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Kulap Saipradit

Kulap Saipradit (thaï : กุหลาบ สายประดิษฐ์; 31 mars 1905 – 16 juin 1974), connu surtout sous son nom de plume Siburapha ou Sibourapa (Thai: ศรีบูรพา; parfois écrit Sriburapha or Sri Burapha), est un éditeur de journaux, un journaliste militant et un écrivain thaïlandais. C'est un intellectuel et romancier très engagé contre la censure et pour la justice sociale[1], un journaliste qui lutte pour la démocratie et les droits de l'homme[2].

Kulap Saipradit
Biographie
Naissance
Décès
(à 69 ans)
Peking Union Medical College Hospital (en)
Nationalité
Formation
Université Thammasat
École Debsirin (en)
Activités

Son roman le plus célèbre, "Sur le Mont Mitaké" (ข้างหลังภาพ ; Khang Lang Phap ; Behind the Painting ; Derrière le tableau) a été réimprimé à plus de 40 reprises, est traduit en chinois, japonais[3], anglais, vietnamien[4], français... et a été adapté à deux reprises au cinéma, en 1985 par Piak Poster et en 2001 par Cherd Songsri[5].

Biographie

Kulap est né en 1905 à Bangkok dans le quartier de Hua Lamphong. Son père est fonctionnaire pour les chemins de fer et sa mère est issue d'une famille de paysans de Suphan Buri.

Son père meurt quand il a 6 ans ; alors sa mère l'élève seule avec sa sœur. Elle réussit à inscrire le jeune Kulap au lycée Debsirin (thaï : โรงเรียนเทพศิรินทร์) (école pour garçons de l'élite et aristocratie thaïlandaise). Pendant ses années d'études, il rencontre de futurs grands écrivains dont Akatdamkoeng Raphiphat avec qui il fraternise.

En 1923, après ses études, il devient journaliste, un métier mal payé[6]. Il écrit de nombreux articles et commence à rédiger des nouvelles : il publie par exemple en 1928 Luk Phu Chai (ลูกผู้ชาย), en 1932 Songkram Chiwit (สงครามชีวิต ; une nouvelle basée sur Les pauvres gens de Dostoyevsky) et en 1934 Phachon Bap (ผจญบาป).

En 1929, il devient éditeur et crée le groupe de presse Suphapburut ("Les gentilshommes"), publie le bimensuel Suphapburut et embauche entre autres Chote Praepan. Très habile et énergique, il contrôle avant ses trente ans la plupart des journaux importants de Bangkok, prenant en particulier la direction du très influent Prachachat (ประชาชาติ ; "Le Peuple")[7]. Ses journaux sont souvent frappés par la censure : le Prachachat est fermé à deux reprises par le pouvoir en 1933 et 1936 etc.

En 1935, il se marie avec Chanid Priyacharnkun.

Chanid et Kulap Saipradit

En 1936, il part étudier au Japon puis écrit son chef-d'œuvre Sur le Mont Mitaké[8] - [9] (Behing the Painting[10]) qu'il publie sous forme de roman-feuilleton en 1937.

Au début de années 1940, il continue de publier des articles virulents contre la censure, contre le dictateur Plaek Phibunsongkhram et aussi contre l'entrée en guerre de la Thaïlande au côté du Japon en janvier 1942. Il est arrêté en juin 1942 et emprisonné pendant plus de deux ans jusqu'au retour en août 1944 du gouvernement civil de Khuang Abhaiwongse puis de Pridi Phonmayong.

En 1947, il part en Australie étudier les sciences politiques à Melbourne et revient 18 mois après en Thaïlande avec un intérêt accru pour les idées marxistes et socialistes.

Entre 1949 et 1952, suite à l'expérience de son voyage, Kulap Saipradit est très créatif : il crée une nouvelle maison d'édition et publie des nouvelles comme Chon Kwa Rao Cha Phop Kan Ik (จนกว่าเราจะพบกันอีก ; Till We Meet Again ; 1950) ; des écrits sur le marxisme ; et des traductions réalisées avec sa femme : Pool de Somerset Maugham (Sa Sawat ; สระสวาท ; Le lac) ; En déportation d'Anton Tchekhov (Khao Thuk Bangkhap Hai Pen Khun Chon ; เขาถูกบังคับให้เป็นขุนโจร) et La mère de Maxime Gorki (Mae ; แม่).

