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Josep Franch Clapers

Josep Franch Clapers (dit Franc), né le à Castellterçol (Catalogne) et mort le aux Baux-de-Provence (France) fut un artiste catalan.

Josep Franch Clapers
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Naissance
Décès
Nom de naissance
Joseph Raymond François Franch-Clapers
Nationalité
Activité
Site web

Premières armes

Fils du charron d’un village de la province de Barcelone, il montre très tôt des inclinations et des talents artistiques.
Après l'école paroissiale il entre à l'École des Patrons Décorateurs de Barcelone, puis dans une école de décoration de statues sacrées. Enfin, au début des années trente il est admis à l'école de la Llotja, la plus prestigieuse école d'art de Barcelone, dont il devient très vite un élève en vue.
Avec ces bases techniques indispensables et son talent personnel il commence Ă  gagner des prix dans divers concours artistiques.

La guerre, la Retirada et les camps

Mais en 1936 il est brutalement happé par la guerre civile qui va bouleverser et sa vie et son œuvre. Il participe aux combats du front d'Aragon avec les milices puis s'enrôle dans l'armée de la République.
Lorsqu’en 1939 la Catalogne tombe aux mains des Franquistes, il est pris dans la foule des vaincus qui fuient vers la frontière française, cet exode dramatique connu sous le nom de Retirada.
L'accueil en France est inattendu puisque les réfugiés sont enfermés dans des camps de concentration. Franch (prononcer Frank) passe onze mois dans ceux de Saint-Cyprien (Pyrénées-Orientales) et Gurs (Basses-Pyrénées). Pendant toute cette période il n’a que deux préoccupations: survivre et témoigner de l’enfermement.

TĂ©moignage

Son témoignage est constitué par les centaines de dessins qu'il accumule jour après jour et qui constituent la plus abondante et déchirante chronique iconographique des camps de concentration français. Les huiles et les mosaïques, souvent de grandes dimensions, qu’il crée dès sa sortie des camps privilégient les tons ocre et sombres, souvent en contraste avec une clarté diffuse qui est présage et qui est arrière-goût de tourmente. Les visages dominants sont anonymes, émaciés, à peine individualisés ils transsudent la résignation et la souffrance.
La plupart des critiques qui ont tenté de définir son style l’ont situé par rapport à l’expressionnisme; d’autres, fascinés par ses figures si particulièrement allongées et pensives, ont mentionné El Greco, voire Matisse. Il y a dans ses œuvres d’alors un indubitable éclectisme et même de multiples réminiscences, mais Franch Clapers parvient à affirmer un style propre, très personnel.
Il refusera toujours de vendre ces œuvres-là y compris lorsqu'on lui proposera des ponts d'or car il a un autre projet plus lointain et plus ambitieux, les offrir à la Catalogne lorsqu’elle connaîtra à nouveau liberté et démocratie.

Franch sort du camp, intégré dans une Compagnie de Travail affectée à la commune de Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône). Quelques mois plus tard il est livré aux Allemands qui l'intègrent dans l'Organisation Todt à Marseille.
Dès que l'occasion se présente il s'évade et passe plusieurs mois de clandestinité dans les Basses-Alpes jusqu'à la Libération. Il épouse alors la fille du couple de Saint-Rémois qui l’avaient accueilli et aidé à son arrivée en Provence.

Franch Clapers expose à Paris ses dessins de la "Retirada" et des camps. Picasso vient, que Franch reverra plusieurs fois chez lui, viennent aussi d'autres artistes et intellectuels, viennent les ouvriers des grandes entreprises, ainsi que les autorités de l'exil espagnol.
L'artiste reçoit de flatteuses propositions pour travailler et développer son art à Paris mais la santé de son épouse et diverses difficultés ne lui permettent pas de les accepter.
Franch Clapers a besoin de presque dix années pour pouvoir, comme artiste, s’ouvrir à d’autres temps et d’autres espaces que l’exode et les camps.

Gleizes et le cubisme

À Saint-Rémy-de-Provence il reçoit l'influence d'Albert Gleizes, l'un des théoriciens du cubisme, qu'il fréquente quotidiennement et sa route artistique change fondamentalement. Gleizes meurt brutalement en 1953 mais son empreinte est désormais indélébile. Franch applique les théories et l’exemple de son mentor en inventant la sculpture cubiste en taille directe et la mosaïque cubiste, en développant la peinture murale cubiste et en explorant le vitrail cubiste. Il expose à Marseille, Toulouse, Paris, en Suisse, à Munich etc.
En 1997, le temps Ă©tant venu, il fait une importante donation (207 dessins, toiles et mosaĂŻques) au gouvernement autonome de Catalogne.

La trace de Franc

La trace de Franc est aujourd'hui impressionnante tant par son ampleur que par sa diversité. Ses œuvres de la Retirada et des camps sont à l’Espai Franc, le musée qui lui est consacré à Castellterçol (Province de Barcelone), au Mémorial du Camp d'Argelès-sur-Mer à Argelès-sur-Mer (Pyrénées Orientales) et au musée de l’Exil de La Junquera à la frontière hispano-française. Un grand nombre sont à l’Arxiu Nacional de Catalunya.
Beaucoup de ses œuvres cubistes se trouvent sur les cinq continents acquises par des personnes privées ou des institutions publiques. D’autres, monumentales, sont visibles sur le domaine public provençal autour d’Arles et Saint-Rémy. « La farandole » à l’École Frédéric-Mistral de Maillane (Mosaïque) « Les Iris » à l’Hôpital Psychiatrique de Saint-Rémy de Provence (Mosaïque) Le « Monument aux Espagnols », Chemin des Espagnols, à Saint-Rémy de Provence (Mosaïque) « La Provence », à l’École de Maussane les Alpilles (bas-relief), etc. Une avenue de Saint-Rémy-de-Provence porte maintenant son nom

Notes et références

    Voir aussi

    Filmographie

    • Josep Franch Clapers, une mĂ©moire qui ne veut pas mourir de Association Les amis de Franch-Els amics d’en Franch, Memento, 2002 et 2006 [prĂ©sentation en ligne]

    Liens externes

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