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LĂ©opold Survage

Léopold Frédéric Léopoldovitch Stürzwage, dit Léopold Survage, né à Moscou le et mort à Paris 14e [2], est un peintre d'origine multiples (Finlande, Danemark, Russie) naturalisé français en 1927.

LĂ©opold Survage
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
Peinture
Formation
Maître
Lieu de travail
Conjoint
Germaine Survage (d)
Parentèle
Marcelle Meyer (belle-sœur)
Distinction
Archives conservées par

Biographie

Les années russes

Son père, LĂ©opold Édouard StĂĽrzwage, est citoyen de Villmanstrand (actuellement Lappeenranta en Finlande). LĂ©opold Survage est baptisĂ© dans la religion protestante. En 1886 il perd sa mère et l'annĂ©e suivante entre Ă  l'Ă©cole Saint-Pierre et Saint-Paul. Ă€ la sortie du lycĂ©e il entre dans la fabrique de pianos de son père de 1897 Ă  1900 et devient apprenti facteur de pianos. FascinĂ© très jeune par le dessin et la peinture, il entre en 1899 Ă  l'Ă©cole des beaux-arts de Moscou chez Constantin Korovine et Leonid Pasternak, et visite la collection privĂ©e de Chtchoukine : Manet, Gauguin, les impressionnistes, Matisse, etc. il y rencontre Michel Larionov, David Bourliouk, SoudeĂŻkine, et Sapounov. En 1903 il peint sa première Ĺ“uvre connue Ă  ce jour : Moscou et participe Ă  diverses expositions dont celle dite « StĂ©phanos Â» en 1907-1908 Ă  la maison de l'Ă©cole Stroganov et du « Valet de Carreau Â» en 1910-1911. Entretemps son père s'est ruinĂ©, il liquide ses affaires et avec le peu d'argent qu'il lui reste il part pour Paris et le il dĂ©barque Ă  Paris avec HĂ©lène Moniuschko qu'il a Ă©pousĂ©e le Ă  Serguiev Possad, ils se separeront en 1911 et divorceront en 1918..

L'École de Paris

De Moscou il connaissait la cĂ©lèbre claveciniste Wanda Landowska qui l'introduit comme accordeur de pianos Ă  la maison Pleyel[3], il retrouve Archipenko qu'il voyait Ă  Moscou et suit les cours de l'AcadĂ©mie Matisse et de l'AcadĂ©mie Colarossi. Premières expositions Ă  partir de 1911 et, en 1914, les principes du « rythme colorĂ© Â» par lequel est trouvĂ©e une analogie entre la forme visuelle colorĂ©e et la musique, sont Ă©tablis[4].

Introduit par Guillaume Apollinaire dans le cercle de la baronne Hélène d'Oettingen, avec laquelle il entretient une relation amoureuse jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale[5], et de Serge Férat en 1911, il rencontre André Salmon, Picasso, Gino Severini, Robert et Sonia Delaunay, etc. Sa signature autographe figure sur l'un des feuillets signés par les convives du banquet mémorable donné le en honneur d'Apollinaire à l'Ancien Palais d'Orléans de l'Avenue du Maine[6].

