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L'Amour du français

L'Amour du français est un essai d'Alain Rey publié pour la 1re fois en 2007 aux éditions Denoël.

L'Amour du français
Contre les puristes et autres censeurs de la langue
Auteur Alain Rey
Pays Drapeau de la France France
Genre Essai
Éditeur Denoël
Date de parution 2007
Type de média Papier
Nombre de pages 313

Contenu

Dans cet ouvrage, l'auteur décrit comment le supposé « amour de la langue française », depuis le XVIIe siècle, repose sur des conceptions erronées de la langue et a pour effet d'entraver son développement.

Dans la première partie, « Les Erreurs de l'amour », il décrit les quatre grandes qualités que l'on prête traditionnellement à la langue française — et parfois par lesquelles on juge de la valeur d'une langue — soit la pureté, la richesse, la clarté (ou la rationalité) et le « génie », pour montrer les failles de la définition de ces caractéristiques et les erreurs que l'on fait en voulant les attribuer à la langue française, que ce soit en soi ou par comparaison avec les autres langues.

Dans la deuxième partie, « La Grande Métisserie », il retrace les origines et le développement de la langue française en insistant sur le fait que cette langue est en fait le résultat de diverses transformations du latin, du gaulois et du francique, transformations alimentées en cours de route par diverses autres langues germaniques ainsi que par l'arabe (souvent par l'intermédiaire de l'espagnol), l'italien, l'anglais et diverses autres langues.

Dans la troisième parte, « Au péril du verbe », il traite du discours fréquent selon lequel la qualité ou la maîtrise de la langue seraient menacées et des présupposés fragiles sur lesquels repose ce discours.

Style

Le style est plus proche de celui de l'Ă©rudit que de celui du vulgarisateur.

Extraits

  • « Après un projet de grammaire qui conseille Ă  l'AcadĂ©mie d'Ă©viter pour son Ă©laboration les “savants grammairiens” et de se “borner Ă  une mĂ©thode courte et facile” – on pense aujourd'hui Ă  La grammaire est une chanson douce d'Erik Orsenna – et sans se faire d'illusion sur la possibilitĂ© de “fixer une langue vivante”, FĂ©nelon aborde la question de la pauvretĂ©-richesse de l'idiome.
    Remarque liminaire : depuis un siècle [i.e. depuis le XVIe s.], on a appauvri la langue en voulant l'épurer. » (« Les erreurs de l'amour – My language is rich – Le lièvre et le renard », pp. 83-84).
  • « Mais cette Ă©volution [de divers mots et de la grammaire du latin vers l'ancien français] ne rendent pas compte de la nature de l'ancien français, oĂą la souplesse dans l'ordre des mots, rĂ©duite par rapport au latin, est encore bien plus grande qu'en français moderne. Pour le lecteur d'aujourd'hui, cette langue doit une part de magie Ă  son rythme et Ă  son lexique, qui en font une langue Ă©trangère mais proche, rebelle Ă  la traduction. » (« La grande mĂ©tisserie – Chemins de traverse », p. 158).
  • « Avant le XXe siècle, rares Ă©taient les dictionnaires supposĂ©s “gĂ©nĂ©raux”, voire “universels”, du français Ă  retenir les mots qui n'Ă©taient pas sanctionnĂ©s par la norme bourgeoise d'ĂŽle-de-France. La bourgeoisie fut la première Ă  cĂ©der, avec l'apparition des mots “populaires”; l'ĂŽle-de-France rĂ©sista plus longtemps. Ă€ l'exception du Dictionnaire critique du jĂ©suite marseillais FĂ©raud, Ă  la fin du XVIIIe siècle, on chercherait vainement les mots français du QuĂ©bec, des Antilles, et mĂŞme de Suisse ou de Belgique, et, plus Ă©trangement encore, ceux de Picardie, de Bretagne, de Savoie ou du Languedoc, dans les “grands” dictionnaires de langue “française” avant le milieu du XXe siècle. » (« Au pĂ©ril du verbe – Le miroir Ă  trois faces – Dieu serait-il un mammifère? », p. 312).

Notes et références

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