Judith Scott (artiste)
Judith Scott (née le morte le ) est une artiste américaine de renommée internationale atteinte de trisomie 21 et sourde[1] - [2].
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(Ă 61 ans) Dutch Flat |
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Biographie
Judith Scott naît en même temps que sa sœur jumelle Joyce le 1er mai 1943 à Cincinnati, Ohio, dans une famille de classe moyenne[3]. Contrairement à sa sœur, Judith naît avec la trisomie 21. Au cours de son enfance, elle est atteinte de la scarlatine, ce qui lui fait perdre l'audition, condition qui sera découverte beaucoup plus tard[3].
Judith Scott passe sept ans et demi à la maison avec ses parents, sa sœur et ses frères aînés. Bien que son développement est très différent de celui de sa sœur, les parents traitent les jumelles de la même manière[4] - [5].
Lorsqu'elles sont en âge de fréquenter l'école, Judith est refusée, n'arrivant pas à passer le test d'entrée pour la classe d'élèves en difficulté, probablement en raison de sa surdité toujours non-diagnostiquée[6]. Le 18 octobre 1950, sur avis médical, ses parents la placent à la Columbus State Institution, une institution dédiée aux handicapés mentaux. La séparation des jumelles est un élément marquant pour chacune d'entre-elles[7].
Les rapports de l'institut sur les premières années de Judith Scott évaluent le quotient intellectuel de celle-ci à 30 (sur la base de tests oraux, alors que sa surdité n'est toujours pas diagnostiquée). Cela fait en sorte qu'on ne lui offre pas l'opportunité de développer des aptitudes. Coupée de sa sœur jumelle, l'état de Scott se dégrade et plusieurs troubles de comportements font surface[4] - [5]. Elle est rapidement transférée à une autre institution, plus petite, située à Gallipolis, Ohio[7].
En 1985, après 35 ans de séparation et des démarches longues et difficiles, Joyce Scott obtient la garde légale (en) de Judith et amène celle-ci vivre en Californie, où les handicapés mentaux sont mieux traités[5].
Le 1er avril 1987, Judith Scott commence à fréquenter le Creative Growth Art Center (en) d'Oakland, l'une des premières organisations au monde à offrir un espace pour les artistes handicapés[7] - [6]. Pendant presque deux ans, Scott montre peu d'intérêt pour l'art. Un changement survient lorsqu'elle est exposée à l'art textile de l'artiste invitée Sylvia Seventy. Utilisant du matériel à portée de main, Judith Scott se met à créer spontanément son propre style avec zèle et concentration.
Son talent est rapidement reconnu et on lui laisse la liberté de choisir son matériel, qu'il soit à elle ou non. Pendant dix-huit ans, à raison de 5 jours par semaine, Scott crée un total d'environ 200 œuvres[6].
Judith Scott réalise sa première exposition en 1999, la même année que la parution de Metamorphosis: The Fiber Art of Judith Scott. Ces deux événements contribuent à lui donner une notoriété internationale[6]. Ses œuvres se vendent à des prix substantiels[8] et elle est peu à peu considérée comme une artiste contemporaine à part entière[7] - [9]. Ses œuvres sont exposées dans des collections permanentes du Museum of Modern Art (Manhattan, New York)[1], de l'American Visionary Art Museum (Baltimore, Maryland), du Musée d'Art moderne de San Francisco[1], de l'American Folk Art Museum (Manhattan, New York), de l'Intuit: The Center for Intuitive and Outsider Art (Chicago, Illinois), de l'Irish Museum of Modern Art (Dublin), de l'Oakland Museum (Oakland, CA), de L’Aracine Musee D’Art Brut (Paris, France), de l'Art Brut Connaissance & Diffusion Collection (Paris et Prague) et de la Collection de l'art brut (Lausanne, Suisse)[1].
Judith Scott meurt de causes naturelles à la maison de sa sœur à Dutch Flat le 15 mars 2005, quelques semaines avant son soixante-deuxième anniversaire[10] - [5], dépassant de près de cinquante ans son espérance de vie à la naissance[7].
Une biographie de la vie de Judith Scott, Entwined: Sisters and Secrets in the Silent World of Artist Judith Scott, est publiée par sa sœur Joyce en 2016.
Filmographie
Année | Titre | Type | Durée | Notes |
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2006 | Outsider: The Life and Art of Judith Scott. | documentaire | 30 minutes | Réalisé par Betsy Bayha[11]. |
2006 | ¿Qué tienes debajo del sombrero? (Qu'y a-t-il sous ton chapeau?) | documentaire | 75 minutes | Réalisé par Lola Barrera et Iñaki Peñafiel[12] - [13] |
2006 | Les Cocons Magiques de Judith Scott | documentaire | 36 minutes | Réalisé par Philippe Lespinasse, tourné quelques semaines avant la mort de Scott[14]. |
2009 | Make | documentaire | 69 minutes | Les producteurs Scott Ogden et Malcolm Hearn mettent en Ă©vidence le travail de Hawkins Bolden, Judith Scott, Prophet Royal Robertson et Ike Morgan[15] - [16]. |
Expositions
Liste d'expositions notables de Judith Scott.
