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Joseph Louis Enderlin

Joseph Louis Enderlin, né le à Aesch en Suisse et mort le à Bourg-la-Reine, est un sculpteur français.

Joseph Louis Enderlin
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  88 ans)
Bourg-la-Reine
Nationalité
Formation
Activité

Biographie

L'enfance

Joseph Louis Enderlin est le dernier de 5 enfants de Louis Xavier Enderlin (1819- ?) né d'un premier mariage avec Marguerite Bihr (1818-1853). Né en Suisse de parents français, il garde la nationalité française. Il est issu d’une famille d’aubergistes de Durlinsdorf, dans le Sundgau.

Formation

Après un passage à Nancy entre 1867 et 1869, Joseph Louis Enderlin entre en comme élève dans l’atelier du sculpteur Roubaud jeune. Les premières études terminées, il est admis le à l'école des beaux-arts de Paris dans les ateliers de François Jouffroy, d’Alexandre Falguière et de François Félix Roubaud[1]. C’est grâce à diverses bourses octroyées par l’œuvre de l’instruction publique des Alsaciens-Lorrains[2] qu’il arrive à subvenir à ses besoins.

Il participe en 1880 au concours du grand prix de Rome de sculpture : il est admis 5e au second essai mais n'est pas sélectionné comme logiste. Son premier envoi au Salon des artistes français date de 1878. Il est très remarqué en 1880 avec le Joueur de Billes, qui lui vaut le prix de Florence : une pension fondée par le journal L’Art. Il peut ainsi compléter sa formation pendant deux ans en Italie. C’est à Florence qu’il réalise la maquette du bas-relief La Musique, pour l’Hôtel de ville de Paris.

Carrière

De retour à Paris, Joseph Louis Enderlin s’installe d’abord au 16 de la rue d’Alembert, puis rue d’Alésia avant d’ouvrir un atelier au 16 de la rue des Artistes. Il obtient en 1880 une médaille de 3e classe au Salon des artistes français, puis une médaille de 2e classe en 1888 et une médaille d'or à l'Exposition universelle de Paris de 1889. Il passe alors en hors-concours au Salon[1]. Il ne participe pas au Salon entre 1905 et 1920, mais reprend ses envois de manière épisodique jusqu’en 1936.

Il est décoré de l'ordre de chevalier de la Légion d'honneur en 1902, sur proposition du président de la République, Émile Loubet[1].

Profondément affecté par le décès de son épouse Augustine Chauvelot le , il se retire dans une maison de retraite à Bourg-la-Reine, où il meurt le . Il est enterré au cimetière de Montrouge.

En 1987, le conseil municipal de Durlinsdorf décide de rebaptiser la rue principale en rue du sculpteur Enderlin.

Son Ĺ“uvre

Les monuments alsaciens

Joseph Louis Enderlin a laissé deux monuments en Alsace, édifiés à la mémoire de deux personnalités alsaciennes, l’une dans le domaine de la peinture, l’autre dans celle de la politique.

Le monument Ă  Jean-Jacques Henner (1911), Bernwiller
  • Le monument de Jean-Jacques Henner : Il est Ă©rigĂ© Ă  Bernwiller, le village natal du peintre, Ă  quelques kilomètres d’Altkirch. C’est l’une des rĂ©alisations les plus Ă©laborĂ©es du sculpteur, oĂą il exprime son admiration pour le peintre. Ils ont tous deux frĂ©quentĂ© l’école des beaux-arts de Paris Ă  vingt annĂ©es de distance. Il est vraisemblable que leurs origines sundgauviennes, tout autant que la nostalgie de leur Alsace natale occupĂ©e depuis la dĂ©faite de 1871, contribuent Ă  les rapprocher. Henner, au faĂ®te de sa gloire, aide autant qu’il le peut son jeune compatriote et ne manque jamais une occasion d’intercĂ©der en sa faveur dans les divers concours ouverts aux sculpteurs.
  • Le monument de Charles Grad Ă  Turckheim : le premier monument est Ă©rigĂ© dans un square Ă  proximitĂ© du pont de la gare, Ă  l’emplacement de l’actuel monument aux morts. Il s’agit d’un buste en bronze sur un socle en granit des Vosges[3], avec Ă  son pied, la statue d’une jeune fille lisant un livre. L’ensemble architectural est conçu par Gustave Umbdenstock, architecte Ă  Colmar. Les statues sont fondues par les ateliers ThiĂ©baud Frères de Paris en 1895. ExposĂ© au Salon Ă  Paris au printemps 1896, il est inaugurĂ© Ă  Turckheim en septembre de la mĂŞme annĂ©e. Les bronzes sont dĂ©montĂ©s par l'occupation allemande en 1940. Ils sont restaurĂ©s par la fonderie Rudier de Malakoff, avant d’être rĂ©Ă©rigĂ©s dans l’enceinte de l’hĂ´pital en 1945. Reconstruit Ă  l’emplacement de l’ancien monument aux morts, Ă  l’entrĂ©e de Turckheim, le nouveau monument est inaugurĂ© en .
  • Le monument des Alsaciens-Lorrains : ce monument, qui ne fut jamais achevĂ©, peut ĂŞtre rattachĂ© aux deux prĂ©cĂ©dents, ne serait ce que par son sujet. En 1908, Enderlin est chargĂ© par un comitĂ© privĂ© que prĂ©side Raymond PoincarĂ©, de rĂ©aliser un monument Ă  la gloire des Alsaciens-Lorrains morts pour la France au cours de la guerre de 1870. Il est associĂ© Ă  l’architecte G. Umbdenstock. Cette Ĺ“uvre imposante doit ĂŞtre Ă©rigĂ©e devant l’église Saint-Laurent, au carrefour du boulevard Magenta et du boulevard de Strasbourg, Ă  proximitĂ© de la gare de l’Est. C’est avec ferveur que l’artiste se consacre Ă  cette tâche. Lorsqu'Ă©clate la guerre de 1914, la partie centrale du monument, qui devait atteindre une hauteur de 20 mètres est terminĂ©e. Cependant le comitĂ© se dissout : « Il ne restait plus que l’artiste qui continuait Ă  Ĺ“uvrer dans son atelier Ă  rechercher la nouvelle composition de figures allĂ©goriques destinĂ©es au couronnement du monument : il s’agissait d’y faire vibrer le souffle de la victoire »[4]. Après la guerre, le projet est abandonnĂ© : il n’en reste que quelques fragments qui sont conservĂ©s au dĂ©pĂ´t des Ĺ“uvres d’art de la Ville de Paris Ă  Ivry-sur-Seine.

