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June Millington

June Millington est une guitariste, autrice et compositrice de rock 'n' roll philippino-américaine, née à Manille le . Elle co-fonde le groupe Fanny, pionnier du rock exclusivement féminin actif de 1970 à 1974, et en est la guitariste.

June Millington
June (à gauche) et sa sœur, Jean Millington, en 2011.
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Jean Millington
Dave Scott Millington (en)
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Biographie

June Elizabeth Millington naît à Manille le . Elle est l'aînée des sept enfants de Yolanda Leonor Limjoco, dite Yola[1] - [2] - [3] et de son mari l'officier de la Navy, John "Jack" Howard Millington[4].

La famille mène à Manille une vie dorée[5], jusqu'à leur déménagement aux Etats-Unis en juin 1961[6] pour s'installer à Sacramento, en Californie[7]. Avec sa soeur cadette Jean, June compose en 1962 ses premières chansons, Angel in White[7] et Miss Wallflower '62[8] - [9]. Les sœurs reprennent aussi des chansons folk comme celles de Peter, Paul and Mary[8].

1965-1968 : The Svelts

Au début de l'année 1965[4], June (guitare rythmique) et sa sœur Jean (basse) forment avec leurs amies Kathy Terry (batterie, plus tard remplacée par Brie Berry[10]) et Cathy Carter (guitare) The Svelts[11] - [12]:121. Elles se produisent sur des bases militaires, dans les soirées de fraternités et gagnent peu à peu un public de fans[11].

Pendant l'été 1965, les deux sœurs jouent aussi en duo et en septembre elles publient leur composition Footloose and Fancy-Free[13].

Le baccalauréat en poche, June s'inscrit à l'université pour des études de médecine, qu'elle abandonne après un an[4] - [14].

The Svelts poursuivent leur activité, avec plusieurs changements de musicien (Adrienne Lee Clement à la guitare, Alice Monroe de Buhr à la batterie)[15] - [1]. Elles tournent sur la côte ouest et vivent ensemble et répètent dans une maison de Los Altos.

1968-1969 : Wild Honey

De leur côté, Addy Clement et Alice de Buhr ont monté leur propre groupe, Wild Honey. A leur invitation, les deux sœurs les rejoignent et June décide d'arrêter ses études pour se consacrer totalement à la musique[1] - [16] - [12]. Le groupe reprend des chansons folk, dans le style de la Motown, mais aussi leurs propres compositions[12]. Il joue avec Creedence Clearwater Revival, The Youngbloods, The Turtles et auditionne même pour un concert avec les Doors[17].

Peinant à trouver leur place dans un univers très masculin et désespérant de signer un contrat avec un label[5], Wild Honey se sépare en 1969. A l'ultime concert qu'elles donnent, elles sont repérées par l'assistant d'un producteur et contractualisent avec une filiale de Warner Bros[4] - [15] - [1].

1970-1973 : Fanny

Fin 1969, elles donnent au groupe le nouveau nom de Fanny, pour insister sur sa nature féminine tout en jouant sur le double sens argotique du prénom (« vulve »)[18]. June à la guitare, Jean à la basse, de Buhr à la batterie et Nicole "Nickey" Barclay aux claviers le composent[19] - [1]. Elles vivent dans une maison de style hispanique qu'elles baptisent Fanny Hill près du Sunset Strip à West Hollywood[20]. Leur premier grand concert a lieu à Santa Monica, avec The Kinks et Procol Harum[17].

Fanny est alors le premier groupe de rock exclusivement féminin à faire paraître un album sur un label important. Quatre autres suivent, et deux de leurs singles atteignent le Top-40 du Billboard Hot 100[21]. En 1999, David Bowie — qui est un temps sorti avec Jean Millington — les évoque ainsi : « [Fanny était] extraordinaire... d'une importance inégalée. Ce n'était juste pas leur moment ».

Mais des tensions au sein du groupe[12], la pression engendrée par les tournées, la recherche du succès et les efforts nécessaires pour trouver sa place dans un monde trop masculin[22] mènent June Millington à la dépression. Elle quitte Fanny après leur quatrième album, Mother's Pride, en février 1973.

1973-1975 : Smiles

Elle déménage alors à Long Island[23] - [24], puis achète une ferme à Woodstock dans l'État de New York, pour s'y concentrer sur son écriture et son développement spirituel[12] - [25] - [7].

