Joseph Franz von Dietrichstein

Né à Saint-Pétersbourg, il était le seul enfant de François-Joseph, 8^e prince de Dietrichstein, et de la comtesse Alexandra Andreïevna Chouvalova (1775-1847), dame de cour à la cour impériale d'Autriche, dont la mère, la comtesse Ekaterina Chouvalova, était dame de cour de Catherine la Grande. Peu de temps après la naissance de Joseph Franz, le mariage de ses parents a pris fin. Sa mère a déménagé en Italie, où elle est restée le reste de sa vie. L'enfant a été confié à son père, qui l'a élevé avec les valeurs anglaises, considérées à l'époque comme les plus progressistes. Joseph Franz a étudié à Prague et à Vienne, où il a assisté à des conférences de l'appelé "Bolzano autrichien", Vincenz Weindtridta, plus tard prévôt de Nikolsburg[1].

Peu de temps après son mariage en 1821, Joseph Franz reçut de son père les États bohémiens de la famille, et grâce à cela, il fut l'un des membres de la famille qui se rapprocha de la noblesse tchèque[1]. Souvent séjourné à Prague, il entre en contact avec des patriotes tchèques et ses idées.

Joseph Franz a été l'un des initiateurs de l'Unité pour encourager l'industrie en République tchèque (Jednota ku povzbuzení průmyslu v Čechách), qui a été fondée à Prague le 1^er mars 1833, et pendant 1833-1840, il a été son président[1]. Il participe ensuite à la vie associative de Prague : il est membre de la Société économique (Hospodářské společnosti) et de la Société du Musée national du Royaume de Bohême (království českého a Společnosti vlasteneckého muzea království českého)[1].

Collectionneur passionné d'art et de peinture, lorsqu'il prit le titre de prince de Dietrichstein après la mort de son père (10 juillet 1854), il fit appel de Prague au sculpteur Emanuel Max pour créer sa sculpture, qui fut placée après son achèvement dans la salle de Ancêtres au château de Nikolsburg[1].

Comme il n'avait engendré que quatre filles et qu'aucun de ses parents n'avait de descendance masculine, il était clair pour Joseph Franz, dans les années 1850, que la Maison de Dietrichstein était vouée à l'extinction. En 1856, il conclut avec le dernier homme en vie de la famille, son oncle Moritz sur l'avenir de patrimoine familiale. Moritz, suivant la primogéniture, a assumé la succession du titre princier, mais les terres et les propriétés ont été réparties entre les quatre filles de Joseph Franz[1].

Lors d'une visite à sa plus jeune fille, Joseph Franz mourut au château de Frýdlant en 1858, à l'âge de 60 ans. Il a été enterré dans la crypte familiale du château de Nikolsburg[1].

Le 21 février 1821, Joseph Franz épousa Gabriela Antonia Maria Apollonia Johanna Nepomuzena Felizitas (2 novembre 1804 - 22 septembre 1880), fille de Josef Antonín, comte Wratislav von Mitrowitz (1764-1830) et de la comtesse Marie Gabriele Valentine Des Fours-Walderode (1771-1840). Ils eurent quatre filles :

• Theresia (15 octobre 1822 - 12 mars 1895), mariée le 15 novembre 1849 au comte Johann Frederick von Herberstein. Elle a hérité du Fideikomiss reçu de Gundacar de Dietrichstein en 1690, qui contenait, entre autres, le palais de Libochovice et les domaines autrichiens à Vienne, en plus de Dolní Kounice, le château de Ptuj en Slovénie et les domaines hongrois.
• Alexandrine Maria (28 février 1824 - 22 février 1906), mariée le 28 avril 1857 au comte Alexandre de Mensdorff-Pouilly. Elle a hérité des atouts les plus importants : Nikolsburg (pendant des siècles le siège de la famille) avec son château, un autre palais à Vienne et la villa Weidlingau.
• Gabriele (8 décembre 1825 - 24 décembre 1909), mariée le 1^er septembre 1852 au prince Alfred von Hatzfeld-Wildenburg . Elle a hérité de Lipník nad Bečvou, Hranice na Moravě avec le reste des domaines moraves.
• Clothilde (26 juin 1828 - 31 octobre 1899), mariée le 28 avril 1850 au comte Eduard von Clam und Gallas . Elle a hérité des domaines bohémiens : Žďár nad Sázavou et Přibyslav, ainsi que du palais Dietrichstein dans la Währinger Strasse à Vienne.

Theresia et Gabriele ont hérité d'une importante collection graphique ancestrale, dont les dates n'ont pas encore été traitées. Les quatre sœurs ont également partagé une collection de tableaux et de portraits de famille conservés plus tard à Vienne. L'essentiel des portraits de famille est cependant resté intact au château de Nikolsburg.

Fin 1868, le mari d'Alexandrine, le comte Alexandre de Mensdorff-Pouilly, obtient de l'Empereur le titre de prince de Dietrichstein-Nikolsburg, renouant ainsi avec le titre de la famille de sa femme. Le titre de comte de Proskau passa au fils unique de Theresia, qui en 1896 changea son titre en comte de Herberstein-Proskau (de).