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L'Adolescent

L'Adolescent (ĐŸĐŸĐŽŃ€ĐŸŃŃ‚ĐŸĐș) est l'avant-dernier roman de l'Ă©crivain russe Fiodor DostoĂŻevski. Il fut d'abord publiĂ© dans la revue Les Annales de la Patrie de janvier Ă  , puis en trois volumes en 1876.

L'Adolescent
Titre original
(ru) ĐŸĐŸĐŽŃ€ĐŸŃŃ‚ĐŸĐș
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Le roman raconte quelques semaines de la vie d'Arkadi Makarovitch Dolgorouki, jeune homme solitaire, fils illégitime d'un aristocrate et d'une domestique, qui entretient des relations difficiles avec ses proches et qui préfÚre se plonger dans des réflexions chaotiques pour mieux exposer son « idée ».

Résumé

PremiĂšre partie : les 19, 20 et 21 septembre

Arkadi Makarovitch Dolgorouki, vingt ans, se rend Ă  Saint-PĂ©tersbourg, il va voir ses parents et sa sƓur pour la premiĂšre fois. Arkadi explique ce qu’il connaĂźt de la rencontre entre sa mĂšre, Sofia AndrĂ©evna, et son pĂšre, Andrei Petrovitch Versilov : elle avait dix-huit ans, lui vingt-cinq ; elle est domestique, il est noble ; elle venait d'Ă©pouser un homme de cinquante ans, veuf et pĂšre de deux enfants.

Versilov enlĂšve Sofia, et Arkadi, qui s’appellera Dolgorouki et non Versilov, naĂźt rapidement. Le petit bĂątard est placĂ© chez des Ă©trangers et grandit sans amour, dans une haine mĂȘlĂ©e d’attirance envers sa famille et spĂ©cialement son pĂšre. Arkadi a une grande idĂ©e : il veut ĂȘtre Rothschild, Ă  force d’opiniĂątretĂ© et de continuitĂ©. Il s’est forgĂ© une volontĂ© d’acier par des jeĂ»nes et des privations de toutes sortes. Il a une volontĂ© de puissance et d’isolement pour arriver Ă  la « conscience calme et solitaire de sa force ». Avant de mettre en Ɠuvre son idĂ©e, il Ă©crit Ă  son pĂšre qu’il veut « couper les liens » avec cette famille qu’il ne connaĂźt pas. Ce dernier lui demande de venir le voir Ă  Saint-PĂ©tersbourg, il accourt. À son arrivĂ©e, il constate le dĂ©nuement dans lequel vivent ses parents : Versilov a dĂ©jĂ  dĂ©vorĂ© trois hĂ©ritages et a l'espoir d’un quatriĂšme, malgrĂ© un procĂšs en cours. Arkadi se lance dans le monde, mais, comme un jeune chien fou ne sachant rien sur les relations entre ces personnes, il en vexe certaines, se ridiculise souvent, mais tous lui pardonnent.

Arkadi rencontre, chez un ami, deux femmes proches de la misĂšre. La fille, Olia, se plaint Ă  lui du comportement de Versilov, qui aurait tentĂ© de la dĂ©baucher. Elle se suicide. Arkadi est persuadĂ© que son pĂšre est Ă  l'origine de ce malheur. Au contraire, la mĂšre de la malheureuse lui apprend que Versilov est le seul qui ait tentĂ© de les aider. Pour Versilov, la situation va peut ĂȘtre s’amĂ©liorer, l'issue du procĂšs paraĂźt favorable, mais Arkadi a donnĂ© Ă  Versilov une lettre. Contre toute attente, Versilov la remet Ă  la partie adverse et renonce Ă  l’hĂ©ritage. Le fils admire le geste. Les heurts entre Arkadi et son pĂšre sont frĂ©quents. Arkadi lui raconte ses dĂ©buts en pension, son pĂšre devine les besoins du fils mais, par scepticisme, il n’agit pas en pĂšre, peu de conseil, aucune interdiction et pas d’affection, il laisse Arkadi apprendre par l’expĂ©rience.

