Accueil🇫🇷Chercher

Jules HĂ©dou

Biographie

En dehors de ses fonctions judiciaires, Jules HĂ©dou qui, avouĂ© de profession, Ă©tait prĂ©sident de la Chambre de l’Ordre avait Ă©tĂ©, dès sa jeunesse, entrainĂ© par son gout vers les arts. Élève et ami du directeur de l’École de peinture de Rouen, Gustave Morin, il commença de sĂ©rieuses Ă©tudes artistiques en compagnie de nombreux artistes, comme le portraitiste Georges HĂ©bert, l'illustrateur Émile Bayard, le paysagiste Hector de Folleville, le peintre de nature morte FĂ©lix Lefebvre, l’aquafortiste Émile Nicolle, le peintre Jules Michel, l'illustrateur Victor Delamarre. Lui-mĂŞme a peint dans une facture très classique – car il n’aimait guère la tendance impressionniste â€“ des natures mortes et des fleurs, qu’il exposa souvent dans des expositions locales, oĂą il obtint, en 1864, une mĂ©daille de bronze, et, en 1889, une mĂ©daille de vermeil. Il exposa au Salon entre 1858 et 1864. Un de ses tableaux est conservĂ© au musĂ©e de Rouen.

Collectionneur sagace et érudit, Hédou avait réuni un ensemble de peintures, dessins et miniatures soigneusement choisis des maitres des XVIIe et XVIIIe siècles, parmi lesquels un Intérieur de Lenain, des Ruines d’Hubert Robert, de nombreux portraits et nombre de tableaux des maitres français. Il avait également rassemblé une collection d’estampes françaises du XVIIIe siècle, surtout des maitres rouennais et de certains maitres étrangers. Il avait pu même réunir à peu près au complet l’œuvre gravé du Tiepolo, le peintre vénitien sur lequel il se proposait d’écrire une étude.

HĂ©dou avait aussi complĂ©tĂ© sa collection par de très nombreuses pièces modernes et par des reproductions des peintres contemporains, grâce auxquelles il a pu donner diffĂ©rentes monographies de graveurs normands dont il s’était constituĂ© l’historiographe prĂ©cis et Ă©loquent qui faisaient autoritĂ©. Successivement, il publia NoĂ«l Le Mire et son Ĺ“uvre, suivi du catalogue gravĂ© de Louis Le Mire, chez Baur, Ă  Paris, en 1875 ; une première notice sur le graveur Le Veau, en 1879 ; un volume très important sur Jean Le Prince et son Ĺ“uvre, paru la mĂŞme annĂ©e, Ă©tude très complète sur toute la dynastie des Le Prince, ornĂ©e du curieux autoportrait de Jean-Baptiste Le Prince, qui appartenait Ă  Alfred Darcel, et que Gilbert grava spĂ©cialement pour cette publication. Sont encore Ă  citer : son Ă©tude sur Le Mettay, le peintre fĂ©campois du XVIIe siècle ; des notes sur Saint-Igny, le peintre rouennais dont HĂ©dou fit entrer deux grandes grisailles au musĂ©e de Rouen ; enfin, son dernier ouvrage, un nouveau travail très complet sur le Graveur J.-J.-A. Le Veau et son Ĺ“uvre, paru en 1903 chez Charavay.

HĂ©dou s’est Ă©galement occupĂ© aussi Ă  l’art de son Ă©poque, comme le dessinateur Victor Delamare, le romantique Gustave Marin ou le peintre rouennais, Jean Sorieul, l’auteur du Passage du dĂ©filĂ© de Ponary (MusĂ©e des beaux-arts de Rouen). Il a aussi contribuĂ© Ă  faire connaitre le paysagiste Édouard Daliphard, le peintre de MĂ©lancolie et du Printemps au cimetière ; Jules Michel, que l’écrivain avait rencontrĂ© Ă  Rouen ; Émile Minet, l’artiste directeur du MusĂ©e de peinture. Dans ce mĂŞme ordre d’idĂ©es, il faut Ă©galement mentionner le travail de HĂ©dou sur la Lithographie Ă  Rouen, paru en 1877, vĂ©ritable rĂ©pertoire de renseignements anecdotiques sur tous les dessinateurs, lithographes et caricaturistes rouennais du commencement du XVIIIe siècle ; ses biographies très complètes du graveur Jean-Jacques Le Veau et du peintre Court ; des notes sur diffĂ©rents tableaux de William Hogarth parues dans la Normandie littĂ©raire.

Membre du ComitĂ© municipal des Beaux-Arts, oĂą ses avis Ă©mis avec franchise et indĂ©pendance, HĂ©dou fut Ă©galement membre de l’AcadĂ©mie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen oĂą il entra en 1874. Son discours de rĂ©ception prit pour thème : « Le gout des arts en province Â». Il y rĂ©clamait avec force la crĂ©ation, Ă  Rouen, d’un cabinet d’estampes, d’une collection de dessins et d’une bibliothèque d’ouvrages d’art. En 1882-83, il fut appelĂ© Ă  prĂ©sider cette Compagnie, oĂą, en dehors des discours de rĂ©ception, il fit de nombreuses communications sur les Illustrateurs de La Fontaine, sur les anciennes expositions de peinture, sur des Documents relatifs Ă  l’École de dessin de Rouen, de 1749 Ă  1784. Il contribua aussi Ă  la fondation de la SociĂ©tĂ© des Amis des Monuments rouennais, dont il fut l’un des parrains, mais dont il se dĂ©sintĂ©ressa par la suite.

Outre ses ouvrages, Hédou a aussi collaboré à la Revue de Normandie, à la Chronique des Arts, où il a publié des notes sur le peintre Lemoine, à la Normandie littéraire et au Rouen pittoresque de l’éditeur Auge. Par testament, il a légué à la Ville de Rouen les rares et précieuses collections qu’il avait réunies, et qui ont été réparties entre le Musée de peinture et la Galerie locale d’estampes.

Annexes

Notes et références

  1. Rue du Père-Adam.

Sources

  • Bulletin des Amis des monuments rouennais, Rouen, J. Le Cerf, 1906 (ISSN 0337-7113), p. 76.

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.