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L'Abbé Prout

L'Abbé Prout, Guignol pour les vieux enfants est une pièce de théâtre pour marionnettes, composée de sept saynètes en un acte, dont seules six furent publiées, écrites et illustrées par le peintre Paul-Élie Ranson en 1901. Elle est préfacée par Georges Ancey, et publiée par le Mercure de France en 1902.

L'Abbé Prout
Image illustrative de l’article L'Abbé Prout
Page de titre

Auteur Paul-Élie Ranson, préface de Georges Ancey
Pays Drapeau de la France France
Genre comédie
Éditeur Mercure de France
Date de parution 1902
Illustrateur Paul-Élie Ranson
Date de création 1901
Lieu de création Le Temple

Historique

L'Abbé Prout est une satire humoristique et irrévérencieuse de mœurs sexuelles grivoises. Elle met en scène des personnages qui apparaissent dans chaque histoire, dont le personnage principal est l'Abbé Prout, ces histoires n'ayant aucun lien entre elles. Elle met en scène les différentes classes sociales de la bourgeoisie à l'aristocratie, de l'armée au clergé dans le contexte de l'époque.

Résumé des scènes

Pièce littéraire composée de sept histoires :

  • L'armoire des voluptĂ©s (dĂ©dicacĂ©e Ă  Georges Lacombe) : Le sujet Ă©tant une armoire, vidĂ©e pour Ă©viter que des cambrioleurs en emportent le contenu et qui est occupĂ©e par des personnages qui s'y cachent, tout en forniquant Ă  l'intĂ©rieur de celle-ci. Le bon abbĂ©, bien entendu, y entend en confession Ă  domicile la Marquise de Percefort.
  • Le Lis de la vallĂ©e (dĂ©dicacĂ©e Ă  AndrĂ©-Ferdinand HĂ©rold) : Le bon abbĂ© dans cette histoire suggère au marquis de Percefort qui se plaint de s'ennuyer de prendre une gouvernante et lui recommande Clotilde de Blanc-Bedon, jeune noble orpheline, sortant tout droit du Couvent des Dames du Soulagement aux Tenbtations. Le marquis initiera la soubrette aux jeux de l'amour et son neveu Gontran profitera des leçons de Clotilde en retour.
  • Le Subterfuge culinaire (dĂ©dicacĂ©e Ă  AndrĂ© Fontainas) : Gontran de Percefort, qui dĂ©sire se faire aimer par Clotilde non pour sa fortune mais pour ses charmes, se fait passer pour cuisinier et tente de se faire embaucher par la belle afin de la sĂ©duire. C'est l'abbĂ© Prout qui dĂ©voile Ă  Clotilde l'identitĂ© de Gontran ; touchĂ©e, elle en tombe amoureuse. Mais après avoir obtenu les faveurs de la belle, il prend le large avec Rosalie, la femme de chambre.
  • Le Presbytère (dĂ©dicacĂ©e Ă  Georges Ancey) : Le pauvre abbĂ© se plaint d'ĂŞtre malade. La marquise de Percefort, pour le rĂ©conforter, lui offre du jambon et du champagne et lui envoie Clotilde pour le « soulager Â». L'abbĂ©, dĂ©jĂ  guĂ©ri par la prĂ©sence de la jeune femme, l'embrasse et la tripote Ă  qui mieux mieux. Il empĂŞche le mariage de BĂ©rengère de Percefort avec son cousin ThĂ©obald.
  • Le Mariage noble (dĂ©dicacĂ©e Ă  Ker-Xavier Roussel) - Texte ne figurant pas dans l'Ă©dition originale[1] : Clotilde dĂ©sire se trouver un Ă©poux fortunĂ©. Mais le pauvre Gontran, qui n'a pas le sou, se raconte Ă  haute voix les dĂ©licieux moments qu'il passe avec sa bien-aimĂ©e, sans prendre garde Ă  l'abbĂ© feignant de dormir. Gontran, Ă  la demande de Clotilde, lui prĂ©sente son ami ThĂ©obald de Coquebinet, jeune aristocrate fortunĂ© qui bien sĂ»r aura la belle.
  • Sous l'Ĺ“il de Saint Huron (dĂ©dicacĂ©e au docteur Maurice Hepp) : MĂŞme sujet que celui du Mariage noble
  • Le Sabre et le goupillon (dĂ©dicacĂ©e Ă  Alfred Jarry) qui fut le manipulateur du spectacle de 1903 au Temple, Ranson et son Ă©pouse faisant les voix avec une chanson de Claude Terrasse : Les Folles voluptĂ©s jouĂ©e lors des Ă©bats amoureux des pantins qui furent façonnĂ©s par Georges Lacombe : Dans cette saynète, Clotilde est la femme de Gontran, avocat dont elle n'est pas satisfaite. Ella aurait prĂ©fĂ©rĂ© qu'il fut militaire et de prĂ©fĂ©rence bon cavamlier. Gontran rĂ©ussit Ă  devenir officier, pensant ainsi augmenter sa virilitĂ©. Pour aider le couple l'abbĂ© intervient avec sa vaseline de l'ImmaculĂ©e Conception, puis pour ĂŞtre un peu plus charitable, monte, la belle afin de prĂ©parer les voies Ă  Gontran.

