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Joseph Pleigneur

Joseph Pleigneur dit Manda, né le et décédé en , est un criminel français.

Joseph Pleigneur
Criminel
Image illustrative de l’article Joseph Pleigneur
Joseph Pleigneur le 13 juin 1900.
Information
Nom de naissance Joseph Pleigneur
Naissance
20e arrondissement de Paris
Décès
Cayenne Guyane
Surnom Manda
Sentence Réclusion criminelle à perpétuité
Actions criminelles Racket
Pays Drapeau de la France France
Arrestation

Biographie

Apprenti polisseur sans emploi à Paris, Joseph Pleigneur dit Manda s'impose comme chef de la bande des Orteaux après avoir vaincu lors d'un combat à mains nues un Apache du nom de Paulo l'Arrangeur. La bande vit de rackets, cambriolages et proxénétisme[1].

En 1898, à l'âge de 22 ans, il rencontre Amélie Élie dite Casque d'or et devient son souteneur[2]. Quatre ans plus tard, la jeune femme le quitte pour François Leca dit le Corse, le chef de la bande de Popincourt. Jaloux, Manda s'en prend à son rival en le poignardant. Durant les jours qui suivent de véritables batailles rangées se produisent entre les deux bandes apaches[1].

C'est à l'occasion de cette affaire que Le Petit Journal popularise le mot apache pour désigner le membre d'une bande de la pègre parisienne : « Ce sont là des moeurs d'Apaches du far West, indignes de notre civilisation. Pendant une demi-heure en plein Paris, en plein après-midi, deux bandes rivales se sont battues pour une fille des fortifs, une blonde au haut chignon, coiffé à la chien ! » écrit Le Petit Journal le . La presse ne signale pas l'origine ouvrière de Manda et de Leca[3].

Pour fuir la police qui cherche à mettre un terme à ces bagarres entre voyous, Manda s'exile à Londres pendant une semaine, mais est finalement intercepté lors de son retour à Alfortville.

Photographie d'identité judiciaire de Joseph Pleigneur le .

Pendant son procès qui passionne l'opinion publique[4], Manda justifie son geste par l'amour, lançant à ses juges : « Bon sang, mais vous ne savez donc pas ce que c’est que d’aimer une fille »[5].

il est condamné à perpétuité au Bagne de la Guyane française[6]. Il fait partie des bagnards interrogés par Albert Londres pour donner matière à son reportage intitulé Au bagne, paru en 1923[7].

Manda est libéré en 1922 mais sans le droit de retourner en Europe[8], comme les autres anciens bagnards. Il n'est pas intégré à la population guyanaise et en souffre, comme il le dit lui-même : « Quelle existence. Ne toucher la main à personne. Ne pas s'asseoir. On ne vous offre jamais une chaise »[9].

Notes et références

  1. Enoble Collaborator 2019.
  2. « Joseph PLEIGNEUR dit Manda », sur janinetissot.fdaf.org (consulté le )
  3. Anne-Claude Ambroise-Rendu, Crimes et délits. Une histoire de la violence de la Belle Epoque à nos jours, Paris, Nouveau Monde, , 383 p. (ISBN 2847361677), p. 54-57.
  4. Chappet 2018.
  5. Michelle Perrot, « Dans le Paris de la Belle Époque, les « Apaches », premières bandes de jeunes », La lettre de l'enfance et de l'adolescence, vol. 67, no 1,‎ , p. 71 (ISSN 1146-061X et 1951-6304, DOI 10.3917/lett.067.0071, lire en ligne, consulté le ).
  6. Par R. S.-C. Le 9 octobre 2004 à 00h00, « Joseph Pleigneur alias l'Homme », sur leparisien.fr, (consulté le )
  7. Marion F. Godfroy, Bagnards, Paris, Le Seuil, coll. « Points Histoire » (no 422), , 299 p. (ISBN 9782757813539), p. 186.
  8. Histoires de Paris 2021.
  9. Danielle Donet-Vincent, De soleil et de silences : Histoire des bagnes de Guyane, Paris, La Boutique de l'Histoire, , 551 p. (ISBN 9782910828264), p. 284, 348.

Bibliographie

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