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La Coquille et le Clergyman

La Coquille et le Clergyman est un moyen métrage français réalisé par Germaine Dulac d'aprÚs un scénario d'Antonin Artaud, projeté le au Studio des Ursulines à Paris. Il s'inscrit dans le courant du Cinéma surréaliste.

La Coquille et le Clergyman (1928)

SĂ©quences

Un homme habillĂ© de noir, un clergyman, verse, Ă  l'aide d'une grande coquille d'huĂźtre, un liquide noir dans des flacons qu'il brise ensuite. Une porte s'ouvre, un officier couvert de mĂ©dailles apparaĂźt, brise la coquille avec son sabre et sort. Le clergyman le suit Ă  quatre pattes jusque dans la rue. Une calĂšche passe, Ă  l'intĂ©rieur l'officier et une belle femme blonde ; le clergyman les suit dans une Ă©glise. L'officier est assis dans un confessionnal, le clergyman se jette sur lui, mais l'officier est maintenant habillĂ© en prĂȘtre et son visage se transforme ; la femme regarde.

Des couloirs, une clé, des portes : l'officier et la femme. Le clergyman les poursuit, une porte, la cabine d'un bateau. Les mains du clergyman, l'image du cou de la femme, d'un bateau, d'un paysage phosphorescent.

Une piĂšce que nettoient des femmes de chambres, au milieu une Ă©norme boule de verre, dans la boule, la tĂȘte du clergyman. Le clergyman et la femme se prĂ©sentent devant un prĂȘtre qui est l'officier. Le clergyman casse la boule de verre, il a Ă  la main sa grande coquille avec laquelle il boit un liquide sombre. La mer, un bateau, le clergyman jette Ă  l'eau le prĂȘtre-officier.

Le clergyman est dans un confessionnal, il se jette sur la femme blonde, veut saisir ses seins, une carapace de coquillages l'en empĂȘche, mais il arrache cette carapace et la brandit. Des couples dansent, amoureux, dans une salle de bal, l'officier et la femme trĂŽnent au-dessus d'eux. Le clergyman se matĂ©rialise, avec dans les mains sa grande coquille. L'officier et la femme disparaissent. L'habit du clergyman s'allonge et se transforme en une sorte de chemin noir. La femme court sur un chemin, le clergyman court aussi ; ils courent sĂ©parĂ©ment, presque immobiles. Un couloir, une porte, le clergyman fait signe, Ă  cĂŽtĂ© de lui, la grosse boule de verre et dedans l'image du visage de la femme.

Artaud sur La Coquille et le Clergyman

« J'ai cherchĂ© dans le scĂ©nario Ă  rĂ©aliser cette idĂ©e de cinĂ©ma visuel oĂč la psychologie mĂȘme est dĂ©vorĂ©e par les actes. (...) Ce scĂ©nario recherche la vĂ©ritĂ© sombre de l'esprit, en des images issues uniquement d'elles-mĂȘmes, et qui ne tirent pas leur sens de la situation oĂč elles se dĂ©veloppent mais d'une sorte de nĂ©cessitĂ© intĂ©rieure et puissante qui les projette dans la lumiĂšre d'une Ă©vidence sans recours. »

— Antonin Artaud, CinĂ©ma et RĂ©alitĂ©

Fiche technique

  • Titre : La Coquille et le Clergyman
  • RĂ©alisation : Germaine Dulac
  • ScĂ©nario : Antonin Artaud
  • Image : Paul Parguel et Paul Guichard
  • Production : Germaine Dulac
  • SociĂ©tĂ© de production : Studio-Films (Paris)
  • Pays d'origine : France
  • Format : Noir et blanc - 1,33:1 - Film muet
  • Genre : Film surrĂ©aliste
  • DurĂ©e : 44 minutes (durĂ©e variable selon les copies)
  • Date de sortie :

Distribution

Critiques et réception

À sa sortie, le film est incompris par une grande partie du public, et la censure britannique le retire des Ă©crans au motif qu'« il est si obscur qu'il semble pratiquement dĂ©nuĂ© de sens, mais si sens il y a, il ne saurait ĂȘtre qu'inconvenant »[1]. La premiĂšre est par ailleurs perturbĂ©e par un chahut de surrĂ©alistes, Breton et Aragon en tĂȘte, venus contester Dulac et soutenir Artaud, qui empĂȘchĂ©, s'est vu remplacer par un tiers dans le rĂŽle du clergyman et qui estime avoir Ă©tĂ© Ă©cartĂ© du film[1] - [2] - [3].

Pour Jacques-B. Brunius et Jean-Pierre Pagliano, le scénario poétique a été « gùché à la réalisation par le jeu médiocre d'Alex Allin »[4].

Voir aussi

Bibliographie

  • Alain et Odette Virmaux, Les SurrĂ©alistes et le cinĂ©ma, Seghers, 1976 ; nouvelle Ă©dition Ramsay, 1988 (ISBN 2-85956-686-4)
  • Alain et Odette Virmaux, Artaud/Dulac, La Coquille et le Clergyman : essai d'Ă©lucidation d'une querelle mythique, Éditions Paris ExpĂ©rimental, 1999

Documentaires

  • Tumulte aux Ursulines, d'Alexandre Deschamps, Nicolas Droin, Laurent Navarri, 2008, avec Alain Virmaux et Prosper Hillairet[5]
  • Surimpressions, de Nicolas Droin, 2009, avec Alain Virmaux, Sandy Flitterman Lewis, Tami Williams, Prosper Hillairet[6]

Notes et références

  1. « Le premier film surrĂ©aliste rĂ©habilitĂ© », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  2. « La Coquille et le Clergyman (Germaine Dulac, 1928) - Il n'y a rien à attendre de la différence des sexes », sur www.idixa.net (consulté le )
  3. Virmaud 1999.
  4. En marge du cinéma français, Jacques-B. Brunius, Jean-Pierre Pagliano, Ed. L'ùge d'Homme, 1987
  5. Tumulte aux Ursulines
  6. Surimpressions

Liens externes

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