DeuxiĂšme partie : les 15, 16 et 17 novembre

Arkadi, qui avait empruntĂ© deux mille roubles au prince Serguei Sokolski pour mener la grande vie, a oubliĂ© son grand projet. Il se croit l’ami du prince. Ce qu'il ignore, c’est que cet argent est pour le prince la contrepartie qu’il se croit obligĂ© de donner, ayant mis enceinte la sƓur d’Arkadi, Liza. D’ailleurs gagnant un soir une forte somme Ă  la roulette, Arkadi le rembourse, cela ne suffit pas Ă  rĂ©gler les problĂšmes financiers du prince, il est victime d’une tentative de chantage dans une affaire de contrefaçon, il se dĂ©nonce, il est arrĂȘtĂ©.

Arkadi a des discussions rĂ©guliĂšres avec son pĂšre mais jamais sur « l’essentiel ». Le seul conseil qu’il reçoit est suivre les Dix commandements. Pourtant, il suffirait qu’un geste du pĂšre pour qu’Arkadi se jette dans ses bras. Un soir profitant d’ĂȘtre dans le noir, il baise la main de son pĂšre, comme si l’amour envers son pĂšre devait ĂȘtre cachĂ©.

Katerina Nikolaevna Akhmakova a compris qu’Arkadi avait vu la lettre oĂč elle demandait conseil pour faire interner son pĂšre et ainsi disposer de fortune, elle lui donne donc rendez-vous, Arkadi amoureux d’elle, croit dĂšs lors que cet amour est partagĂ©. Il a sa premiĂšre dĂ©ception amoureuse quand il comprend le but qu’elle poursuivait. Il a pourtant assez de sang-froid pour ne pas lui rĂ©vĂ©ler qu’il avait cette lettre. Son pĂšre, qui a compris la manƓuvre de Katerina, lui Ă©crit que sa tentative de sĂ©duction d’un adolescent est indigne d’elle. Le pĂšre et le fils sont peut-ĂȘtre amoureux de la mĂȘme femme.

Cette seconde pĂ©riode s’achĂšve sur le scandale dont est victime Arkadi dans une maison de jeu, son errance dans la nuit pĂ©tersbourgeoise, sa rencontre avec un ami du pensionnait Ă  Moscou, Lambert et sa maladie, il va rester neuf jours sans connaissance.

TroisiĂšme partie : les 26, 27, 28, 29 novembre

Durant sa convalescence, Arkadi qui loge chez ses parents, rencontre Makar Dolgorouki qui fait sa visite annuelle Ă  sa femme Sofia AndrĂ©evna. Arkadi voit pour la premiĂšre fois l’homme dont il porte le nom et qui est officiellement son pĂšre. Il dĂ©couvre un homme simple, bon, pauvre qui voyage de couvent en couvent, les discussions qu’ils auront ensemble avant la mort de Makar impressionneront Arkadi.
Makar disparu, Versilov pourrait maintenant se marier avec Sofia AndrĂ©evna, c’est du moins l’espoir de Katerina Nikolaevna pour que Versilov « la laisse vivre en paix". Arkadi qui a Ă©tĂ© le tĂ©moin d’une scĂšne oĂč son pĂšre propose le mariage Ă  Katerina Nikolaevna; il veut les sĂ©parer, il pense qu’elle a ensorcelĂ© son pĂšre et espĂšre secrĂštement que n’ayant pas le pĂšre elle veuille le fils.
Versilov et Arkadi ont enfin la discussion qu’Arkadi attendait, il dĂ©couvre une autre facette de son pĂšre, un « double » oĂč il y a de l’humilitĂ©, un amour pour Sofia AndrĂ©evna et une vision pour le rĂŽle de la Russie (thĂšme cher Ă  DostoĂŻevski), Versilov Ă  cet instant s’est mis Ă  nu devant son fils.

