AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Juan Orlando HernĂĄndez

Juan Orlando HernĂĄndez Alvarado, nĂ© le Ă  Gracias (Honduras), est un homme d'affaires et homme d'État hondurien, prĂ©sident de la RĂ©publique de 2014 Ă  2022.

Juan Orlando HernĂĄndez
Illustration.
Juan Orlando HernĂĄndez en 2018.
Fonctions
Président de la République du Honduras
–
(8 ans)
Élection 24 novembre 2013
RĂ©Ă©lection 26 novembre 2017
Vice-président Ricardo Álvarez Arias
Prédécesseur Porfirio Lobo
Successeur Xiomara Castro
Président du CongrÚs national du Honduras
–
(4 ans)
Prédécesseur José Alfredo Saavedra
(intérim)
Roberto Micheletti
Successeur Mauricio Oliva
Biographie
Nom de naissance Juan Orlando HernĂĄndez Alvarado
Date de naissance
Lieu de naissance Gracias (Honduras)
Nationalité hondurienne
Parti politique Parti national du Honduras
Conjoint Ana GarcĂ­a
DiplÎmé de Université nationale autonome du Honduras
UniversitĂ© d'État de New York Ă  Albany
Religion Catholicisme

Juan Orlando HernĂĄndez
Présidents de la République du Honduras

CarriĂšre professionnelle

Il est avocat de formation. Solidement implanté dans le milieu des affaires, il possÚde une exploitation agricole, un hÎtel, une radio et une chaßne de télévision[1].

DĂ©buts en politique

Il est Ă©lu pour la premiĂšre fois dĂ©putĂ© en 1997 et prend la prĂ©sidence du CongrĂšs national en 2010 aprĂšs avoir soutenu le coup d’État contre Manuel Zelaya. Il obtient l'investiture du Parti national du Honduras pour l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2013, Ă  la suite d'un vote interne au cours duquel son rival l'accuse de fraudes. Il prend soin durant la campagne Ă©lectorale de se dĂ©marquer du prĂ©sident sortant Porfirio Lobo, pourtant issu du mĂȘme parti que lui mais au bilan Ă©conomique peu flatteur[1].

Élection prĂ©sidentielle de 2013

Il est Ă©lu prĂ©sident de la RĂ©publique le . Sa principale adversaire, Xiomara Castro, ne reconnaĂźt toutefois pas les rĂ©sultats annoncĂ©s par le Tribunal suprĂȘme Ă©lectoral et son Ă©poux, l'ancien prĂ©sident Manuel Zelaya, appelle Ă  manifester[2].

Président de la République

Conservatisme sociétal

Sa présidence est marquée par une poussée de l'influence des organisations évangéliques conservatrices et de l'Opus Dei sur les décisions gouvernementales. La priÚre obligatoire en début de journée est instituée dans les écoles et dans certaines institutions comme la police et l'armée. Début 2021, l'interdiction totale de l'avortement et du mariage homosexuel est inscrite dans la Constitution, rendant trÚs difficile une modification ultérieure de la législation[3].

Politique Ă©trangĂšre

Il est proche des États-Unis pendant la prĂ©sidence de Donald Trump. Ce dernier le reçoit Ă  la Maison Blanche le 25 septembre 2019 pour la signature d'un accord migratoire[4].

Le magazine The Times of Israel dĂ©finit Juan Orlando HernĂĄndez comme « l’un des alliĂ©s les plus fiables d’IsraĂ«l » en AmĂ©rique latine. Le Honduras a dĂ©placĂ© Ă  JĂ©rusalem sa capitale en IsraĂ«l (faisant suite Ă  une dĂ©cision analogue de Donald Trump), rĂ©guliĂšrement soutenu IsraĂ«l aux Nations unies et dans d’autres instances internationales et dĂ©clarĂ© « organisations terroristes » le Hezbollah libanais et les groupes armĂ©s palestiniens[5].

