L'Austriade
L'Austriade[N 1] (en espagnol : La AustrĂada) est un poème Ă©pique de vingt-quatre chants Ă©crit par Juan Rufo et publiĂ© en 1584.
Sujet
Le poème, centré sur la vie de Juan d'Autriche, rend compte de plusieurs événements historiques, commençant par la révolte des Alpujarras et terminant par la bataille de Lépante.
L'Ă©dition
La dĂ©dicace, dirigĂ©e Ă la Sacra, Cesárea Real Majestad de la Emperatriz de Romanos, reina de Bohemia y HungrĂa, etc., est signĂ©e du .
Dans l'introduction apparaissent des sonnets de Pedro Gutiérrez Rufo (frère de l'auteur), Miguel de Baeza Montoya (es), Luis de Vargas, Diego de Rojas Manrique, Francisco Cabero, Luis de Góngora et Miguel de Cervantes, ainsi que des stances de Lupercio Leonardo de Argensola.
Ce poème épique est composé de 24 chants.
Ă€ noter qu'il existe une autre Ĺ“uvre contemporaine de celle-ci ayant le mĂŞme titre et dont l'auteur est Juan Latino.
RĂ©ception
Dans le chapitre VI de Don Quichotte, L'Austriade est l'un des livres que Cervantes sauve dans la fiction, dans la scène de la bibliothèque de Don Quichotte, un autodafé des romans de chevalerie :
« — [...] En voici trois autres qui viennent ensemble. Ce sont l’Araucana de don Alonzo de Ercilla, l’Austriade de Juan Rufo, juré de Cordoue, et le Monserrat de Cristóbal de Virués, poète valencien.
— Tous les trois, dit le curé, sont les meilleurs qu’on ait écrits en vers héroïques dans la langue espagnole, et ils peuvent le disputer aux plus fameux d’Italie. Qu’on les garde comme les plus précieux bijoux de poésie que possède l’Espagne. »
— Miguel de Cervantes, « Chapitre VI », Don Quichotte[1]
Miguel de Cervantes n'en reste pas là et compose en plus le poème A la Austriada de Juan Rufo.
Luis de GĂłngora lui dĂ©die le sonnet XLV, A Juan Rufo, de su AustrĂada :
« Cantastes, Rufo, tan heroicamente
De aquel CĂ©sar novel la augusta historia,
Que está dudosa entre los dos la gloria
Y a cuál se deba dar ninguno siente.Y asà la Fama, que hoy de gente en gente
Quiere que de los dos la igual memoria
Del tiempo y del olvido haya victoria,
Ciñe de lauro a cada cual la frente.Debéis con gran razón ser igualados,
Pues fuistes cada cual Ăşnico en su arte:
Él solo en armas, vos en letras solo,Y al fin ambos igualmente ayudados:
Vos de la lira del sagrado Apolo. »
Él de la espada del sangriento Marte,
— Luis de GĂłngora, A Juan Rufo, de su AustrĂada[2]
Ce livre fait par ailleurs partie de la sélection des ouvrages qui ont inspiré Luis de Góngora et qui ont été exposés lors d'une exposition de la Bibliothèque nationale d'Espagne à Madrid[3].
Version de référence
- (es) Juan Rufo, La AustrĂada, Madrid, en casa de Alonso Gomez, , 2-136 p. (OCLC 645196594, lire en ligne)Il ne s'agit pas de l'ouvrage original mais d'une compilation de plusieurs poèmes. L'Austriade se trouve des pages 2 Ă 136 du livre numĂ©risĂ© ici en lien.
Notes et références
- (es) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en espagnol intitulĂ© « La AustrĂada » (voir la liste des auteurs).
Notes
- Le titre en français est celui choisi par Louis Viardot, traducteur de Don Quichotte : Miguel de Cervantes cite en effet cet ouvrage lors de l'épisode de la bibliothèque de Don Quichotte.
Références
- Miguel de Cervantes (trad. Louis Viardot), « VI. De la grande et gracieuse enquête que firent le curé et le barbier dans la bibliothèque de notre ingénieux Hidalgo. », dans Don Quichotte, t. 1, Paris, J.-J. Dubochet, (lire sur Wikisource), p. 103-113.
- Voir la version fac-similé de l'original sur le site poesi.as.
- (es) « Portail de l'exposition « Góngora, la estrella inextinguible » », sur Bibliothèque nationale d'Espagne (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- (es) Rafael RamĂrez de Arellano, Juan Rufo, jurado de CĂłrdoba : estudio biográfico y crĂtico, Madrid, Hijos de Reus, , 376 p. (OCLC 4704313, lire en ligne)
- (es) Juan Luis Acaz Pozo, « Virgilianismos en "La AustrĂada" de Juan Rufo », Humanismo y pervivencia del mundo clásico: homenaje al profesor Antonio Prieto, Madrid, Editorial CSIC - CSIC Press, vol. 4, no 1,‎ , p. 91-99 (ISBN 9788400087685, lire en ligne)
Articles connexes
Liens externes
- (es) Jesús Ponce Cárdenas, « « Cuantas letras contiene este volumen grave »: algunos textos que inspiraron a Góngora », sur Bibliothèque nationale d'Espagne (consulté le )[PDF]