Pour son malheur Arkadi lors de sa maladie avait dans un accĂšs de dĂ©lire, rĂ©vĂ©lĂ© l’existence de la lettre Ă  Lambert, celui-ci toujours Ă  l’affut d’un mauvais coup comprend le bĂ©nĂ©fice qu’il peut en tirer, il fouille plusieurs fois l’appartement d’Arkadi, le fait boire, l’invite sans cesse et fait miroiter qu’il pourrait se marier avec Katerina Nikolaevna. Il trouve enfin la lettre cachĂ©e dans la doublure de la poche du manteau d’Arkadi et la propose aux deux ennemies, Katerina Nikolaevna et Anna AndrĂ©evna. Arkadi veut rĂ©unir les deux femmes pour les faire se rĂ©concilier devant le vieux prince mais Bioring vient soustraire le prince Ă  l’emprise d’Anna AndrĂ©evna, Arkadi intervient mais se fait arrĂȘter par la police, il passe la nuit au poste. Lors de la scĂšne finale, Lambert qui a « fait affaire » avec son nouveau complice Versilov, rĂ©clame trente mille roubles Ă  Katerina Nikolaevna contre remise de la lettre, elle lui crache Ă  la figure, il sort un revolver, Versilov assomme Lambert, s’empare de l’arme et veut tuer Katerina puis se suicider, l’intervention d’Arkadi et de Trichatov l’en empĂȘchera.

Épilogue : six mois plus tard

Versilov vit chez Sofia AndrĂ©evna, son moment de folie a Ă©tĂ© pardonnĂ©, il s’est tournĂ© vers la religion.
Le vieux prince est dĂ©cĂ©dĂ© et sa fille Katerina Nikolaevna est partie vivre Ă  l’étranger. Anna AndrĂ©evna a refusĂ© sa part dans le testament du vieux prince. Liza a perdu l’enfant qu’elle attendait. Arkadi a abandonnĂ© son « idĂ©e » et va peut ĂȘtre reprendre les Ă©tudes, publiera-t-il ses mĂ©moires ?

Extraits

  • Prince Sokolski : «Crois-moi, la vie de toute femme, quelles que soient ses paroles, n’est que l’éternelle recherche d’un maĂźtre
 Une soif d’obĂ©issance.»
  • Arkadi : «La conscience secrĂšte qu’on a de sa puissance est infiniment plus agrĂ©able qu’une domination manifeste
. La conscience de ma richesse me suffirait.»
  • Arkadi en parlant de son pĂšre : « Était-ce sa faute si je m’étais Ă©pris de lui et si je m’en Ă©tais forgĂ© un idĂ©al fantastique ? »
  • Versilov Ă  Arkadi : « Ah et tu souffres quelquefois de ce que ta pensĂ©e ne se plie pas au moule des paroles ? Cette noble souffrance, mon ami, n’est donnĂ© qu’aux Ă©lus ; l’imbĂ©cile est toujours satisfait de ce qu’il a dit et en outre il dit toujours plus qu’il n’en faut
 »
  • Versilov Ă  Arkadi : « Aimer les hommes comme ils sont est impossible, pourtant il le faut, fait le bien en rĂ©frĂ©nant tes sentiments, en te bouchant le nez et en fermant les yeux... »
  • Arkadi parlant de Liza : « quel chagrin sans issue, sans bornes et sans Ă©claircie pesait Ă  jamais sur toute la destinĂ©e de cette

chercheuse bĂ©nĂ©voles de tourments ! »
  • Arkadi rencontre Katerina Nikolaevna : «Elle Ă©tait lĂ  en face de moi...je fus comme fauchĂ© sur place et tombai littĂ©ralement Ă  ses pieds.”

