L'Île des morts (poème symphonique)
L'Île des morts (Остров мёртвых) est un poème symphonique du compositeur russe Sergueï Rachmaninov, composé en 1909[1] et créé le à Moscou.
L'Île des Morts Opus 29 | |
L'Île des Morts d'Arnold Böcklin (1886). | |
Genre | Poème symphonique |
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Nb. de mouvements | 1 |
Musique | Sergueï Rachmaninov |
Effectif | Orchestre symphonique |
Durée approximative | env. 18 à 20 minutes |
Dates de composition | 1909 |
Création | Moscou |
Versions successives | |
Inspiration et création
L'œuvre fut inspirée par le tableau éponyme du peintre suisse Arnold Böcklin[1], dont Rachmaninov s'attache tout particulièrement à recréer l'atmosphère lugubre. Rachmaninov découvrit en une reproduction en noir et blanc de ce tableau, qui le frappa fortement. Après avoir composé cette œuvre, Rachmaninov découvrit l'original en couleurs, dont il fut beaucoup déçu, allant jusqu'à commenter qu'il n'aurait pas composé l'Île des Morts s'il avait d'abord vu l'original en couleurs.
Analyse de l'œuvre
La musique n'est pas sans présenter un caractère wagnérien, notamment du fait de l'utilisation d'un chromatisme labyrinthique. La notoriété auditive de l'œuvre tient à son thème principal, illustrant le clapotis de l'eau ou le battement des rames du nocher funèbre et le balancement du bateau mortuaire : la musique décrit l'approche silencieuse et furtive du bateau, le voyage à travers la nuit, le brouillard dense, les adieux passionnés au bonheur terrestre, la douce libération de la mort ; puis, après qu'il a déposé son fardeau, le passeur disparaît en retraversant l'eau.
Sa notoriété musicale tient, d'une part à l'utilisation quasi-continuelle de la mesure à 5/8, représentant le geste du rameur Charon — trois temps pour la rame dans l'eau, deux temps pour le geste hors de l'eau (excepté dans une fraction, donnée à 4/4, reprenant le thème du Dies iræ) — et d'autre part, à son orchestration, particulièrement dense et détaillée.
Discographie
Il existe plusieurs enregistrements de L'Île des Morts :
- d'abord, la version de Sergueï Rachmaninov lui-même ;
- Fritz Reiner, à la tête de l'Orchestre symphonique de Chicago (RCA 1957), s'impose sans conteste : cette œuvre morbide, noire et glacée lui convient parfaitement[2] ;
- Lorin Maazel, Orchestre philharmonique de Berlin (DG 1981) ;
- Vladimir Ashkenazy, Orchestre royal du Concertgebouw (Decca 1983) ;
- l'organiste Louis Robilliard a écrit une transcription pour orgue étonnante.
Notes et références
Annexes
Articles connexes
Liens externes
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