Personnages[2]

  • AbbĂ© Prout
    Abbé Prout
  • Clotilde de Blanc-Bedon
    Clotilde de Blanc-Bedon
  • Eugène
    Eugène
  • Marquis de Percefort
    Marquis de Percefort
  • Rosalie
    Rosalie
  • Joseph
    Joseph
  • Troussetutu
    Troussetutu
  • Le Colonel
    Le Colonel
  • ThĂ©obald du Cocquebinet
    Théobald du Cocquebinet
  • BĂ©rangère de Percefort
    Bérangère de Percefort
  • Gontran de Percefort
    Gontran de Percefort
  • La Marquise
    La Marquise
  • Madame Magloire
    Madame Magloire
  • La Mère la Victoire
    La Mère la Victoire
  • L'AbbĂ© Prout : bonhomme gras dans tous les sens du terme, ses plaisanteries, son rire tonitruant, paillard comme un soudard, au teint rougeaud, et au double menton, ses lèvres lippues, son cou de taureau, en font la caricature parfaite du clergĂ© de bas Ă©tage. Il copule gaillardement avec Madame Leprince. Inventeur de la vaseline de l'ImmaculĂ©e Conception, il n'hĂ©site pas Ă  couper son Eau de Lourdes avec du Champagne.
  • Clotilde de Blanc-Bedon : belle blonde grassouillette, coquette, faisant sa mijaurĂ©e, mais enjĂ´leuse comme une vieille chatte, Ă  la voix chaude et câline et persuasive, n'acceptant pas d'ĂŞtre pincĂ©e. Entretient une liaison avec le Marquis, mais aussi avec son neveu Gontran.
  • Eugène : grandes oreilles, nez proĂ©minent, c'est un jeune homme insignifiant qui relève la tĂŞte.
  • Marquis de Percefort : vieil aristocrate hautain et Ă©dentĂ© qui parle d'une voix pâteuse en Ă©mettant des sons bizarres, tel ckrrri. Va initier aux jeux de l'amour la jeune Clotilde.
  • Rosalie : c'est la femme de chambre Ă  la bonne bouille ronde, coiffĂ©e d'un petit chignon sur le dessus de la tĂŞte, en calotte de brioche[3]. Elle est sentimentale mais garde le sens pratique.
  • Joseph : le valet de chambre, camionneur, garde rĂ©publicain, aux origines auvergnates, grosse tĂŞte et grandes dents
  • Troussetutu : dĂ©putĂ©, homme d'Ă©nergie, s'Ă©coute parler et se donne de l'importance
  • Le Colonel : moustache gigantesque, un peu brusque mais bonhomme, c'est un militaire en retraite.
  • ThĂ©obald du Cocquebinet : aristocrate longiligne Ă  la mine triste, les yeux battus, ressemblant Ă  un cocker, les oreilles et les cheveux tombant sur ses Ă©paules chĂ©tives, naĂŻf et timide, il zĂ©zaie.
  • BĂ©rangère de Percefort : c'est la fille du marquis et de la marquise de Percefort, aimable personne un peu timide, et parlant doucement. qui doit Ă©pouser son cousin ThĂ©obald de Coquebinet.
  • Gontran de Percefort : avocat, officier, petit duc, imbu de sa personne, ce jeune noble trentenaire nationaliste et idiot a Ă©galement un tic : il souffle en faisant pfheu.
  • La Marquise : le menton en galoche, coiffĂ©e d'un bonnet, cette noble dame parle un peu du nez et sur un ton dĂ©cidĂ©.
  • Madame Magloire : Gouvernante Ă  la grosse tĂŞte difforme, surmontĂ©e d'un bonnet, elle est d'un âge avancĂ© et parle doucement.
  • La Mère la Victoire : cantinière au visage soldatesque, grosses et grandes oreilles.