Au Salon des indĂ©pendants de 1914 il montre des rythmes colorĂ©s, qu'il veut rĂ©aliser au cinĂ©ma, anticipant les recherches sur le cinĂ©ma abstrait qui seront menĂ©es Ă  leur terme par Viking Eggeling et Hans Richter[7]. Apollinaire exalte « Le Rythme colorĂ© Â», dans les SoirĂ©es de Paris en 1914. En 1915 Survage part Ă  Saint-Jean Cap Ferrat avec la Baronne d'Oettingen et restera sur la CĂ´te d'Azur jusqu'Ă  la fin de la guerre. Il y rencontre sa future femme, Germaine Meyer. Dans une lettre Ă  LĂ©opold Zborowski datĂ©e du , Modigliani Ă©crit : « Je fais la bombe avec Survage au Coq d'Or... Le champagne coule Ă  flots ». Apollinaire organise la première exposition de Survage Ă  la galerie Bongard en 1917 regroupant trente-deux de ses tableaux. En 1920 Survage dĂ©pose les statuts de la « Section d'Or Â» dont il est fondateur avec Albert Gleizes et Archipenko, Braque. Serge FĂ©rat, Fernand LĂ©ger, Louis Marcoussis, font partie du comitĂ© directeur. Cette association se charge d'organiser les expositions en France et Ă  l'Ă©tranger. En 1921, il participe Ă  l'exposition « Les MaĂ®tres du cubisme Â» Ă  la Galerie de L'Effort moderne. Albert Gleizes reproduit une Ĺ“uvre dans son livre Du cubisme et des moyens de le comprendre. Il Ă©pouse la pianiste Germaine Meyer le . En 1922 il expose chez LĂ©once Rosenberg, participe Ă  la première exposition de la Section d'Or en Italie Ă  Rome, puis une exposition de groupe Ă  la galerie Weill avec Henri Hayden, Auguste Herbin, Irène Lagut, Jean Metzinger et Severini.

Dès 1922, Survage travaille pour les Ballets russes de Serge de Diaghilev et exĂ©cute les dĂ©cors et les costumes de l'opĂ©ra bouffe d'Igor Stravinsky, Mavra sur un livret de Boris Kochno d'après un conte de Pouchkine, il rĂ©alisera Ă©galement un projet de dĂ©cor pour L'École des femmes Ă  la demande de Louis Jouvet, sans suite. En 1927 un article de Samuel Putnam sur Survage dans le Chicago Evening Post prĂ©cède une exposition particulière Ă  Chicago aux Chester Johnson Galeries. C'est alors une carrière internationale qu'il poursuit en multipliant les expositions personnelles et collectives en France et Ă  l'Ă©tranger. Il effectue des dessins de tissus pour la maison Chanel et des compositions religieuses comme la crucifixion pour la cathĂ©drale de Turku en Finlande en 1930. En 1937, il rĂ©alise une sĂ©rie de panneaux monumentaux pour le palais des chemins de fer Ă  l'Exposition des Arts et Techniques de Paris : Liaisons postales et tĂ©lĂ©communications, L'Optique-Horlogerie, La PrĂ©cision mĂ©canique. Ces toiles mesurant 15,5 mètres sur 4 mètres de hauteur, recevront la mĂ©daille d'or.

Il se consacre à la peinture monumentale dans les années 1950-1960 : fresque sur le thème de la Paix au Palais des Congrès de Liège qui l'amène à rester dix-huit mois en Belgique en 1958, dessine des cartons Le Coq et le Cheval pour la Manufacture des Gobelins et illustre des ouvrages littéraires.

Le , il est nommé officier de la Légion d'honneur.

Sa tombe se trouve au cimetière du Bois-Tardieu à Clamart[8].

Expositions

  • 1949 : exposition de 30 miniatures du au Ă  la Galerie "Ex-Libris", 21, Grand'Place Ă  Bruxelles
  • 1966 : rĂ©trospective au Palais GalliĂ©ra prĂ©sentant 163 Ĺ“uvres de 1903 Ă  1965.
  • 1960 : rĂ©trospective au Kölnisher Kunstverein de Cologne de soixante-huit Ĺ“uvres de 1903 Ă  1957
  • 1961 : rĂ©trospective Ă  l'Atenum d'Helsinki de cinquante-cinq peintures et 50 dessins.
  • 1965 : galerie Lucie Weill, Paris
  • 1968 : rĂ©trospective de 104 Ĺ“uvres au musĂ©e de Lyon, et exposition Ă  la galerie Verrière (Lyon).
  • 1968 : rĂ©trospective au prieurĂ© de Vivoin dans la Sarthe oĂą sont regroupĂ©es trente Ĺ“uvres de 1903 Ă  1964.
  • 1968 : la galerie de prĂŞt de la Maison de la Culture de Grenoble met Ă  disposition du public deux Ĺ“uvres de Survage.
  • 1970 : galerie Isys Brachot, Bruxelles
  • 1970 : Greer Gallery, New York
  • 1974 : exposition Galerie Saint Germain, Paris
  • 1975 : musĂ©e ChĂ©ret, Nice
  • 1983 : galerie Lucie Weill, Paris
  • 1992 : galerie La Pochade, Paris

