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Juan de Pareja (peintre)

Juan de Pareja né à Antequera vers 1610 et mort à Madrid en 1670 est un peintre baroque espagnol d'origine maure.

Juan de Pareja
Biographie
Naissance
Décès
ou vers
Madrid
Activité
Statut
Esclave (jusqu'en )
Autres informations
A travaillé pour
Mouvement
Maître
Genres artistiques
Influencé par
Å’uvres principales
Portrait de l'architecte José Ratés Dalmau

Esclave de Diego Vélasquez jusqu'en 1650, il se forma dans son atelier.

Biographie

Juan de Pareja, connu comme l'« esclave de Velázquez », était originaire d'Antequera — qui appartenait alors au royaume de Séville —, où il naquit vers 1610, si on en croit le document par lequel Diégo Vélasquez lui rendit la liberté et où il déclarait être en possession d'un captif, « appelé en langue populaire schiavo ». Dans cette lettre, Vélasquez déclare libérer « Jean de Parecha, fils de feu un autre Jean de Parecha d'Antequera, diocèse de Malaga, qui a servi et travaillé pour moi [Vélasquez] bien et fidèlement[1]. » C'était un Maure « de génération métisse et de couleur étrange », d'après Palomino, il aidait Vélasquez dans les tâches de l'atelier bien que « le maître (pour l'honneur de l'art), ne lui permit jamais de s'occuper de quoi que ce fût en matière ni de peinture, ni de dessin, sinon que de moudre les couleurs et monter quelque toile et autres choses de l'art et de la maison, et il devint si doué que, à l'insu de son maître et en se privant de sommeil, il réussit à faire en peinture des choses très dignes d'estime[2]. »

La première information à propos d'un peintre nommé Juan de Pareja provient d'une lettre à Pedro Galindo, procureur de la ville de Séville, datée du , par laquelle Juan de Pareja sollicite un permis pour déménager à Madrid afin d'y poursuivre ses études avec un frère du nom de Jusepe. Ce premier document ne mentionnait pas Vélasquez et son authenticité n'a pas pu être corroborée, ayant été perdu après sa publication. Il contredit les informations postérieures sur le peintre, puisque celui-ci se dit libre, et qu'il se donne très tôt le titre de peintre : « Monsieur, moi Juan de Parexa, travaillant comme peintre, demande à V. E. le permis pour aller dans l'espace de quatre mois poursuivre mes études de peintre avec mon frère Jusepe à Madrid où je suis demandé par lui et étant libre de toutes obligations[3] »

On ignore à quel moment il put entrer au service de Vélasquez, mais en 1642, sans autre titre que celui de résident à la cour, il signa en tant que témoin sur un pouvoir de Vélasquez à ses avocats[4]. Il signa également comme témoin des pouvoirs de Vélasquez et de sa femme Juana Pacheco, en octobre et , pour la gestion de biens à Séville, et le fut encore en , signant à cette occasion le pouvoir pour être témoin de Francisca Vélasquez, fille du peintre[5].

En 1649, il accompagna Velásquez lors de son second voyage en Italie. Le peintre sévillan peignit là bas son célèbre portrait Juan de Pareja (New York, Metropolitan Museum of Art), exposé le au portique du Panthéon à Rome lors de la fête en l'honneur du patron de la congrégation des Virtuoses du Panthéon, à laquelle appartenait Velázquez depuis un mois. Cette même année, le , toujours à Rome, Velázquez lui donna une lettre lui rendant la liberté qui devait prendre effet quatre années après à condition que durant ce temps il ne fuît pas et ne commît pas d'acte criminels[6].

Dès lors et jusqu'à sa mort à Madrid en 1670, il exerça la profession de peintre indépendant, manifestant dans sa peinture les connaissances acquises dans l'atelier de Velázquez, où il put vraisemblablement développer des compétences plus grandes que celles suggérées par Palomino. Il montra également une connaissance des œuvres des autres peintres, tant italiens qu'espagnols.

Å’uvre

Juan de Pareja imita dans ses portraits la manière de son maître. Antonio Palomino signale son habileté singulière de laquelle il dit : « Moi j'en ai vu quelques-uns excellents, comme celui de José de Ratés [architecte de cette cour, œuvre actuellement au musée des Beaux-Arts de Valence] où l'on note immédiatement la manière de Velásquez, par chance, beaucoup le pensent de lui[7]. » Dans ses compositions religieuses, cependant, il se montre « complètement étranger à la contention vélasquienne » et se rapproche des courants centraux du baroque et aux façons de faire de Francisco Ricci et Juan Carreño[8].

Un bon exemple de ces toiles est sa Vocation de Saint Mathieu (musée du Prado), la première de ses œuvres datées (1661) dans laquelle il inclut son autoportrait parmi les assistants de la scène, portant un papier avec sa signature ; ainsi qu'une toile de plus grande intensité, le Baptême du Christ (1667, musée de Huesca (es), dépôt du musée du Prado), qui se rapproche par la conception de la couleur des peintures du Tintoret.

Notes et références

  1. Texte d'origine : « vulgo dicto per schiavo », et « Ioannem de Parecha, filium quondam alterius Ioannis de Parecha de Antechera Malaghen dioc., cuius operam et servitium ipse Ioannes sibi bene et fideliter praestitit » ; Salort, a73.
  2. Antonio Palomino, El Museo pictórico y escala óptica, éd. Madrid, 1947, livre III, p. 128. On peut y lire : « el amo (por el honor del arte) nunca le permitió que se ocupase en cosa que fue pintar, ni dibujar, sino moler colores y aparejar algún lienzo y otras cosas del arte y de la casa, ėl se dio tan buena maña que, a vueltas de su amo y quitándoselo del sueňo, llegó a hacer de la Pintura cosas muy dignas de estimación ».
  3. Corpus velazqueño, p. 87.
  4. Corpus velazqueño, p. 151.
  5. Corpus velazqueño, p. 182-185 et 290.
  6. Salort, p. 454.
  7. Palomino, p. 309.
  8. Pérez Sánchez, p. 239.

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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