Distribution

  • Auteur de la pièce :
  • Dessinateur des personnages et costumes :
  • Auteur des marionnettes : Georges Lacombe, d'après les dessins de Ranson.
  • RĂ©alisation des costumes :
  • Mise en scène :
  • Musique : Les Folles voluptĂ©s, composition de Claude Terrasse
  • Manipulateurs : Jarry, France et Paul Ranson
  • Voix : Paul Ranson

Divers

Éditions

  • 1902 - L'AbbĂ© Prout. Guignol pour vieux enfants, Paris, SociĂ©tĂ© du Mercure de France.
  • s. d. - L'AbbĂ© Prout. Guignol pour vieux enfants, 2e Ă©dition conservĂ©e Ă  la Bibliothèque Gaston Baty, UniversitĂ© Paris III, Sorbonne -Nouvelle.
  • 1903 - Alfred Jarry La Vierge au Manneken-Pis dans le Canard Sauvage 13-. Reprise de l'AbbĂ© Prout, sous la plume de Jarry qui dialogue avec le RĂ©vĂ©rend, proposant Ă  l'homme d'Église de contribuer Ă  ses bonnes Ĺ“uvres en livrant Ă  domicile son Eau de Lourdes et en transformant les statues de la Vierge Ă  l'Enfant en Vierge au Manneken-Pis

Représentations

  • 1902 : en mai, au Temple : c'est Ă  la maison de l'auteur rebaptisĂ©e ainsi.
  • 1903 : le chez AndrĂ© Fontainas, programme illustrĂ© par Ranson. PrĂ©sents lors de cette reprĂ©sentation en plus des nabis manipulateurs, l'Ă©crivain Catulle Mendès, le Directeur du Mercure de France Alfred Vallette et son Ă©pouse Rachilde[4].
  • s. d. : une reprĂ©sentation chez Madame Strauss.

Iconographie

  • En plus des dessins caricaturales de l'auteur pour l'Ă©laboration de son Ĺ“uvre, il rĂ©alisa en 1907 une huile sur toile intitulĂ©e L'AbbĂ© Prout aux palmes en dĂ©rision par rapport Ă  sa nomination en qualitĂ© d'Officier d'AcadĂ©mie.

Bibliographie

  • L'Art et les Artistes prĂ©sente en illustration cinq des personnages de la pièce en 1910
  • Brigitte Ranson-Bitker, Gilles Genty, Paul Ranson 1861-1909, Catalogue RaisonnĂ©. Japonisme, Symbolisme, Art Nouveau, Paris, Somogy, 1999. 432.p.
  • JĂ©rĂ©mie Cerman, L'AbbĂ© Prout de Paul Ranson : satire et théâtre de marionnettes chez les Nabis, texte enligne.
  • Alfred Jarry, Les Livres Paul Ranson : L'AbbĂ© Prout, dans la Revue Blanche, , t.XXIX, pp. 627-628.
  • Alfred Jarry, ConfĂ©rence des Pantins dans Ĺ’uvres complètes, 1972, t.I, p.421.
  • Gustave Coquiot, Quelques sculpteurs sur bois, dans L'Art et les Artistes, , p.207.
  • Blandine Salmon, Olivier Meslay, Georges Lacombe, sculptures, peintures, dessins, Paris, Ch. & A. Bailly, 1991, pp.155-171.
  • F.M., Le mois artistique. Le deuxième salon des humoristes, dans L'Art et les Artistes, , p.141.
  • Brunella Eruli, Jarry nel paese di Guignol: L'AbbĂ© Prout, di Paul Ranson, studi di filologia e letteratura, 1977, n°1, pp.69-92.
  • Eugène Demolder, Théâtre des pantins, dans L'Art Moderne, , p.1-3.

Notes et références

  1. Jérémie Cerman, L'Abbé Prout de Paul Ranson, satire et théâtre de marionnettes chez les Nabis
  2. Dessins des personnages issus de la 2e Ă©dition du livre
  3. Gustave Coquiot, Quelques sculpteurs sur bois dans L'Art et les Artistes, août 1910, p.207
  4. Paul Lombard, La Résurrection du Guignol, dans Comœdia le 18 juin 1914, p.I.

Voir aussi

Articles connexes

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