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Keul Madang

Keulmadang (Ꞁ, Keul, le texte ; 마ë‹č, madang, la cour) est une web-revue de littĂ©rature corĂ©enne en langue française. Son titre, Keulmadang pourrait se traduire par "l’Agora du texte". Dans la maison traditionnelle, la cour (madang) occupe une place essentielle. On vit, on fĂȘte, on se marie, on y donne des spectacles de thĂ©Ăątre, on exĂ©cute le rite chamanique[1]...

Keulmadang
Pays Drapeau de la France France
Langue Français
Périodicité mensuelle
Genre Littérature coréenne
Diffusion web et papier (Decrescenzo Éditeurs) ex.
Date de fondation 2009
Ville d’édition Aix-en-Provence

Directeur de la rédaction Jean-Claude De Crescenzo
RĂ©dacteur en chef Julien Paolucci
Site web http://www.keulmadang.com

Le but de la revue est de favoriser la dĂ©couverte et la diffusion des Ɠuvres et des auteurs de la littĂ©rature corĂ©enne et en premier lieu, de la littĂ©rature corĂ©enne contemporaine. La revue Ă©dite rĂ©guliĂšrement des dossiers sur les auteurs et sur les Ɠuvres, des comptes-rendus d’entretiens et de rencontres littĂ©raires prioritairement pour les Ă©crivains dĂ©jĂ  publiĂ©s en langue française[2].

Depuis , le site de la revue s'est doté d'un Centre de ressources littéraires comprenant fiches sur les livres et sur les auteurs.

Les auteurs

Ils sont scientifiques ou voyageurs, Ă©crivains corĂ©ens donnant Ă  voir un texte de crĂ©ation, auteurs français donnant un texte en lien avec la culture corĂ©enne ou la CorĂ©e. Des textes de fiction ou des textes critiques d’ouvrages en langue française, des interviewes. Enfin, aussi, des textes d’étudiants en corĂ©anologie, travaux dans le cadre des enseignements, rĂ©cits de voyages, articles, compte-rendu d'expĂ©riences...

Histoire

CrĂ©Ă©e en 2009 par l’association France-CorĂ©e d’Aix-en-Provence, qui offrait dĂ©jĂ  un enseignement de la culture corĂ©enne, et par des universitaires français et corĂ©ens, spĂ©cialistes de littĂ©rature, de linguistique française, d’enseignement de la langue et de la civilisation de la CorĂ©e, Keulmadang a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e pour rĂ©pondre au besoin de faire connaitre, de faire apprĂ©cier la littĂ©rature corĂ©enne et de proposer un support et un corpus utilisables par les Ă©tudiants et les enseignants des cursus prĂ©citĂ©s.

Parti-pris

Keulmadang est une revue spĂ©cialisĂ©e traitant de la littĂ©rature corĂ©enne. Elle se donne pour mission de promouvoir les Ă©crivains et de rendre compte de leurs Ɠuvres. À l’instar de la musique et du cinĂ©ma, portĂ©s par la Vague corĂ©enne (Hallyu), la littĂ©rature corĂ©enne touche un public de plus en plus large[3]. En outre, elle se forge une notoriĂ©tĂ© durable en gagnant la reconnaissance de ses pairs, Ă©crivains ou critiques, notamment au sein du lectorat francophone [4] - [5] - [6]. Dans chaque numĂ©ro de la revue Keulmadang, les derniers ouvrages traduits et publiĂ©s sont rĂ©fĂ©rencĂ©s dans les diffĂ©rentes rubriques (romans, poĂ©sie
).

La littĂ©rature corĂ©enne se distingue fortement des littĂ©ratures voisines, celles du Japon ou de la Chine, Ă  cause de l’histoire particuliĂšre de ce pays. MĂȘme si Ă  divers titres, elle partage une communautĂ© de destin avec ses deux grands et puissants voisins, la singularitĂ© de son histoire[7] et son rapport Ă  l’environnement en font une littĂ©rature spĂ©cifique et incomparable. En proposant des textes contemporains, Keulmadang participe Ă  la connaissance de l’histoire singuliĂšre de la CorĂ©e et son influence sur sa littĂ©rature.

