L'Ivrogne et sa femme
L'Ivrogne et sa femme est la septième fable du livre III de Jean de La Fontaine situé dans le premier recueil des Fables de La Fontaine, édité pour la première fois en 1668.M
L'Ivrogne et sa femme | |
Gravure de Pierre François Tardieu d'après Jean-Baptiste Oudry, édition Desaint & Saillant, 1755-1759 | |
Auteur | Jean de La Fontaine |
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Pays | France |
Genre | Fable |
Éditeur | Claude Barbin |
Lieu de parution | Paris |
Date de parution | 1668 |
Chronologie | |
Le texte
Chacun a son défaut, où toujours il revient :
Honte ni peur n'y remédie.
Sur ce propos, d'un conte il me souvient :
Je ne dis rien que je n'appuie
De quelque exemple. Un suppĂ´t de Bacchus
Altérait sa santé, son esprit et sa bourse.
Telles gens n'ont pas fait la moitié de leur course
Qu'ils sont au bout de leurs Ă©cus.
Un jour que celui-ci, plein du jus de la treille,
Avait laissé ses sens au fond d'une bouteille,
Sa femme l'enferma dans un certain tombeau.
LĂ , les vapeurs du vin nouveau
Cuvèrent à loisir. A son réveil il treuve
L'attirail de la mort Ă l'entour de son corps :
Un luminaire, un drap des morts.
Oh! dit-il, qu'est ceci ? Ma femme est-elle veuve ?
LĂ -dessus, son Ă©pouse, en habit d'Alecton,
Masquée et de sa voix contrefaisant le ton,
Vient au prétendu mort, approche de sa bière,
Lui présente un chaudeau propre pour Lucifer.
L'époux alors ne doute en aucune manière
Qu'il ne soit citoyen d'enfer.
Quelle personne es-tu ? dit-il Ă ce fantĂ´me.
La cellerière du royaume
De Satan, reprit-elle ; et je porte Ă manger
A ceux qu'enclĂ´t la tombe noire.
Le mari repart sans songer :
Tu ne leur portes point Ă boire ?
Mise en musique
Chhristoph Willibald Gluck, L'Ivrogne corrigé (1760), opéra-comique en 1 acte inspiré de la fable.