Jules Chauvel
Jules Chauvel est un médecin militaire français.
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(Ă 67 ans) Paris |
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Médecin général inspecteur (d) |
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Service historique de la DĂ©fense (GR 15 YD 226)[1] |
Biographie
Jules Chauvel est élève à l’École préparatoire de médecine de Rennes en 1859 et est admis en 1860 à l’École du Service de santé militaire de Strasbourg dont il est l’un des lauréats les plus récompensés. Lauréat de différents prix, tel que celui de pathologie de 1861 et celui de médecine opératoire, clinique et accouchements en 1863, il est externe des hôpitaux civils en 1861 et soutient sa thèse de doctorat en 1863. Il est ensuite médecin stagiaire à l’École d’application de la médecine militaire en 1864 et en ressort à la fin de l’année premier de sa promotion. Il est alors rattaché à l’infirmerie de l’hôtel des Invalides jusque fin 1866, où il est alors nommé aide-major de 1ère classe.
Surveillant au Val-de-Grâce de 1867 à 1870, il prend part à la guerre franco-allemande dans le 12ème corps et l’ambulance du quartier général, sous les ordres de Maurice Perrin. Il est nommé médecin major de 2ème classe en 1871 et chargé d’un service à l’ambulance du grand séminaire de Versailles jusque fin mai de la même année. Après avoir été employé au 7ème régiment d’infanterie, il est reçu agrégé à l’École d’application en 1873 et y remplit les fonctions de professeur de médecine opératoire. Chauvel est promu médecin major de 1ère classe en 1877. Il abandonne alors l’enseignement pour être rattaché à l’hôpital de Givet, d’Orléans-ville et du Dey dans la division d’Alger. Il est nommé professeur d’opérations et d’appareils au Val-de-Grâce en 1880 et y enseigne pendant dix ans. Pendant cette période, Chauvel est successivement fait médecin principal de 2ème classe en 1882 et de 1ère classe en 1885. Directeur du service de santé du 9ème corps d’armée à Tours (1890-1891), il est ensuite fait médecin inspecteur et directeur du Service de santé du 19ème corps à Alger en 1893 puis directeur du service de santé du gouvernement militaire de Paris et membre des Comités techniques de santé et de l’Intendance de 1895 à 1903. Il s’y fait remarquer par une rare activité, rédigeant de nombreux rapports sur la chirurgie militaire.
Élève de prédilection de Perrin, il a le grand mérite d'introduire l'ophtalmologie au Val-de-Grâce, où, comme professeur de médecine opératoire et chargé du service d'ophtalmologie, il continue l'enseignement de son maître.
Dans la vie civile, on retrouve les mêmes qualités. Il est élu membre de la section de pathologie chirurgicale de l'Académie de médecine le 18 mars 1890, et on a pu dire que jamais aucun membre de l'Académie de médecine n'a fourni une somme de travail pareille à celle qu'il lui a consacrée. Rapports sur de nombreux mémoires chirurgicaux présentés à l'Académie, rapports de commissions pour les prix, part active prise à toutes les discussions, surtout lorsqu'il s'agissait de questions intéressant la chirurgie ou l'ophtalmologie, les Bulletins sont remplis de preuves innombrables de son labeur. Quelques semaines à peine avant sa mort, Chauvel prenait la parole dans la discussion importante ouverte sur la déclaration obligatoire des maladies contagieuses et le secret professionnel, un peu en désaccord, il est vrai, avec la plupart de nos collègues, car à l'obligation, il préférait la recommandation et la persuasion à l'ordre formel. Durant cette dernière année, il communiquait aussi ses deux derniers rapports: l'un sur les végétations adénoïdes chez l'adulte et leur action sur les otites suppurées, l'autre sur l'action du sérum antidiphtéritique de Roux dans les infections oculaires.
Ce qu'était Jules Chauvel a l'Académie, il le fut aussi a la Société de Chirurgie, qui, appréciant son activité et son talent littéraire, l'élut Secrétaire général. En cette qualité, il consacra d'intéressantes notices biographiques à Sédillot, Depaut, Bouisson, Gosselin, Giraud-Teulon, et a son dernier maitre Perrin. Chauvel eut aussi l'insigne honneur de présider l'un des derniers Congrès de chirurgie à Paris.
Malgré ce labeur inlassable et des publications nombreuses sur divers sujets de chirurgie ou d'ophtalmologie, Chauvel avait publié en outre divers volumes, avec nombreuses figures, destinés à l'instruction des chirurgiens militaires, un Précis de l’examen de l’œil et de la vision, un Précis d’opérations chirurgicales, un Traité pratique de chirurgie d'armée, ce dernier en collaboration avec son savant collègue du Val-de-Grâce, M. Nimier. Membre du Conseil d'Hygiène, il publia aussi dans ses dernières années plusieurs brochures sur l'emploi des boites de secours dans le Métropolitain.
Jules Chauvel est fait officier d’Académie en 1879 et d’Instruction Publique en 1892. Il est également successivement nommé chevalier (1871), officier (1890) et commandeur (1901) de la Légion d’Honneur, à la suite de rapports du ministre de la Guerre[2].