Politique Ă©conomique

Sur le plan Ă©conomique, il fait adopter des rĂ©formes nĂ©olibĂ©rales conduisant Ă  des privatisations dans les secteurs de l’énergie, de l’eau, de la sĂ©curitĂ© sociale et du secteur minier. À partir de 2013, des Zones d’emploi et de dĂ©veloppement Ă©conomique (ZEDE) sont installĂ©es sur le territoire hondurien. Également connues sous l’appellation de « Villes modĂšles », ces zones permettent Ă  des entreprises privĂ©es, gĂ©nĂ©ralement Ă©trangĂšres, de gĂ©rer comme elles l'entendent la main-d’Ɠuvre et les terres en disposant de leurs propres police et administration judiciaire[6].

Accusations d’autoritarisme et de corruption

Ses opposants lui reprochent de se conduire de façon autoritaire pour avoir fait destituer quatre juges de la Cour suprĂȘme qui contestaient l'un de ses projets, et pour la crĂ©ation d'une police militaire chargĂ©e de lutter contre le trafic de drogues mais accusĂ©e de s'en prendre aussi aux militants des droits de l'homme et opposants politiques[7]. FormĂ©e par les États-Unis, elle fait en outre l'objet de scandales de corruption[8].

Il est contestĂ© en 2015 par des dizaines de milliers de manifestants rĂ©clamant sa dĂ©mission Ă  la suite d'un scandale de corruption impliquant des dirigeants de son parti[9] - [10]. Quelque 120 millions de dollars destinĂ©s Ă  l’achat de mĂ©dicaments ont Ă©tĂ© dĂ©tournĂ©s des fonds de l’Institut hondurien de sĂ©curitĂ© sociale (IHSS). À la suite d'un accord avec l'opposition pour mettre fin au mouvement de protestation, le gouvernement accepte la crĂ©ation de la Mission d’appui contre la corruption et l’impunitĂ© au Honduras (MACCIH), organisme placĂ© sous l'autoritĂ© de l’OEA. Elle met en accusation des dizaines de dĂ©putĂ©s, fonctionnaires et hommes d'affaires, mais est dissoute par les autoritĂ©s en 2020[6] - [11].

Bilan

Les douze annĂ©es de pouvoir du Parti national (2010-2022) ont Ă©tĂ© marquĂ©es, d'aprĂšs le quotidien Le Figaro, par une dĂ©gradation des conditions de vie de la population du fait d'une corruption gĂ©nĂ©ralisĂ©e au sein de l’État, de l'un des taux d'homicides les plus Ă©levĂ©s de la planĂšte et d'un taux de pauvretĂ© dĂ©passant 70 % ; une situation qui a provoquĂ© une Ă©migration massive vers les États-Unis[12].

Élection prĂ©sidentielle de 2017

À la suite d'une requĂȘte du Parti national, la Cour suprĂȘme supprime, le , les articles de la Constitution et du code pĂ©nal interdisant au prĂ©sident d'exercer un second mandat consĂ©cutif. Ces articles avaient Ă©tĂ© invoquĂ©s par le Parti national pour justifier la destitution du prĂ©sident Manuel Zelaya, accusĂ© d'avoir envisagĂ© de les supprimer[13]. Le , Juan Orlando HernĂĄndez remporte la primaire du Parti national pour la prĂ©sidentielle de 2017. Il devient le premier prĂ©sident sortant de l'histoire du Honduras Ă  briguer sa rĂ©Ă©lection[14].

Les rĂ©sultats de l'Ă©lection prĂ©sidentielle le donnent en tĂȘte du scrutin avec 43 % des voix, mais l'Ă©lection est notamment contestĂ©e par Salvador Nasralla (41,4 %), candidat d'une coalition de gauche, qui dĂ©nonce des fraudes et un parti pris du Tribunal suprĂȘme Ă©lectoral en faveur du prĂ©sident sortant[15]. Devant les appels Ă  manifester de l'opposition, Juan Orlando HernĂĄndez dĂ©clare l'Ă©tat d'urgence. Une trentaine de manifestants sont tuĂ©s et plus de 800 arrĂȘtĂ©s[16]. D'aprĂšs l'ONU et la Commission interamĂ©ricaine des droits de l'homme, « beaucoup d'entre eux ont Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©s dans des installations militaires, oĂč ils ont Ă©tĂ© brutalement battus, insultĂ©s et parfois torturĂ©s »[17].