Quelques Ĺ“uvres

  • La Marchande de poisson, 1913, huile sur toile, MusĂ©e d'art moderne de CĂ©ret, CĂ©ret
  • Nature morte Ă  la tasse, 1913, MusĂ©e national d'art moderne, Paris
  • Rythme colorĂ©, 1913, aquarelles sur papier, CinĂ©mathèque française, Paris
  • Rythme colorĂ©, 1913, aquarelles sur papier, Museum of Modern Art, New York
  • Les Usines, 1914, musĂ©e des beaux-arts de Lyon, Lyon
  • Composition, 1915, musĂ©e des beaux-arts de BĂ©ziers, BĂ©ziers
  • La CĂ´te d'Azur, 1915, Museum of Modern Art, San Francisco
  • Paysage, 1915, musĂ©e d'art moderne de la Ville de Paris, Paris
  • Villefranche-sur-Mer, 1916, MusĂ©e national d'art moderne, Paris
  • La Baronne d'Oettingen, 1917, musĂ©e national d'Art moderne
  • La Ville, 1919, musĂ©e du Petit Palais, Genève
  • Ville, 1921, Galerie nationale de Prague, Prague
  • Feuille et maison, 1927, musĂ©e-bibliothèque Pierre-AndrĂ©-Benoit, Alès
  • Marchande de poissons, 1927, musĂ©e d'Art moderne de CĂ©ret, CĂ©ret
  • RĂŞve, 1928, Galerie nationale de Prague, Prague
  • Paysage cubiste, 1929, musĂ©e-bibliothèque Pierre-AndrĂ©-Benoit, Alès
  • Composition aux trois figures, 1930, musĂ©e municipal de Nevers, Nevers
  • Pax, 1958, Palais des congrès de Liège, Liège

Bibliographie

  • Daniel Abadie, Survage d'un seul trait. PrĂ©face Ă  l'exposition Survage Ă  la Galerie Saint-Germain en 1974.
  • Serge Fauchereau, Quelques remarques. PrĂ©face Ă  l'exposition Survage en 1990.
  • LĂ©opold Survage, Divertissements. Cahiers de l'Abbaye Sainte-Croix, Les Sables-d'Olonne, 1975.
  • Écrits sur la peinture, suivi de Survage au regard de la critique, L'Archipel Ă©diteur, Paris, 1992.
  • Jeanine Warnod, Survage, AndrĂ© De Rache Ă©diteur, Bruxelles, 1983.
  • Daniel Abadie, Survage, les annĂ©es hĂ©roĂŻques, Anthese, 1993.
  • Daniel Abadie, Survage : les annĂ©es Collioure, 1925-1932, Somogy, Paris, 2012.

Notes et références

  1. « https://bibliothequekandinsky.centrepompidou.fr/opac?id=d168826e-2bdf-4a07-97f8-860c5a050761 » (consulté le )
  2. Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 14e, n° 4633, vue 5/31.
  3. Catalogue Spicilège, p. 32, Walden, Paris, avril 2008.
  4. Survage dĂ©pose un pli cachetĂ© sous le numĂ©ro 8182 Ă  l'AcadĂ©mie des sciences de la description du « Rythme colorĂ© Â».
  5. V. de La Brosse Ferrand & B. Jaubert, Lumières sur une personne hors du commun : Hélène d'Oettingen dite François Angiboult, peintre russe au centre des avant gardes, Arcturial, Paris, 24 octobre 2008.
  6. Détail de la vente aux enchères d'un lot comportant le menu du banquet en honneur d'Apollinaire et huit pages remplies de signatures autographes sur le site de la Maison Brissonneau consulté le 30 mai 2014.
  7. v. Quand le film se fait musique, de Jean-Claude Marie, L'Harmattan, 2007, p. 29, Quand le film se fait musique: une ... - Google Livres
  8. Clamart : cimetière du Bois-Tardieu.

Liens externes

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