Elle commence une carrière solo à New York, vivant en couple avec la violoncelliste et bassiste Jacqueline Robbins[26] - [27]. Cette même année, toutes deux forment le groupe Smiles avec la percussionniste Padi Macheta[28].

June s'associe pour un temps avec Cris Williamson, rencontrée par l'intermédiaire de Jacqueline. Par cette entremise, elle s'intègre au mouvement lesbien naissant Women's music[29] - [30]. Pendant l'hiver 1975, June Millington et sa compagne participent à l'enregistrement de The Changer and the Changed: A Record of the Times de Cris Williamson[28] - [22] - [31], la référence du genre[7] - [32]. Elle continue pendant les décennies suivantes à participer aux festivals de Women's Music[33].

1975-1976 : Fanny / L.A. All-Stars

Alors que le titre Butter Boy de Fanny devient en avril 1975 leur plus grand succès (29e place au Billboard Hot 100)[34] - [35] - [36] — Butter Boy fait référence à David Bowie[37] —, les sœurs Millington relancent le groupe pour un temps : les accompagnent cette fois l'ancienne batteuse des Svelts, Brie Howard, la claviériste Wendy Haas et Padi Macheta. Le groupe se renomme L.A. All-Stars.

1977 : Millington

En 1977 Jean et June jouent en duo sous leur patronyme. Elles enregistrent Ladies on the Stage chez United Artists[25] et participent à la compilation Lesbian Concentrate: A Lesbianthology of Songs and Poems (1977), une réponse à la campagne homophobe Save Our Children menée par Anita Bryant[38] - [39].

1980–1988 : Fabulous Records

En 1981, June Millington, de retour en Californie[40] après s'être séparée de Jacqueline Robbins[26] - [41] - [42], lance son propre label, Fabulous Records[43]. Elle tourne en solo pendant la décennie pour la promotion de ses albums : le soft-rock-folk Heartsong (1981)[31] puis Running (1983) et One World, One Heart (1988)[25] - [44].

1999–2006 : The Slammin' Babes

En 1999, les deux sœurs Millingtons constituent un nouveau groupe de six musiciennes[12], the Slammin' Babes[20], qui fait paraître l'album Melting Pot en août 2001[25] et se produit sur scène jusqu'à la mi 2006[45].

Discographie

Fanny

  • Fanny (1970)[46]
  • Charity Ball (1971)
  • Fanny Hill (1972)
  • Mother's Pride (1973)
  • Fanny Live (1972)
  • First Time in a Long Time: The Reprise Recordings (2002)

Millington

  • Ladies on the Stage (1977)

Cris Williamson, Jackie Robbins & June Millington

  • Live Dream (1978)

June Millington

  • Heartsong (1981)
  • Running (1983)
  • One World, One Heart (1988)

June & Jean Millington

  • Ticket to Wonderful (1993)
  • Play Like a Girl (2011)

Slammin' Babes

  • Melting Pot (2001)