Solo
- 2018 – Judith Scott: Touchdown, Creative Growth Art Center, Oakland, Californie
- 2014-15 – Bound and Unbound, Brooklyn Museum, Brooklyn, New York[17]
- 2009 – Judith Scott: Retrospective, Ricco Maresca Gallery, New York City, New York
- 2002 – Cocoon: Judith Scott, Ricco-Maresca Gallery, New York City, New York[18]
Collectives
- 2019 – Memory Palaces: Inside the Collection of Audrey B. Heckler, American Folk Art Museum, New York City, New York
- 2019 – The Doors of Perception, New York City, New York
- 2019 – Flying High: Women Artists of Art Brut, Bank Austria Kunstforum, Viennes
- 2018 – Outliers and American Vanguard Art, National Gallery of Art, Washington DC
- 2017 – Forget Me Not: Judith Scott, Zuckerman Museum of Art, Kennesaw, Géorgie[19]
- 2017 – Viva Arte Viva, 57e biennale de Venise (en), Venise, Italie[20]
- 2015 – Collection ABCD, La Maison Rouge, Paris, France[21]
- 2013 – Create, Creative Growth Art Center, Oakland, Californie
- 2013 – Create, Boca Raton Museum of Art, Boca Raton, Floride[22]
- 2013 – Extreme Art, Musée d'art moderne Aldrich, Ridgefield, Connecticut[23]
- 2012 – Rosemarie Trockel: A Cosmos, New Museum of Contemporary Art, New York City, New York
- 2011 – World Transformers, Schirn Kunsthalle Frankfurt, Frankfurt, Allemagne
- 2000 – Visions, American Visionary Art Museum, Baltimore, Maryland[24]
- 2005 – Creative Growth, The Ricky Jay Broadside Collection, Yerba Buena Center for the Arts, San Francisco, Californie[25]
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Judith Scott (artist) » (voir la liste des auteurs).
- (en) « Judith Scott », sur Art21 (consulté le )
- Lawrence Downes, « An Artist Who Wrapped and Bound Her Work, and Then Broke Free », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
- (en-GB) Gloria Marchini, « Judith Scott », sur Outsider Art Now, (consulté le )
- John Monroe MacGregor, Judith Scott et Leon Borensztein, Metamorphosis: the fiber art of Judith Scott : the outsider artist and the experience of Down's syndrome, Creative Growth Art Center, , 44, 50 (ISBN 978-0-9673160-0-0, lire en ligne)
- (en) Joyce Wallace Scott: "Entwined:Sisters and Secrets in the Silent World of Artist Judith Scot", Beacon Press, Boston
- (en) « Joyce & Judith Scott », sur judithandjoycescott.com (consulté le )
- (en)"Entwined: Sisters and Secrets in the Silent World of Artist Judith Scott", Beacon Press, Boston
- (en)Artist Emerges With Works in a 'Private Language', by Evelyn Nieves, New York Times, June 25, 2001
- (en)"Judith Scott - Bound and Unbound", Brooklyn Museum, 2015
- Rona Marech, « Judith Scott -- renowned for her fiber art sculptures », San Franscisco Chronicle,‎ (lire en ligne)
- (en-US) « Outsider- The Life & Art of Judith Scott », sur ReelAbilities International (consulté le )
- (en) Benjamin Fraser, Cognitive Disability Aesthetics: Visual Culture, Disability Representations, and the (In)Visibility of Cognitive Difference, University of Toronto Press, , 68 p. (ISBN 978-1-4875-0233-1, lire en ligne)
- (en) « What's under your hat? » [archive du ], Juliomedem.org (consulté le )
- (en) « Les cocons magiques de Judith Scott » [archive du ], Collection de l'art brut,
- (en) « OUTSIDERS ON THE SCREEN », sur #67 Fall/Autumn 2009, Raw Vis ion, (consulté le )
- (en-US) Kate Taylor, « Communicating Across Barriers Few Could Imagine (Published 2009) », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
- (en) « Brooklyn Museum: Judith Scott—Bound and Unbound », sur www.brooklynmuseum.org (consulté le )
- Roberta Smith, « ART IN REVIEW; Judith Scott -- 'Cocoon' », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
- (en) « Review: Zuckerman Museum’s "Forget Me Not" another thoughtful, visually distinctive exhibit », sur ArtsATL, (consulté le )
- (en) « La Biennale di Venezia - Artists » [archive du ], sur www.labiennale.org (consulté le )
- (en) « Art Brut », sur Wall Street International, (consulté le )
- (en) « Exhibitions Archive », sur www.bocamuseum.org (consulté le )
- (en-US) Martha Schwendener, « Drawing Evolves, Testing Its Boundaries (Published 2013) », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
- (en) « American Visionary Art Museum - Treasures of the Soul: Who is Rich? », sur www.avam.org (consulté le )
- (en) « Yerba buena center for the arts », sur Artbusiness.com (consulté le )
Annexes
Bibliographie
- (en)Mullin, Rick, "Sculpture", American Arts Quarterly, automne 2010
- (en)Joyce Wallace Scott, "Entwined:Sisters and Secrets in the Silent World of Artist Judith Scott", Beacon Press
- (en)"Judith Scott - Bound and Unbound" Brooklyn Museum, 2015
- Anne-Caroline Pandolfo (scénario) et Terkel Risbjerg (dessin), Enferme-moi si tu peux, Éditions Casterman, (ISBN 978-2-203-16281-5).
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- AGORHA
- (en) Art UK
- (en) Bénézit
- (en) Museum of Modern Art
- (en) MutualArt
- (nl + en) RKDartists
- (en) Smithsonian American Art Museum