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Jules Valle

Jules Valle (1894-1965) est un homme politique français, sénateur et député.

Jules Valle
Jules Valle en 1930.
Fonctions
Parlementaire (sénateur, député)
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
Titres honorifiques
bâtonnier

Issu d'une famille d'Albitreccia, en Corse-du-Sud, avocat de profession et conseiller général, Jules Valle appartient, au même titre que les Cuttoli ou les Morinaud, à ces puissantes familles qui dominèrent la vie politique du Constantinois[2] avant l'indépendance de l'Algérie. Son frère Eugène fut, avant-guerre, membre des délégations financières de l'Algérie, puis maire de Constantine[3] ; lui-même fut conseiller général, sénateur, avant de devenir député.

Biographie

Né en 1894, il est mobilisé lors de la Première Guerre mondiale. Il participe à l'ensemble du conflit et le termine avec la Croix de guerre. Il sera en outre chevalier de la Légion d'honneur. Rendu à la vie civile comme officier de réserve, il s'inscrit alors au barreau de Constantine, dont il deviendra bâtonnier.

Il occupe son siège au conseil général du département de Constantine depuis 1922 jusqu'à sa mort.

SĂ©nateur

Jules Valle entre au Sénat (conseil de la république) en 1948. Il rejoint le groupe du RGR (rassemblement des gauches républicaines), au sein duquel il siège à l'intergroupe du RPF, et est membre en 1948 des commissions de la marine et du travail puis de 1949 à 1951 des commissions des moyens de communication et de la presse ainsi que celle l'intérieur au nom de laquelle il dépose huit rapports. Il est également l'auteur d'une proposition de résolution en vue de secourir dans son département les communes de Kerrata d'Oued Marsa victimes du séisme du .

Député

Le , aux Ă©lections Ă  la deuxième AssemblĂ©e nationale de la IVe RĂ©publique, le sĂ©nateur et conseiller-gĂ©nĂ©ral de Constantine conduit dans son dĂ©partement la liste du Rassemblement des groupes rĂ©publicains et indĂ©pendants français qui, avec 14 544 voix sur 81 959 suffrages exprimĂ©s, obtient un des quatre sièges Ă  pourvoir.

Jules Valle, abandonnant alors le Luxembourg pour le Palais Bourbon, décide de créer avec Georges Loustaunau-Lacau et André Liautey, le groupe des indépendants français apparenté au groupe paysan[4]. Il s'apparente par la suite au groupe paysan et d'union sociale en 1952.

Durant la législature, Jules Valle occupe des fonctions plus nombreuses et variées que précédemment. Il est nommé membre des commission de l'intérieur (1951, 1953, 1954, 1955), de la marine (1952, 1955), des pensions (1953), des affaires étrangères (1953) et de la famille (1954). Il exerce enfin les fonctions de juré titulaire de la Haute Cour de justice en 1954.

Son activitĂ© parlementaire demeure particulièrement importante. Entre 1951 et 1955, il ne dĂ©pose pas moins de 16 rapports relatifs Ă  l'organisation judiciaire en l'AlgĂ©rie ainsi que deux propositions de loi ; celle du tend Ă  accorder aux familles nombreuses des cartes de rĂ©duction sur les chemins de fer en ce qui concerne les enfants de 18 Ă  21 ans continuant leurs Ă©tudes.

Jules Valle et la question algérienne

Le dĂ©putĂ© de Constantine intervient frĂ©quemment en sĂ©ance publique tout spĂ©cialement sur la question algĂ©rienne. Ă€ ce dernier titre, il dĂ©pose plusieurs interpellations. Le , Ă  la suite des attentats terroristes en AlgĂ©rie, il met en cause la carence des autoritĂ©s militaires et policières et demande au gouvernement la pacification nĂ©cessaire des djebels ainsi qu'un dispositif de sĂ©curitĂ© face Ă  la frontière libyenne puis accuse « les forces Ă©trangères Â» dĂ©sireuses de ressusciter Ă  leur profit le « Croissant de l'Islam Â».

Moins de trois semaines plus tard, Jules Valle propose, en vue d'une réconciliation, l'impunité des fellagha ainsi qu'un crédit de 100 millions destiné à faciliter leur adaptation. Toutefois, constatant que les troubles perdurent dans l'Aurès, il intervient une nouvelle fois en pour demander des actions militaires plus vigoureuses et que soit mise en œuvre, en urgence, une politique de grands travaux et d'industrialisation de l'Algérie. Le , il interpelle à nouveau le gouvernement sur la situation dans le Constantinois et l'agitation séparatiste pour fustiger la politique d'abandon et de faiblesse qu'il mène en Algérie.

Il subit de violentes attaques du parti communiste. Le , Jacques Duclos le traite de "chien hargneux" et "sanguinaire"[5].

Il se prĂ©sente aux Ă©lections de , mais la liste d'union franco-musulmane qu'il dirige Ă  Constantine est distancĂ©e par la liste patronnĂ©e par le ComitĂ© de salut public. Avec 36 070 des 232 000 suffrages exprimĂ©s, Jules Valle ne retrouve pas son siège. Il disparaĂ®t le .

Notes et références

  1. Base LĂ©onore
  2. Assemblée Nationale, « Jules Valle - Base de données des députés français depuis 1789 - Assemblée nationale », sur www2.assemblee-nationale.fr (consulté le )
  3. « Les maires et Présidents de l'APC de Constantine », sur www.constantine-hier-aujourdhui.fr (consulté le )
  4. Sénat français, « Anciens sénateurs IVe République : Valle Jules », sur www.senat.fr (consulté le )
  5. Journal officiel de la République française, débats parlementaires, assemblée nationale, 3eme séance du 29 juillet 1955, p. 4537

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