Références

  1. « Fanny: How It Began » [archive du ], sur fannyrocks.com (consulté le )
  2. « angellimjocosr », sur www.limjoco.net (consulté le )
  3. The Davis Enterprise (Davis, CA: February 6, 2003)
  4. Cory Frye, « Sassy, bold and good », Corvallis Gazette Times, Corvallis, Oregon,‎ , Entertainer section (lire en ligne, consulté le )
  5. Barbara Bull, « Sisters », Not Just a Stage, Chicago, Illinois, vol. 1, no 3,‎ , p. 22–23 (ISSN 0747-8887)
  6. « June's Story », sur Taylorguitars.com (consulté le )
  7. Laura Post, Backstage Pass: Interviews With Women in Music, Norwich, Vermont, New Victoria Publishers, , First éd., 89–94 p. (ISBN 9780934678841, OCLC 36246096, LCCN 97-5011), « June Millington: Rocking the Feminist Way »
  8. Russell Hall, « Rock's First All-Female Band: Fanny » [archive du ], sur Gibson.com, (consulté le )
  9. Rich Albertoni, « Rock pioneers the Millingtons still fight stereotypes: Wonder women », Isthmus, Madison, Wisconsin,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. Wayne Riker, « June Millington: 'Play Like a Girl' », San Diego Troubadour, San Diego, California,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. Carla Meyer, "The Runaways? OK, but female rockers started with Fanny", Knoxville.com (April 14, 2010 ).
  12. Christie Moore, The Unultimate Rockopedia, Bloomington, Indiana, AuthorHouse, (ISBN 9781425964740, OCLC 144991354)
  13. 27Sep65; EU904739 in Library of Congress. Copyright Office, Catalog of Copyright Entries: Third series (U.S. Government Printing Office, 1965):1597
  14. Delta Democratic Times (Greenville, MS: August 11, 1971):20.
  15. Angela Smith, Women Drummers: A History from Rock and Jazz to Blues and Country, Lanham, Maryland, Rowman & Littlefield, , 80–81 p. (ISBN 9780810888340, OCLC 862589441, LCCN 2013-43304)
  16. « FANNY – The Godmothers Of Chick Rock », sur Psychorizon.wordpress.com, (consulté le )
  17. June Millington, "You Never Heard of Fanny?", Ms. blog (May 26, 2011).
  18. Lisa Rhodes , Electric Ladyland: women and rock culture (University of Pennsylvania Press, 2005), page 57.
  19. "You've come a long way, Fanny!", Fort Worth Star-Telegram (Texas) (November 24, 2002)
  20. Joan Anderman, « Rocking the Boat », The Boston Globe,‎ , p. D1 (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  21. « Chart Awards: Fanny », sur Allmusic (consulté le )
  22. Mina Julia Carson, Tisa Lewis et Susan Maxine Shaw, Girls Rock!: Fifty Years of Women Making Music, Lexington, University Press of Kentucky, (ISBN 9780813123103, OCLC 53434624, LCCN 2003-24592)
  23. Katherine Orloff, Rock 'n' Roll Woman, Los Angeles, California, Nash, (ISBN 9780840280770, OCLC 1073350, LCCN 73-93974), p. 17
  24. Philip Dodd, The Book of Rock, New York, Thunder's Mouth Press, , Revised paperback éd. (ISBN 9781560257295, OCLC 62212369, LCCN 2005-925899, lire en ligne Inscription nécessaire), p. 167
  25. « dunia21official », sur Dunia21Official – Nonton Film and Movie Series (consulté le )
  26. Lindsy Van Gelder and Pamela Robin Brandt, The Girls Next Door: Into the Heart of Lesbian America (Simon & Schuster, 1996):58
  27. Andrea Juno, Angry Women in Rock, vol. 1, New York, Juno Books, , 204–220 p. (ISBN 9780965104203, OCLC 32697635, LCCN 95-30171), « June Millington: Fanny »
  28. « FANNY », sur Metalmaidens.com (consulté le )
  29. Cal Gough and Ellen Greenblatt, Gay and Lesbian Library Service (McFarland, 1990):257.
  30. Eileen M. Hayes, Songs in Black and Lavender: Race, Sexual Politics, and Women's Music African American music in global perspective (University of Illinois Press, 2010):114f.
  31. June Millington, in Mike Renville, "Guest Blog by June Millington, IMA update: Toshi Reagon, June Millington, and IMA", (June 8, 2011).
  32. Ben Fong-Torres, "Changer in a Strange Paradise", Mother Jones Magazine (April 1981): 19.
  33. Bonnie J. Morris, Eden Built by Eves: The Culture of Women's Music Festivals (Alyson Books, 1999):87,99.
  34. Chris Davies, British and American Hit Singles: 51 years of Transatlantic Hits, 1946–1997 (BT Batsford, 1998):1965.
  35. « Fanny », sur Billboard.com (consulté le )
  36. "Fanny Chart History", Billboard.com
  37. (en-US) « Jean – Rock Band Fanny » (consulté le )
  38. Judy Dlugacz, "Olivia", in Encyclopedia of Lesbian and Gay Histories and Cultures, Vol. 1., eds. George E. Haggerty and Bonnie Zimmerman (Taylor & Francis, 2000):556.
  39. Sara Warner, Acts of Gaiety: LGBT Performance and the Politics of Pleasure (University of Michigan Press, 2012):139.
  40. Jack McDonough, Underground Women Moving Up", Billboard (August 1981):44.
  41. City Arts Monthly (City Celebration, 1981):80.
  42. Ben Fong-Torres, "Changer in a Strange Paradise", Mother Jones Magazine 6:5 (April 1981):12–19.
  43. Frank Jermance, ed., Navigating the Music Industry: Current Issues & Business Models (Hal Leonard Corporation, 2003:139).
  44. Ramana Das, "Olivia Records: Women Making Music Together", Yoga Journal (May–June 1982):58.
  45. Jackson Griffith, "Secret history of Sacramento music" Sacramento News & Review (July 6, 2006).
  46. "Fanny 1970"
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