Au début des années 50, il continue de militer pour la paix : il participe en 1951 à la création du mouvement pour la paix en Thaïlande, soutien l'appel de Stockholm contre les armes nucléaires ; lutte contre le dictateur Plaek Phibusongkhram et proteste contre l'intervention de son pays dans la guerre de Corée. Il est arrêté en décembre 1952, accusé de trahison et de communisme puis condamné à 13 ans et 4 mois de prison. Il est emprisonné pendant plus de quatre ans et est libéré en février 1957, bénéficiant comme de très nombreux prisonniers d'une amnistie générale pour fêter la naissance de Bouddha. En 1958, pour éviter la répression qui s'abat sur les opposants politiques, il est forcé de s'exiler en Chine. Il réside alors à Pékin jusqu'à sa mort en 1974 à l'âge de 69 ans.

Liste partielle de ses œuvres

Nouvelles et romans

  • Luk Phu Chai (ลูกผู้ชาย; 1928)
  • Songkhram Chiwit (สงครามชีวิต; litt. La guerre de la vie[11] ; 1932)
  • Phachon Bap (ผจญบาป; 1934)
  • Khang Lang Phap (ข้างหลังภาพ; litt. Derrière l'image ; Behing the Painting ; Sur le Mont Mitaké ; 1937)
  • Chon Kwa Rao Cha Phop Kan Ik (จนกว่าเราจะพบกันอีก ; Until We Meet Again ; 1950)
  • Lae Pai Khang Na (แลไปข้างหน้า; Looking Ahead ; deux volumes, 1955 et 1957, première publication en un volume en 1975)

Traduction avec sa femme de textes étrangers

Roman traduit en français

  • Sur le Mont Mitaké, roman de Sibourapa traduit du thaï par Marcel Barang, Édition Zoé, 2018, 176 p. (ISBN 978-2-88927-613-4)[12]

Liens externes

Notes et références

  1. Édition Zoé, « Kulap Saipradit alias Sîbourapâ », sur editionszoe.ch, (consulté le )
  2. (en) « Sri Burapha : Memoir Of Freedom », sur bangkokpost.com, (consulté le )
  3. (en) David A. Smyth, « Thai Literature » (Encyclopedia Britannica), sur britannica.com (consulté le )
  4. Journal en ligne du parti communiste du Vietnam, « Publication d'un roman thaïlandais au Vietnam », sur fr.dangcongsan.vn,
  5. (th) Sahamongkol film, « ข้างหลังภาพ (Behind the Painting) » (Texte et bande-annonce), sur sahamongkolfilm.com (consulté le )
  6. (en) Kaona Pongpipat, « Revisiting truth and integrity : The story of Kularb Saipradit », sur bangkokpost.com, Bangkok Post,
  7. (th) « 130 ปี พระองค์วรรณ ภารกิจ “ประชาชาติ” บนความเปลี่ยนแปลง », sur prachachat.net, Prachachat,
  8. Patrice Montagu-Williams, « "Sur le Mont Mitaké" », Gavroche Thaïlande, no 290, , p. 76 (lire en ligne [PDF])
  9. Patrice Montagu Williams, « THAÏLANDE – LIVRE: « Sur le Mont Mitaké », un roman Thaï unique », sur gavroche-thailande.com,
  10. (en) « Memories of a noblewoman », sur nationthailand.com, The Nation (Thailand),
  11. Arnaud Dubus, Thaïlande : Histoire, Société, Culture, Paris, La Découverte (éditions), , 224 p. (ISBN 978-2-7071-5866-6), Littérature : entre poésie, épopée et "nouveau roman" pages 205-208 (207)
  12. Éditions Zoé, « Kulap Saipradit alias Sîbourapâ : Sur le Mont Mitaké », sur editionszoe.ch, (consulté le )

Article connexe

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