Le destin de la CorĂ©e est un destin tragique, puisque aprĂšs son ouverture forcĂ©e Ă  l’Occident, elle sera occupĂ©e 35 ans par les Japonais. Par la suite, elle subira une guerre entre nord et sud pendant 3 ans, puis Ă  partir des annĂ©es 60 elle devra subir 30 ans de dictature militaire[8]. La littĂ©rature, souvent en dĂ©calage avec l’histoire du pays, illustrera tant bien que mal, la rĂ©alitĂ© des rapports sociaux prĂ©sents Ă  chaque Ă©poque [9]. L’auteur Jo Jong-nae, au travers d’une Ɠuvre puissante[10] et abondante (une cinquantaine de volumes couvrant presque 100 ans d’histoire) aborde les diffĂ©rentes pĂ©riodes de cette histoire sinistrĂ©e[11].

Paradoxalement, c’est sous la dictature que la CorĂ©e va connaĂźtre son plus grand dĂ©veloppement jusqu’à devenir aujourd’hui la 10e puissance mondiale. En quelque 40 ans, le pays est passĂ© d’une grande pauvretĂ© au pays moderne, entrainant de profonds bouleversements sociaux, tels que nous pouvons les lire dans l’Ɠuvre de Hwang Sok-yong par exemple[12]. S’ajoutent Ă  cela trois Ă©lĂ©ments :

  • l’influence culturelle de la Chine, jusqu’à la fin du XIXe siĂšcle
  • une pensĂ©e syncrĂ©tique, qui fait dialoguer rationalitĂ© occidentale et les fondements de la pensĂ©e orientale.
  • une grande capacitĂ© Ă  ressortir plus forte de toutes les Ă©preuves subies.

La littĂ©rature corĂ©enne est en pleine vigueur, soutenue historiquement par la presse quotidienne et par des fondations publiques ou privĂ©es, et depuis peu par des associations culturelles francophones, traitant du cinĂ©ma, de l’apprentissage de la langue, de relations d’amitiĂ©s, etc[13] - [14]...

Cette littĂ©rature est aussi le reflet d’un pays devenu en peu de temps un pays moderne et qui se confronte aujourd’hui aux questions soulevĂ©es par cette modernisation et par la mondialisation. Pour exemple, l’Ɠuvre d’un auteur comme Hwang Sok-yong accompagne la rĂ©flexion critique sur le projet politique du pays en puisant dans les ressorts de l’écriture rĂ©aliste l’affirmation de son engagement[15]. La littĂ©rature contemporaine se tourne dĂ©sormais vers d’autres registres esthĂ©tiques.

Keulmadang a consacrĂ© Ă  Yi In-seong, considĂ©rĂ© comme un vĂ©ritable innovateur en matiĂšre d’écriture[16], deux dossiers pour tenter de situer cet auteur dans le panorama des nouvelles approches esthĂ©tiques. La montĂ©e en puissance des valeurs Ă  caractĂšre universel, comme l’individualisme ou l’urbanisation rapide et la dĂ©-construction des liens sociaux traditionnels sont des voies explorĂ©es par les auteurs, de la jeune gĂ©nĂ©ration notamment. On trouve dans l’Ɠuvre de Eun Hee-kyung un bel exemple de la recomposition de ces liens, notamment dans le rapport entre les hommes et les femmes [17] - [18].

L’émergence d’une Ă©criture Ă  la premiĂšre personne du singulier est un fait nouveau tout comme le recours Ă  la vision fantastique ou Ă  la recomposition familiale[19] - [20]. La question du renouvellement des formes esthĂ©tiques est posĂ©e, avec les nouvelles thĂ©matiques abordĂ©es par les auteurs corĂ©ens, tels que Kim Yeonsu, Puyn Hye-young ou encore Han You-joo[21]. La revue Keulmadang propose, sous forme de dossiers ou d'interviews, de donner de la place Ă  ces Ă©critures singuliĂšres[22] - [23].

Grille

Chaque quinzaine, Keulmadang recense les romans, livres de poésie, de théùtre, de philosophie et de sciences humaines coréens publiés en langue française ou bien traduits du coréen en français.

Chaque mois, un dossier prĂ©sente un auteur et son Ɠuvre ou son dernier livre paru. Le dossier occupe une part importante de la revue. Il prĂ©sente l’auteur, une interview, une recension de son livre, des extraits de son Ɠuvre.