Il est investi le pour un second mandat[18].

Manifestations de 2019

En , un projet de privatisations à la demande du FMI dans la santé et l'éducation conduit à d'importantes manifestations se caractérisant par des blocus[19]. Le mouvement se poursuit en août[20].

Le , au cours du procÚs, l'ancien maire de El Paraíso et ancien narcotrafiquant Amilcar Alexander Ardón, affirme en tant que témoin que le narcotrafiquant mexicain El Chapo a donné un million de dollars à Juan Antonio afin de financer la campagne électorale de Juan Orlando[21].

Plusieurs centaines de personnes manifestent le à Tegucigalpa, la capitale du Honduras, pour demander la démission de Juan Orlando Hernåndez[22]. Ils sont alors dispersés par la police[23]. Une contre-manifestation de soutien au président Hernåndez réunit plusieurs milliers de personnes[22].

Le , Juan Antonio Hernåndez Alvarado est déclaré coupable de trafic de drogue par un jury populaire d'un tribunal fédéral de New York[24]. Alors que Juan Orlando Hernåndez critique le verdict, considérant le dossier comme vide, l'opposition appelle à des manifestations pour obtenir sa démission[25]. Les manifestations et les concerts de casseroles durent à travers le mois d'octobre et le pays, et dégénÚrent parfois en scÚnes de violence entre les manifestants et les policiers ou en pillages. Les manifestants exigent la démission de Juan Orlando Hernåndez et la tenue d'élections anticipées.

Accusations de liens avec le trafic de drogue

Le procĂšs de Juan Antonio Tony HernĂĄndez Alvarado, ancien dĂ©putĂ© et frĂšre du prĂ©sident du Honduras Juan Orlando HernĂĄndez, arrĂȘtĂ© Ă  l'aĂ©roport de Miami en , commence aux États-Unis le . Celui-ci est accusĂ© de trafic de drogue pour avoir exportĂ© plusieurs tonnes de cocaĂŻne vers les États-Unis, de possession d'armes, et d'ĂȘtre liĂ© aux meurtres de deux narcotrafiquants rivaux en 2011 et 2013[26] - [27] ; le scandale devient politique quand le prĂ©sident Juan Orlando HernĂĄndez et son prĂ©dĂ©cesseur Porfirio Lobo sont soupçonnĂ©s d'avoir utilisĂ© l'argent de la drogue pour financer leurs campagnes Ă©lectorales de 2009 et 2013[27].

La justice amĂ©ricaine accuse Juan Orlando HernĂĄndez, en janvier 2021, d’ĂȘtre liĂ© au narcotrafic. Le prĂ©sident hondurien aurait acceptĂ© des pots-de-vin de narcotrafiquants, protĂ©geant en Ă©change leurs activitĂ©s[28].

Le 7 fĂ©vrier 2022, le secrĂ©taire d'État des États-Unis Antony Blinken annonce qu'il figure sur une liste de dirigeants politiques corrompus depuis juillet 2021. Le 14 fĂ©vrier, la justice amĂ©ricaine demande son extradition. Il se rend Ă  la police hondurienne qui a Ă©mis un mandat d'arrĂȘt Ă  son encontre le 15 fĂ©vrier, alors que sa maison est quadrillĂ©e par 600 policiers et des manifestants[29]. Un cousin de l'ancien prĂ©sident est arrĂȘtĂ© le 19 fĂ©vrier alors qu'il tentait de dĂ©placer des valises contenant de fortes sommes d'argent en liquide[30].