Les personnages

  • Akhmakova Katerina Nikolaevna ou Katia, fille du vieux prince Sokolski, veuve du gĂ©nĂ©ral Akhamakov, est au centre d’une intrigue amoureuse entre Versilov, Arkadi et Bioring.
  • Akhmakova Lydia, dĂ©cĂ©dĂ©e, fille du premier mariage du gĂ©nĂ©ral Akhamakov, a eu un enfant illĂ©gitime du prince Serguei PĂ©trovitch, enfant recueilli par Versilov.
  • AndrĂ©ev NikolaĂŻ Semenovitch, homme de main de Lambert, n’a pas toute sa tĂȘte.
  • Andronikov AlexeĂŻ Nikanorovitch, homme d’affaires de Versilov.
  • Daria Onissimovna, habite chez Anna Fedorovna StolbĂ©eva.
  • Bioring, le baron, son mariage avec Katerina Nikolaevna Akhmakova est annoncĂ©.
  • Carlovna de Verdun Alphonsine maĂźtresse de Lambert.
  • Darzan Alexei Vladimirovitch, compagnon de jeu du prince Serguei PĂ©trovitch Sokolski.
  • Dergatchev rĂ©volutionnaire.
  • Dolgorouki Arkadi Makarovitch, le narrateur, vingt et un ans.
  • Dolgorouki Lizaveta Makarovna), sƓur d’Arkadi, maitresse et enceinte du Prince Serguei PĂ©trovitch Sokolski.
  • Dolgorouki Makar Ivanov ou Ivanovitch ou Ivanitch, pĂšre lĂ©gal de Dolgorouki, ex-serf jardinier de Versilov, Saint homme.
  • Fanariotova, premiĂšre femme de Versilov, dĂ©cĂ©dĂ©e, mĂšre d’Anna AndrĂ©evna et d’Andrei AndrĂ©evitch.
  • Kraft, ex employĂ© d’Andronikov, ex-fonctionnaire, en relation avec Dolgorouki.
  • Maria Ivanovna femme de NikolaĂŻ Semenovitch et niĂšce d'Andronikov, dĂ©fend les intĂ©rĂȘts d’Arkadi.
  • NikolaĂŻ Semenovitch protecteur et ancien professeur d’Arkadi.
  • Sofia AndrĂ©evna mĂšre de d’Arkadi et Lizaveta Dolgorouki.
  • Proutkova Tatiana Pavlovna, amie et voisine de la famille Versilov.
  • SĂ©men Sidoryytch ou Sidorovitch ou le grĂȘlĂ©, complice de Lambert.
  • Sokolski NikolaĂŻ Ivanovitch ou le vieux Prince, la soixantaine, ami de Versilov.
  • Sokolski Serguei PĂ©trovitch ou SĂ©rioja ou le jeune prince, aucun lien avec le vieux prince, amant de la sƓur d’Arkadi, Lizaveta, a fait un enfant Ă  Lydia Akhmakova qu’il n’a pas reconnu.
  • StĂ©belkov, usurier, faussaire. Il est le beau-pĂšre de Vassine. Il est amoureux de Tatiana Pavlovna, Ă  qui il reproche ses crises d'hystĂ©rie.
  • StolbĂ©eva Anna Fedorovna, famille de Versilov et du jeune prince Sokolski.
  • Tatiana Pavlovna voir Proutkova.
  • Touchard, directeur de la pension du mĂȘme nom.(Dans la rĂ©alitĂ©, il s'appelait Nicolas Souchard, et son nom allait ĂȘtre modifiĂ© par le Tsar Nicolas 1er en Drachoussoff -le premier de la lignĂ©e- (en inversant les lettres et les syllabes).
  • Trichatov, connaissance de Lambert, va prĂ©venir Arkadi des agissements de Lambert.
  • Vassine, rĂ©volutionnaire.
  • Versilov Andrei Petrovitch, quarante-cinq ans, de son premier mariage avec Fanariotova pĂšre d’Anna AndrĂ©evna et d’Andrei AndrĂ©evitch, de son union avec Sofia AndrĂ©evna, pĂšre d’Arkadi et Lizaveta Dolgorouki.
  • Versilova Anna AndrĂ©evna, vingt-deux ans, fille de Versilov, demi –sƓur d’Arkadi, veut se marier avec le vieux prince.

Structure du roman

La narration est à la premiÚre personne, sous la forme d'une confession d'Arkadi Dolgorouki écrite une année aprÚs les faits. Le narrateur prend plusieurs fois le lecteur à témoin. Le roman, comme souvent chez Dostoïevski, part dans beaucoup de directions (voir Les FrÚres Karamazov). L'action se déroule sur trois périodes rapprochées.

ThĂšmes

Les thĂšmes abordĂ©s sont l’adolescence, l’antagonisme pĂšre-fils, l’argent, la haute sociĂ©tĂ©, les dĂ©sordres de la conduite, la montĂ©e d’une intrigue Ă  partir d’une lettre, la spĂ©cificitĂ© russe, la religion seule voie pour la Russie, thĂšse qui sera dĂ©veloppĂ©e par Aliocha dans le roman suivant, Les FrĂšres Karamazov.

Éditions françaises

Liens externes

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