  • La rubrique Aesthetica est centrĂ©e sur la production littĂ©raire autour du cinĂ©ma et de la peinture.
  • La rubrique Fiction reprend les diffĂ©rentes publications dans le domaine du roman, du thĂ©Ăątre ou de la nouvelle.
  • La rubrique Jeunesse inaugure les contes pour enfants, les romans pour jeune public sans oublier la littĂ©rature graphique: le Manhwa (manga corĂ©en).
  • La rubrique Essais consacre la critique littĂ©raire et les sciences humaines.
  • La rubrique PoĂ©sie.
  • La rubrique ÉvĂ©nements annonce les rendez-vous avec la littĂ©rature et la culture corĂ©ennes, rencontres d’auteurs, confĂ©rences

  • La rubrique Atelier publie des travaux d'Ă©tudiants rĂ©alisĂ©s dans le cadre des Ă©tudes corĂ©ennes des universitĂ©s.
  • La rubrique Galerie propose photos et vidĂ©os des diffĂ©rentes manifestations littĂ©raires organisĂ©es par Keulmadang.


Dossiers déjà parus

Références

  1. Le village clanique en CorĂ©e, de Yi Chunseon, Éditeur : CollĂšge de France, Paris, 1992
  2. Les BoĂźtes de ma femme, Eun Hee-kyung, (Revue N°3). Saisons d’exil, Yi In-seong, (Revue N°4). Interdit de folie, Yi In-seong, (Revue N°5). La chambre solitaire, Shin Kyong-suk, (Revue N°5). La vie rĂȘvĂ©e des plantes, Lee Seung-u (Revue N°6)
  3. (en) “Hallyu in literature” (la Vague CorĂ©enne en littĂ©rature) dans Contemporary Korea N°1 : The Korean Wave, revue du KOCIS (centre culturel corĂ©en)
  4. La Nouvelle Revue Française, numĂ©ros 585 et 586, avril-juin 2008,  Lettres de CorĂ©e I et II 
  5. Revue Europe, mai 2010,  Les Ă©crivains de CorĂ©e du Sud
  6. Le ClĂ©zio et la CorĂ©e dans « Avec la CorĂ©e, une relation privilĂ©giĂ©e Â», Le Monde, 10 octobre 2008
  7. La grande histoire de la Corée, de André Fabre, Fayard, 1988
  8. La CorĂ©e, des origines Ă  nos jours, Li Ogg, LĂ©opard d’or, Paris,1988
  9. Le roman coréen, essais, de Kim Unchang, Maisonneuve & Larose, 1998
  10. Les Cycles Romanesques de Jo Jong-nae, Ă©ditions Orizons, Paris, 2008
  11. Li Ogg, op. cit.
  12. Hwang Sok-Yong
  13. Rencontre avec les Ă©crivains corĂ©ens Jo Kyung-ran et Yi In-seong, organisĂ©e par les « Ă©critures croisĂ©es Â», en collaboration avec la fondation Korea Literature Translation Institut, l’universitĂ© d’Aix en Provence et la revue de littĂ©rature corĂ©enne Keulmadang, Bulletin d’informations de la CitĂ© du Livre, Aix en Provence, 2011. Rencontre avec le poĂšte corĂ©en Ko Un Ă  Avignon, organisĂ©e par la mĂ©diathĂšque Ceccano et Keulmadang, le DauphinĂ©, Ă©dition Vaucluse matin, 27 octobre 2011. Rencontre littĂ©raire avec Ko Un Ă  Paris, ActualitĂ©s du centre culturel corĂ©en, octobre 2011.
  14. La communautĂ© corĂ©enne en France, Culture corĂ©enne N°82, printemps / Ă©tĂ© 2011, revue du centre culturel corĂ©en, dossier : rĂ©cents succĂšs d’artistes corĂ©ens en France.
  15. Un nobĂ©lisable mise sur internet ; le grand dessein de Hwang Sok-yong, articles parus dans Le Monde, 25 avril 2009
  16. PrĂ©face des traducteurs Choe Ae-young et Jean Bellemin-NoĂ«l au premier roman de Yi In-seong, Saisons d’Exil, L’Harmattan, collection lettres corĂ©ennes, 2004
  17. Les BoĂźtes de ma Femme, Eun Hee-kyung, Ă©dition Zulma, 2009
  18. Les Boßtes de ma Femme, Le Matricule des Anges n°104, septembre 2009.
  19. Uri : un terme tĂ©moin d’une sociĂ©tĂ©, revue Culture CorĂ©enne n°76, 2008
  20. Revue Europe, op. cit.
  21. ibid.
  22. Interview de Yi In-seong, Keulmadang, Numéro 4, 2010
  23. Propos de Lee Seung-u, Keulmadang, Numéro 6, 2011

Voir aussi

Lien interne

Lien externe

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