La Fortune et le Jeune Enfant
La Fortune et le Jeune Enfant est la onzième fable du livre V de Jean de La Fontaine situé dans le premier recueil des Fables de La Fontaine, édité pour la première fois en 1668.
Sur le bord d'un puits très profond
Dormait, Ă©tendu de son long,
Un enfant alors dans ses classes.
Tout est aux Ă©coliers couchette et matelas.
Un honnĂŞte homme, en pareil cas,
Aurait fait un saut de vingt brasses.
Près de là tout heureusement
La fortune passa, l'Ă©veilla doucement,
Lui disant: mon mignon, je vous sauve la vie;
Soyez une autre fois plus sage je vous prie.
Si vous fussiez tombé, l'on s'en fût pris à moi:
Cependant c'est votre faute.
Je vous demande, en bonne foi,
Si cette imprudence si haute
Provient de mon caprice. Elle part Ă ces mots.
Pour moi j'approuve son propos.
Il n'arrive rien dans le monde
Qu'il ne faille qu'elle en réponde:
Nous le faisons de tous Ă©cots;
Elle est prise Ă garant de toutes avantures
Est-on sot, Ă©tourdi; prend-on mal ses mesures;
On pense en ĂŞtre quitte en accusant son sort:
Bref, la fortune a toujours tort.
— Jean de La Fontaine, Fables de La Fontaine, La Fortune et le Jeune Enfant
la Fortune et le Jeune Enfant | |
Gravure de Pierre-Alexandre Aveline d'après Jean-Baptiste Oudry, édition Desaint & Saillant, 1755-1759 | |
Auteur | Jean de La Fontaine |
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Pays | France |
Genre | Fable |
Éditeur | Claude Barbin |
Lieu de parution | Paris |
Date de parution | 1668 |
Chronologie | |