Joseph Ier (roi de Portugal)
Joseph Ier de Portugal, le Réformateur, né le à Lisbonne et mort le à Sintra, fut roi du Portugal de 1750 à 1777. Il était fils du roi Jean V de Portugal et Marie-Anne d'Autriche. Il modernisa son pays économiquement et artistiquement avec l'aide de son Premier ministre Sébastien José de Carvalho et Melo, marquis de Pombal qu'il nomma à ce poste en 1756.
Joseph Ier Le RĂ©formateur | |
Le roi Joseph Ier | |
Titre | |
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Roi de Portugal et des Algarves | |
– (26 ans, 6 mois et 24 jours) |
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Prédécesseur | Jean V de Portugal |
Successeur | Marie Ire de Portugal |
Biographie | |
Dynastie | Maison de Bragance |
Nom de naissance | José Francisco António Agostinho Inácio Norberto de Bragança |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Paço da Ribeira, Lisbonne |
Date de décès | (à 62 ans) |
Lieu de décès | Sintra |
Père | Jean V de Portugal |
Mère | Marie-Anne d'Autriche |
Conjoint | Marie-Anne-Victoire d'Espagne |
Enfants | Marie Ire de Portugal |
HĂ©ritier | Marie Ire de Portugal |
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Rois de Portugal | |
Règne
À son avènement, le Portugal est en banqueroute à la suite du ralentissement des entrées d'or du Brésil. Le nouveau roi est conscient que des changements importants sont nécessaires pour redresser la situation du pays à l’intérieur et son influence à l’extérieur. Il faut affronter des problèmes politiques (échec de l’absolutisme), économiques (baisse des revenus coloniaux), sociaux (puissance de la noblesse) et culturels (carence de l’enseignement). Joseph Ier fait appel à plusieurs secrétaires d’État, dont Carvalho e Melo, pour réaliser cette œuvre de redressement.
Le traité de Madrid de 1750 rectifie les frontières des empires coloniaux de l'Espagne et du Portugal en Amérique du Sud mais provoque l'opposition des Indiens des réductions jésuites, ce qui provoque la guerre des Guaranis.
Le , Lisbonne est presque totalement détruite par un tremblement de terre, parmi les plus destructeurs et les plus meurtriers de l'histoire. Le séisme, qui aurait fait entre 50 000 et 80 000 victimes, est suivi d'un raz de marée et de multiples incendies. La famille royale survit cependant à l'effondrement de son palais. Afin d'éviter les pillages, Pombal fait protéger par la troupe tous les endroits sensibles et organise la distribution de vivres et l'installation de logements provisoires pour les survivants. Il fait appel à l'entraide des princes européens. La nouvelle de la catastrophe émeut l'Europe entière. Voltaire compose un Poème sur le désastre de Lisbonne. Les fonds affluent pour rebâtir la ville, qui sera reconstruite sur un plan rectiligne s'ordonnant autour de la place Terreiro do Paço ornée de la statue équestre du roi Joseph.
Le , le roi échappe à une tentative d'assassinat, qui aurait été organisée soi-disant par la famille Távora, qui s'est jugée outragée par l'attitude du souverain envers elle : Joseph avait pris la femme d'un des Távora comme favorite, et par ailleurs, cette famille est dans la ligne de succession. Le , s'ouvrent le procès des Távora : les auteurs et les complices du régicide sont arrêtés, onze d'entre eux sont exécutés publiquement le , dont le duc d'Aveiro, le marquis et la marquise de Távora, leur fils, et le comte d'Atoguia, leurs corps brûlés et la terre salée, leurs biens confisqués, leur noms effacés. La fraction la plus réactionnaire de la haute aristocratie est éliminée, mais cette exécution familiale reste un cas unique dans l'Europe des Lumières : le scandale est énorme (la famille sera réhabilitée par la reine Maria Ire le ). La noblesse, en état de choc, renonce à manifester publiquement son opposition. Sebastião José de Carvalho e Melo, qui sera élevé juste après au titre de marquis de Pombal, en profite également pour combattre les jésuites qui auraient été informés du projet et se seraient ainsi compromis avec les milieux nobiliaires. Le prétexte invoqué est la publication par le Père Gabriel Malagrida, supérieur de la Compagnie, d'un ouvrage soupçonné d'hérésie. Il est arrêté avec deux de ses compagnons, livré au tribunal de l'Inquisition, soumis à la torture puis, ayant passé aux aveux, livré au bûcher le . Tous les membres de la Compagnie de Jésus sont expulsés du Portugal. Pombal les fait débarquer sur la rive des États pontificaux.
Le , pour éviter que le royaume ne tombe sous la coupe d'un prince étranger, la fille aînée et héritière du roi Joseph Maria épouse son oncle paternel, le frère cadet de son père, l'Infant Pedro. Cette union est condamnée par Rome et le nonce apostolique, ayant refusé d'assister au mariage, est renvoyé de la cour.
Le , l'Espagne déclare la guerre au Portugal qui entre dans la guerre de Sept Ans. En 1765, Joseph Ier promulgue un édit prescrivant l'arrachage du vignoble des environs du Tage, du Mondego et de la Vecga pour promouvoir la culture du blé et éviter la famine. Le pays doit apprendre à vivre en autarcie. Le , un décret royal supprime la bulle In Cœna Domini, et le , le Saint-Office perd tout pouvoir de censure dans le pays. Le , un édit laïcise l'Inquisition qui devient un tribunal purement royal. Jamais roi de Portugal n'a aussi peu mérité le titre de « roi très fidèle » que lui avait décerné la papauté.
Le roi Joseph Ier meurt le à l'âge de 62 ans. Sa fille Marie Ire lui succède en partageant le pouvoir avec son époux Pierre III. Sa première décision est de révoquer le marquis de Pombal en qui elle ne voit qu'un mécréant.
Mariage et descendance
Le , Joseph épouse la princesse espagnole Marie-Anne-Victoire d'Espagne, fille de Philippe V d'Espagne et d'Élisabeth Farnèse, union d'où naissent quatre filles :
- Marie-Françoise, qui devient reine sous le nom de Marie Ire (1734-1816) épouse en 1760 son oncle Pierre de Portugal (1717-1786)
- Marie-Anne-Françoise de Portugal (1736-1813)
- Marie-Dorothée de Portugal (1739-1771)
- Bénédicte de Portugal (1746-1829), en 1777 elle épousa son neveu, Joseph de Portugal, prince du Brésil (1761-1788),
Titre complet
Roi de Portugal et des Algarves, de chaque côté de la mer en Afrique, duc de Guinée et de la conquête, de la navigation et du commerce d'Éthiopie, d'Arabie, de Perse et d'Inde par la grâce de dieu
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- Généalogie de rois et des princes de Jean-Charles Volkmann Edit. Jean-Paul Gisserot (1998)
- L'Art de vérifier les dates, volume 12
Articles connexes
Liens externes
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