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Kidinnu

Kidinnu (ou Kidunnu) (IVe siècle av. J.-C., probablement mort le 14 août -330) est un mathématicien et astronome chaldéen, né à Babylone. Le géographe grec Strabon l'appelait Kidenas, Pline l'Ancien l'appelait Cidenas, et Vettius Valens l'appelait Kidynas : il s'agit d'adaptations du prénom selon la langue d'expression de l'auteur.

Kidinnu
Biographie
Naissance
Décès
Activités

DĂ©couvertes

Contemporain d'Eudoxe de Cnide, il eut Calippe pour disciple. On lui attribue de nombreuses découvertes dans le domaine de l'astronomie babylonienne. Si plusieurs textes cunéiformes, grecs et latins mentionnent un astronome portant ce nom, il n'est pas évident qu'ils renvoient tous à la même personne :

  • Le gĂ©ographe grec Strabon d'Amaseia, dans son livre GĂ©ographie[1], Ă©crit : « Ă€ Babylone un groupe de personnes se sĂ©pare des philosophes locaux, les chaldĂ©ens, comme ils sont appelĂ©s, plus intĂ©ressĂ©s par l'astronomie ; mais certains d'entre eux, qui ne sont pas reconnus pas les autres, prĂ©tendent ĂŞtre auteurs d'horoscopes. Il y a Ă©galement plusieurs tribus d'astronomes chaldĂ©ens. Par exemple, certains sont appelĂ©s Orquènes ceux d'Uruk, d'autres Borsippeni de Borsippa, et plusieurs autres sous diffĂ©rents noms, divisĂ©s en diffĂ©rentes sectes qui soutiennent des dogmes diffĂ©rents sur les mĂŞmes sujets. Et les mathĂ©maticiens font mention de certains de ces hommes ; par exemple Kidenas, Nabourianos et Soudinès. »
  • L'encyclopĂ©diste romain Pline l'Ancien, dans son Histoire naturelle[2], Ă©crit que la planète Mercure peut « parfois ĂŞtre vue avant l'aube, et parfois après le crĂ©puscule », mais, en se fiant Ă  Cidenas et Sosigène d'Alexandrie, jamais Ă  plus de 22 degrĂ©s du Soleil.
  • L'astrologue romain Vettius Valens, dans son Anthologie, raconte qu'il utilisa Hipparque pour le Soleil, Soudinès, Kidynas et Apollonios de Perga pour la Lune, et Apollonios encore pour les deux types d'Ă©clipses (lunaires et solaires).
  • L'astronome grec PtolĂ©mĂ©e, dans son Almageste[3], discute de la durĂ©e et du rapport de diffĂ©rentes rĂ©volutions de la lune dans les versions de diffĂ©rents « anciens astronomes » et des « chaldĂ©ens », amĂ©liorĂ©es par Hipparque. Il mentionne la correspondance entre les 251 mois synodiques et les 269 retours Ă  l'anomalie. Dans une version prĂ©servĂ©e d'un manuscrit, un auteur anonyme du IIIe siècle inscrivit un commentaire (une scholie) prĂ©tendant que Kidenas fut l'auteur de cette relation. La valeur donnĂ©e par Kidinnu, vers –383, pour la durĂ©e du mois synodique Ă©tait de 29,530614 jours = 29 j 12 h 44 min 5 s, soit une erreur infĂ©rieure Ă  1 seconde.
  • Le colophon de deux Ă©phĂ©mĂ©rides lunaires de Babylone disent ĂŞtre les tersitu de Kidinnu.
  • Une tablette astronomique endommagĂ©e de Babylone (La Chronique d'Alexandre[4]) mentionne que « ki-di-nu fut tuĂ© par le glaive » le 15e jour probablement du 5e mois de l'annĂ©e, ce qui correspond au 14 aoĂ»t –330, soit moins d'un an après la conquĂŞte de la Babylonie par Alexandre le Grand.

Tersitu

Le sens exact de tersitu n'est pas connu avec certitude. Franz Xaver Kugler a proposé de l'interpréter comme « tablette » ; dans d'autres contextes il semble signifier « outil », dans d'autres encore il fait référence à une pâte d'émail bleu. Schnabel, dans une série de publications (1923–27), l'interprète comme une marque de Kidinnu en tant qu'auteur. Il ajouta que Naburimannu développa le système A babylonien pour calculer les éphémérides du système solaire, et que Kidinnu développa par la suite le système B. Une tradition gréco-romaine attribue à Kidinnu la découverte du rapport entre les mois synodiques et les retours à l'anomalie, Il étudia les progressions arithmétique et géométriques des lunaisons[5]. Cette relation est implicite dans le système B, et cela semble accréditer l'implication de Kidinnu dans le développement de la théorie lunaire du système B. Cependant, on ne sait pas s'il en fut l'unique auteur, ni même l'auteur principal. Les astronomes babyloniens précédant Kidinnu connaissaient apparemment le cycle du saros et le cycle Métonique ; ces deux cycles sont utilisés dans le système B. Schnabel a tenté de retrouver par le calcul les dates possibles pour la naissance du système B (d'abord –314 puis –379) mais Franz Xaver Kugler et Otto E. Neugebauer ont plus tard mis en défaut ces approximations. Schnabel a également affirmé que Kidinnu avait découvert la précession en remarquant les écarts entre l'année sidérale et tropicale ; Neugebauer contesta cette approche, considérant comme c'est le cas de la plupart des spécialistes cette allégation comme non fondée.

Références

  1. 16.1–.6
  2. Livre II (39)
  3. IV 2
  4. BM 36304
  5. Couderc 1974, p. 31

Bibliographie

  • (fr) Paul Couderc, Histoire de l'astronomie, vol. 165, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », (rĂ©impr. 6e Ă©d. 1974) (1re Ă©d. 1945), 128 p. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Otto E. Neugebauer, A History of Ancient Mathematical Astronomy Part One II Intr. 3.1 (pp. 354–357), Part Two IV A 4, 3A (p. 602) and IV A 4, 4A (pp. 610–612). Springer, Heidelberg 1975 (reprinted 2004)
  • Otto E. Neugebauer, Astronomical Cuneiform Texts. 3 volumes. London: 1956; 2nd edition, New York: Springer, 1983. (CommunĂ©ment abrĂ©gĂ© en ACT) : I ère partie (pp. 12,13)
  • Hermann Hunger et David Pingree, Astral Sciences in Mesopotamia pp. 183–188, 199-200, 200–201, 214–15, 219, 221, 236, 239. Brill, Leiden 1999

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