Statues

  • La statue de Jean-Louis-Ernest Meissonier : c’est une des Ĺ“uvres les plus monumentales du sculpteur : il s’agit d’une statue de marbre exposĂ©e dans le hall de la prĂ©fecture de Lyon. Elle est datĂ©e de 1896.
Le Joueur de billes (1880), musée des beaux-arts de Reims
  • Le Joueur de billes : Enderlin expose le plâtre au Salon de 1880, au dĂ©but de sa carrière. Cette figure est bien accueillie et obtint le prix de Florence, fondĂ© par le journal l’Art. Il envoie le marbre au Salon de 1888. Acquis par l’État, il est dĂ©posĂ©e au musĂ©e des beaux-arts de Reims depuis 1890.

Les bas-reliefs

Joseph Louis Enderlin est l’auteur de deux bas-reliefs, qui ornent l’hôtel de ville et le Grand Palais à Paris.

Les bustes

Buste de Jeanne (1904), musée de Picardie
  • Buste de Jeanne : terre-cuite exposĂ©e au Salon de 1904, il reprĂ©sente sa fille Jeanne, dĂ©cĂ©dĂ©e en bas âge. Il est Ă©galement achetĂ© par le baron de Rothschild et donnĂ© en 1905 au musĂ©e de Picardie, Ă  Amiens.
  • Buste d’Adrien Didier : exposĂ© au Salon de 1893. Adrien Didier est un graveur. En , il est nommĂ© conservateur du musĂ©e de Valence, poste qu’il occupe jusqu’en 1922. Ce buste est lĂ©guĂ© par la famille Silvestre au musĂ©e de Valence en 1981, avec une sĂ©rie de gravures de cet artiste.

D'autres bustes d'Enderlin sont aujourd’hui non localisés, qu’il s’agisse du buste du président Émile Loubet (Salon de 1901), de Théodore Lix (Salon de 1904)[6], ou de Jules Jacques Veyrassat.

Les groupes

  • Bataille d’enfants : exposĂ© au Salon de 1886, le plâtre est acquis par l’État. La sculpture en bronze est commandĂ©e en 1887 par la prĂ©fecture de la Seine[7] et envoyĂ©e Ă  l’Exposition universelle de Paris de 1889. Ce groupe est Ă©rigĂ© au square Violet, dans le XVe arrondissement de Paris, puis dĂ©truit en 1942 par les Allemands pour la rĂ©cupĂ©ration des mĂ©taux non ferreux. Le plâtre est dĂ©truit en 1939.

Annexes

Bibliographie

  • F. Lotz, Artistes peintres alsaciens de jadis et de naguère, 1987
  • E. BĂ©nĂ©zit, Dictionnaire des peintres et sculpteurs, 1976
  • M. PrĂ©vost, Roman d'Amat et H. Thibout de Morembert, Dictionnaire des biographies françaises, t. 11
  • Édouard Sitzmann, Dictionnaire des hommes cĂ©lèbres d’Alsace, 1910
  • Henri Zislin, journal L’Alsace, no 166 du
  • Larousse du XXe siècle, 1933
  • P. Kjellberg, Les bronzes du XIXe siècle, 1989
  • Annuaire de la sociĂ©tĂ© d’Histoire du Sundgau, 2000

Liens externes

Références

  1. René Édouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, tome 1, A-E, Art & Édition, 1930, p. 460
  2. Fondée en 1871 après l’annexion d’une partie des départements d’Alsace et de Lorraine par l’Allemagne.
  3. Fourni par l’entreprise Andréoletti de Turckheim.
  4. Henri Zislin, écrit en 1951 à l’occasion du centenaire de la naissance d'Enderlin.
  5. Comme le Petit Palais et le Pont Alexandre-III.
  6. Originaire de Strasbourg, il fréquente l’école des beaux-arts de Paris à partir de 1848 et expose au Salon dès 1859. Portraitiste et peintre de talent, il laisse de nombreux tableaux inspirés du folklore alsacien et notamment l’illustration de plusieurs ouvrages d’Erckmann-Chatrian. Il meurt à Paris en 1897
  7. Pour un montant de 5 500 francs.
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