Notes et références

  1. Jean-Michel Caroit (Saint-Domingue, correspondant rĂ©gional), « Au Honduras, rĂ©sultat contestĂ© Ă  la prĂ©sidentielle », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne)
  2. « Présidentielle au Honduras : le candidat de droite reconnu vainqueur », Libération, 28 novembre 2013
  3. (en-US) Suyapa Portillo, « In Honduras, the Right Is Permanently Locking in Its Abortion Ban », sur jacobinmag.com,
  4. François-Xavier Gomez, « Au Honduras, un ex-président aux portes du pénitencier », sur Libération,
  5. Lazar Berman, « Le président sortant du Honduras : les liens étroits continueront avec Israël », sur fr.timesofisrael.com,
  6. « L’Age d’or et la fin de cycle ne sont plus ce qu’ils Ă©taient », AmĂ©rica Latina en Movimiento,‎ (lire en ligne)
  7. « Honduras : Juan Orlando Hernandez, un futur prĂ©sident Ă  poigne », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  8. Alexander Main, « Passage en force au Honduras », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  9. « Au Honduras, simulacre de mesures anticorruption », sur www.medelu.org
  10. « Honduras: la population vent debout contre le prĂ©sident », RFI,‎ (lire en ligne)
  11. « Le Honduras scelle l'installation d'une commission internationale contre la corruption dans le pays », Ouest-France,‎ (lire en ligne)
  12. Patrick BĂšle, « Xiomara Castro, premiĂšre femme Ă  la tĂȘte du Honduras », sur Le Figaro,
  13. « Au Honduras, le pays des coups d’État quotidiens », sur www.medelu.org,
  14. « Honduras : la prĂ©sidence d’accord pour un recomptage total des voix », sur liberation.fr via Wikiwix, (consultĂ© le ).
  15. Pauline Dumonteil, « Honduras: qui sont les deux candidats qui se disputent la prĂ©sidence », Le Figaro,‎ (lire en ligne AccĂšs libre, consultĂ© le ).
  16. « Manifestation massive contre la rĂ©Ă©lection du prĂ©sident au Honduras », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consultĂ© le )
  17. « Des organismes réclament le respect des droits fondamentaux au Honduras », sur Radio-Canada.ca,
  18. « Honduras: investiture sous haute tension pour le président Hernandez - Amériques - RFI », sur RFI (consulté le )
  19. Le Point, magazine, « Au Honduras, la pire crise politique depuis le coup d'Etat de 2009 », sur Le Point (consulté le )
  20. Le Point, magazine, « Honduras: nouvelle journée de mobilisation des pro et anti-Hernandez », sur Le Point, lepoint.fr, (consulté le ).
  21. (es) « Testigo afirma que ‘El Chapo’ aportĂł a campaña presidencial hondureña », sur jornada.com.mx, La Jornada, (consultĂ© le )
  22. (es) Reuters, « Exigen en Honduras renuncia del presidente por vínculos con el narco », sur jornada.com.mx, La Jornada, (consulté le )
  23. « Honduras: la police disperse une manifestation contre le président », sur L'Obs (consulté le )
  24. (es) « Declaran culpable de narcotråfico a hermano de presidente hondureño », sur jornada.com.mx, La Jornada, (consulté le )
  25. « Le frÚre du président hondurien reconnu coupable de trafic de drogue à New York », sur Le Point (consulté le )
  26. (es) AFP, « Hermano del presidente de Honduras, a juicio en EU por narcotråfico », sur jornada.com.mx, La Jornada, (consulté le )
  27. Angeline Montoya, « Le frÚre du président hondurien jugé pour trafic de drogue à New York », sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le )
  28. « EEUU: Presidente Honduras dijo que ejército ayudaría a narco », sur AP NEWS,
  29. « L’ex-prĂ©sident du Honduras « JOH Â», rĂ©clamĂ© par les Etats-Unis pour trafic de drogue, s’est livrĂ© Ă  la police », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consultĂ© le ).
  30. (es) « Detienen a familiar de expresidente hondureño Juan O. Hernåndez », sur www.telesurtv.net,

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.