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L'Antijuif

L'Antijuif est un ancien hebdomadaire français antisémite fondé à Paris le 11 août 1898 par l'anti-dreyfusard Jules Guérin, président de l'association « Grand Occident de France » (d'abord nommée « Ligue antisémitique de France ») dont le périodique se veut l'organe officiel[1].

L'Antijuif
Image illustrative de l’article L'Antijuif
Une du premier numéro.

Pays Drapeau de la France France
Langue Français
Périodicité hebdomadaire
Genre Politique
Diffusion 40 000 ex.
Date de fondation 11 août 1898
Date du dernier numéro 2 avril 1903
Ville d’édition Paris

Directeur de publication Jules Guérin
ISSN 2113-4693
OCLC 759777145

Son tirage fut de 40 000 exemplaires dont la moitiĂ© fut distribuĂ©e gratuitement au titre de la propagande[2].

Description

Ce périodique advient en pleine Affaire Dreyfus. Vendu 10 centimes, sous-titré « Défendre tous les travailleurs », le journal dispose d'une rédaction située d'abord au 56 rue Rochechouart. Au bout de quelques numéros, des illustrations apparaissent, dont des doubles pages en couleurs. Le 9 avril 1899, la mention « Grand Occident de France (rite antijuif) » est libellée en une, remplaçant celle de « Ligue antisémitique de France ».

Le 23 avril 1899, le siège du journal et de l'association migrent au no 51 de la rue de Chabrol. Il fut assiégé par la police le , Guérin ayant voulu fomenter un coup d'État aux côtés notamment de Paul Déroulède[3]. Sa citadelle tint pendant cinq semaines avec douze hommes. La presse de l'époque créa alors le terme « Fort Chabrol ».

Guérin est alors emprisonné, mais la publication du périodique avait cessé dès après le 2 juillet 1899.

Elle reprend sous la direction de son frère Louis Guérin[4], le 11 mars 1900 à la même adresse mais pour un seul numéro, tandis que le 20 mars, paraît une publication, sous le titre Le Petit antijuif de l'Est à Nancy[5], qui se définit comme organe régionale du Grand Occident de France, et qui cesse de paraître en 1909[6]. En octobre 1901, fut lancé Le Petit Antijuif de Lyon[7], qui cessa en septembre 1902. Cette année-là, le 18 juin, fut publié Le Petit Antijuif de Paris qui n'eut que deux éditions[8].

L'Antijuif de la rue de Chabrol reprend sa parution le 6 janvier 1901, passe à 5 centimes, et cesse de nouveau sa parution le 27 décembre 1902, avant de reprendre les 22 mars et 2 avril 1903, ses derniers numéros.

Un supplément, L'Antijuif français illustré, parut du 8 septembre au 29 décembre 1898, durant les premiers mois de cette publication, contenant de nombreuses caricatures[9].

Guérin lance après avril 1903, La Tribune française : journal quotidien : défendre tous les travailleurs, combattre tous les spéculateurs[10].

En janvier 1994 fut créée une Association Mémoire Jules Guérin[11], qui entretient sa tombe au cimetière de Montmartre.

Contributeurs[12]

Dans la fiction

La série française Paris Police 1900 évoque indirectement une partie de l'histoire du journal, en décrivant la vie des frères Jules et Louis Guérin et leurs liens avec le député Édouard Drumont.

Notes et références

  1. (BNF 32699804).
  2. (en) George R. Whyte, The Dreyfus Affair: A Chronological History, Springer, 2005, p. 215 — lire en ligne.
  3. « Le Sénat, Haute Cour de Justice sous la IIIème République : l'affaire Déroulède (1899) », sur Senat.fr.
  4. Sur l'existence de ce frère, lire [PDF] Th. Tourneux, Jules Guérin, délégué général de la Ligue antisémitique - notice biographique, Paris, Imprimerie Tourneux, 1898 — lire en ligne
  5. Première livraison, sur Gallica.
  6. (en) Robert Tombs, Nationhood and Nationalism in France: From Boulangism to the Great War 1889–1918, Routledge, 2003, p. 129 — lire en ligne.
  7. (BNF 32835598).
  8. (BNF 32835599).
  9. (BNF 32699812).
  10. (BNF 45621388).
  11. Association fondée en 1994 à Boulogne-Billancourt, JOAFE, en ligne
  12. L Affaire Dreyfus 135 livres, affiches, journaux, éphéméras et manuscrits, catalogue 10, Paris: Jean-Baptiste de Proyart, février 2018 — sur DocPlayer.

Voir aussi

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