Jonathan Holden
Jonathan Holden est un industriel anglais, bienfaiteur de la ville de Reims, né à Bradford (Angleterre) en 1828 et mort le , à Reims, 29, boulevard de la République[1].
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Jonathan Holden |
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Isaac Holden son oncle |
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Biographie
Directeur dâun peignage de laine fondĂ© par son oncle Isaac Holden en 1853. LâĂ©tablissement, situĂ© au 29 rue des Moissons, Ă©tait appelĂ© « lâusine des Anglais ou le peignage anglais ». Lâinstallation du peignage Isaac Holden, aux terrains des Coutures, boulevard Saint-Marceaux, allait donner un essor formidable au travail des laines brutes. L'usine Ă©tait Ă©tablie sur un terrain appelĂ© "la Potasse" en fonction de l'activitĂ© de l'entreprise qui l'avait prĂ©cĂ©dĂ©e. On y accĂ©dait depuis le boulevard Saint-Marceaux par une allĂ©e privĂ©e. Il faisait travailler 1 200 ouvriers en 1872.
Il se sĂ©para de son oncle en 1880 ou 1881 et crĂ©a sa propre entreprise, surnommĂ©e lâusine des Nouveaux Anglais, situĂ©e au 61 boulevard Dauphinot[2]. Il implanta dans la citĂ© rĂ©moise la premiĂšre peigneuse circulaire, remplaçant le travail Ă la main. Il favorisa ainsi le dĂ©veloppement de lâindustrie des tissus.
On lui doit lâapplication dans ses ateliers du peignage du boulevard Dauphinot, de lâĂ©gratteronneuse Harmel, qui amĂ©liora le produit peignĂ©, en le dĂ©barrassant de ce vĂ©gĂ©tal Ă crochets qui sâaccroche aux mĂšches de laines du mouton. Toute laine contenant une matiĂšre vĂ©gĂ©tale quelconque ne peut ĂȘtre employĂ©e pour « blanc » ou teinture claire quâaprĂšs avoir Ă©tĂ© nettoyĂ©e Ă fond. Avant lâĂ©gratteronnage, il fallait carboniser le produit, ce qui avait lâinconvĂ©nient de le ternir ou le jaunir, et lui interdire lâemploi pour « blanc ».
Le peignage Isaac Holden adhĂšre au cartel des peigneurs de laine, en sort en septembre 1890 et y rentre de nouveau en avril 1902. En 1908, le cartel obtient des peigneurs, Jonathan Holden (Ă Reims) et Isaac Holden & fils Ă Reims, lâengagement de ne pas monter dâunitĂ©s nouvelles pendant cinq ans. Ces engagements sont reconduits en 1913. Les Holden seront Ă©liminĂ©s du cartel en 1938 (Ă©viction des Ă©trangers au territoire)[3].
Parmi tant dâautres Ćuvres, crĂ©Ă©es ou subventionnĂ©es par lui, il fit bĂątir en 1887, Ă l'occasion du JubilĂ© d'or de la Reine Victoria, par l'architecte rĂ©mois Ernest Brunette et Ă ses frais, lâĂ©lĂ©gant pavillon de la bibliothĂšque populaire du quartier CĂ©rĂšs, place Alfred-Brouette, Ă Reims, devenue annexe de la BibliothĂšque municipale.
Pour se diversifier, Holden était aussi propriétaire de vignes à Boufarik en Algérie. Holden est l'instigateur d'un service de transport hippomobile avec 2 lignes en 1872 puis 3 en 1873 par l'entremise de L'Entreprise des Omnibus de Reims, puis la Compagnie Générale des Omnibus de Reims.
Il épousa Tamar Gill (1828-1892), puis Sarah Ellen Sugden. Il possédait le chùteau de Marzilly à Hermonville.
Il fut inhumĂ© au cimetiĂšre du Nord Ă Reims puis transfĂ©rĂ©, ainsi que son fils Isaac Holden (1861-1889), Ă Bradford. Le monument Holden, au cimetiĂšre du Nord, en marbre de Carrare, Ćuvre de Joseph Wary (1849-1918), sculpteur ornemaniste, signataire de la fontaine SubĂ©, rappelle les bienfaits de cette richissime et gĂ©nĂ©reuse famille dâindustriels anglais. Cette sĂ©pulture est vide de corps, car ceux-ci ont Ă©tĂ© exhumĂ©s en 1890 pour ĂȘtre rapatriĂ©s Ă Bradford. Le monument, comme le buste en bronze dâIsaac Holden (1861-1889), signĂ© Thomsen, ont Ă©tĂ© laissĂ©s en sa mĂ©moire.
En 1915, les peigneuses du Peignage Jonathan Holden, sauvées in extremis des tranchées de Reims, sont remontées dans divers bùtiments de la manufacture Normant frÚres à Romorantin, située dans le centre de la France. Les machines sont alors exploitées en participation entre l'industriel Benjamin Normant et la Société Anonyme Peignage Jonathan Holden. Au sortir de la guerre, en 1919, Normant rachÚte les machines pour une somme forfaitaire de 200 000 francs afin d'exploiter à son compte les peigneuses Holden qui restent ainsi définitivement installées à Romorantin.
Le premier peignage des Anglais, boulevard Saint-Marceaux, dĂ©truit durant la Grande Guerre, ne fut pas reconstruit. Les familles Ă©trangĂšres nâeurent pas droit aux dommages de guerre. Le peignage du boulevard Dauphinot fut reconstruit peu aprĂšs sous la raison sociale SociĂ©tĂ© de peignage de Reims.
La société Electrolux s'installe dans l'usine du boulevard Dauphinot à partir de 1957.
Une rue de Reims porte son nom Ă lâemplacement du peignage.
Décorations françaises
Articles connexes
Sources
- Histoire de l'entreprise et des chefs d'entreprise en France, L'Harmattan, 2001, Jean Lambert-Dansette.
- Harmel frĂšres, Harmel frĂšres et Jonathan Holden contre Isaac Holden et fils, de Croix, Ăditeur imp. coopĂ©rative, 1886
- Le textile oublié à Reims, article du journal L'Union du mardi 23 juin 2009
- Paul Hess, La vie Ă Reims pendant la guerre de 1914-1918 - Notes et impressions dâun bombardĂ©., Anthropos, Paris, , 582 p.
- Photographies du fonds Valois, Reims et environs. Photographies. 1914-1920, site de La contemporaine
- Jean-Yves Sureau, Les Rues de Reims, mémoire de la ville, par l'auteur, , 394 p. (ISBN 2-9500512-7-8)
Notes et références
- Acte de dĂ©cĂšs, Ătat civil de Reims, voir page 50
- Inventaire général du patrimoine culturel Conseil régional de Champagne-Ardenne
- Jean-Luc Mastin, Les groupes textiles du Nord face au marchĂ© (XIXe siĂšcle) : un improbable monopole collectif ? Lâexemple du cartel des peigneurs de laine, 1881-1914