographie de la peinture chrétienne, appelé aussi Déploration du Christ, montre le Christ mort, allongé et les personnages le pleurant, à savoir, ici, sa mère Marie de Nazareth, Marie-Madeleine et l'apôtre Jean.

Composition

Dans un cadrage resserré, seuls sont visibles le Christ et les trois personnes qui lui sont le plus proches.

Le Christ, allongé sur la pierre du sépulcre (un lit de marbre), est placé de face dans une perspective centrale depuis les pieds vers sa tête, (de pierre ?). Un vase (ou une lampe, une fiole d'onguent, ...) est visible aussi à droite du tableau, à la hauteur de la tête sur la pierre.

Les personnages pleurant (un fort rictus est visible sur leurs faces) sont placés dans la partie gauche extrême du tableau, ne laissant apparaître qu'une partie de leur visage, (ou l'inverse, les détails des visages étant trop minimes pour les distinguer).

Analyse

Si cette mise en scène perspective est troublante car non habituelle et exagérée, elle permet au peintre de montrer dans un seul coup d'œil, les principaux stigmates dus aux clous de la crucifixion du Christ sur les pieds et les mains. On devinera, en sachant sa position, la trace également du coup de lance au flanc.

Le talent de Mantegna, dans toutes les représentations architecturales et sa maîtrise du marbre chiqueté[2], s'exprime ici par le marbre froid de la morgue, le drapé couvrant le mort, et même dans l'oreiller rose satiné, voire les veinures rouge du marbre pour le sang du Christ versé.

Le Christ semble seul dans la mort, les vivants repoussés en bord du cadre, pleurant les douleurs de sa Passion. C'est un accent clair sur l'humanité du Christ, fils de l'Homme, une figure sans symbolisme appuyé (malgré tout, la tête du Christ est auréolée - très légèrement visible).

Postérité

La photographie de Che Guevara mort[3], sur une civière, sur le sol, prise par le photographe de l’agence UPI Freddy Alborta dans la buanderie de l’hôpital de Vallegrande n'est pas sans rappeler le Christ mort de Mantegna, la prise de vue étant faite depuis les pieds dans une même construction perspective (moins exagérée), le buste nu, les pieds et les mains visibles.

Le tableau fait partie du musée imaginaire de l'historien français Paul Veyne, qui le décrit dans son ouvrage justement intitulé Mon musée imaginaire[4].

Hommage

Le peintre Pablo Picasso y fait référence en bas au centre de son tableau L'enlèvement des Sabines, peint entre le 4 et le 8 novembre 1962, en pleine crise des missiles de Cuba[5].

Notes et références

  1. Appelé souvent aussi, et simplement Le Christ mort, mais c'est faire l'impasse sur la présence de ses proches, se lamentant sur sa mort d'une façon évidente.
  2. Imitation en peinture des veines et du grain du marbre
  3. Photographie du Che mort allongé
  4. Paul Veyne, Mon musée imaginaire, ou les chefs-d'œuvre de la peinture italienne, Paris, Albin Michel, , 504 p. (ISBN 9782226208194), p. 148-149.
  5. « Pablo Picasso – L'enlèvement des Sabines : 04 novembre 1962 - 08 novembre 1962 », sur Centre Pompidou (consulté le ).

Bibliographie

  • (it) Alberta De Nicolò Salmazo (trad. de l'italien), Mantegna, Milan, Gallimard Electa, 1996, traduit de l'italien par francis moulinat et lorenzo pericolo (1997), coll. maĂ®tres de l'art, 168 p. (ISBN 978-2-07-015047-2 et 2-07-015047-X)

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.