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John Wilson Croker

John Wilson Croker ( - ) est une personnalité politique et écrivain Irlandais.

John Wilson Croker
Fonctions
Membre du 10e Parlement du Royaume-Uni
10e Parlement du Royaume-Uni (d)
Aldeburgh (en)
-
Membre du 9e Parlement du Royaume-Uni
9e Parlement du Royaume-Uni (d)
Aldeburgh (en)
-
Membre du 8e Parlement du Royaume-Uni
Dublin University (d)
-
Membre du 8e Parlement du Royaume-Uni
8e Parlement du Royaume-Uni (d)
Aldeburgh (en)
-
Membre du 7e Parlement du Royaume-Uni
7e Parlement du Royaume-Uni (d)
Bodmin (d)
-
Membre du 6e Parlement du Royaume-Uni
6e Parlement du Royaume-Uni (d)
Yarmouth (Isle of Wight) (en)
-
Membre du 5e Parlement du Royaume-Uni
5e Parlement du Royaume-Uni (d)
Athlone
-
Membre du 4e Parlement du Royaume-Uni
4e Parlement du Royaume-Uni (d)
Downpatrick (en)
-
Secrétaire à l'Amirauté (en)
Membre du Conseil privé du Royaume-Uni
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Formation
Activités
Père
John Croker (d)
Mère
Hester Rathborne (d)
Conjoint
Rosamund Carrington Pennell (d)
Enfants
Rosamond Hester Elizabeth Pennell (d)
Spencer Perceval Croker (d)
Autres informations
Parti politique
Membre de

Vie personnelle

John Wilson Croker naît à Galway, fils unique de John Croker, contrôleur général des douanes et accises d'Irlande. Il fait ses études au Trinity College à Dublin, où il obtient son diplôme en 1800. Immédiatement après, il entre au Lincoln's Inn et, en 1802, il est admis au barreau irlandais[1].

Son intérêt pour la Révolution française l'amène à rassembler un grand nombre de documents de valeur sur le sujet, qui se trouvent maintenant au British Museum. En 1804, il publia anonymement Familiar Epistles to J. F. Jones, Esquire, on the State of the Irish Stage, une série de critiques acerbes sur la gestion des théâtres de Dublin. Le livre est tiré cinq cinq fois en un an[1]. Intercepted Letter from Canton, également anonyme, connaît en 1805 le même succès. C'est une satire de la société de Dublin sous le couvert d'un reportage sur les mœurs chinoises à Quang-tchen sur le « Li-fee ». Au cours de cette période, un poème plutôt cinglant attribué à Croker conduit au suicide de l'acteur John Edwin (en), époux d'Elizabeth Rebecca Edwin (en)[2]. En 1807, il publie une brochure The State of Ireland, Past and Present, dans laquelle il préconise l’Émancipation des catholiques[1].

Il est un lointain parent de Thomas Crofton Croker (en), écrivain et antiquaire Irlandais, qui sert sous ses ordres à l'Amirauté[3].

Carrière parlementaire

En 1808, John Wilson Croker entre au Parlement en tant que député de Downpatrick, obtenant le siège par nomination, en dépit de son échec au scrutin. La perspicacité affichée dans son pamphlet irlandais amène Spencer Perceval à le recommander à Arthur Wellesley duc de Wellington, qui vient d'être nommé au commandement des forces britanniques dans la péninsule Ibérique, en tant que son adjoint au bureau du secrétaire en chef de l'Irlande. Cette relation crée une amitié qui reste intacte jusqu'à la mort du Duc de Wellington[1].

L'affaire cĂ©lèbre du duc d'York Ă  propos d'un trafic de commission militaire fournit Ă  Croker l'occasion de se distinguer. Le discours qu'il prononce le , en rĂ©ponse aux accusations du Colonel Wardle, fut considĂ©rĂ© comme efficace ; et Croker est promu au poste de premier secrĂ©taire de l'amirautĂ©, qu'il occupe sans interruption sous plusieurs gouvernement pendant plus de vingt ans. Parmi les premiers actes de sa carrière officielle figure la rĂ©vĂ©lation de George Villiers, un confrère qui a dĂ©tournĂ© les fonds publics Ă  hauteur de 280 000 ÂŁ. Villiers jouit d'une bonne rĂ©putation Ă  la cour et des mesures ne sont prises Ă  son encontre que lorsque Croker menace de dĂ©missionner[4]. Un First Lord de l'AmirautĂ© remarque vite que, si Croker est dĂ©crit comme le serviteur de son administration, l’inverse est Ă©galement vrai[5]. Le deuxième secrĂ©taire de l'amirautĂ©, John Barrow, devient un ami intime et son fils aĂ®nĂ© Ă©pouse la fille adoptive de Croker (une nièce de Croker)[6] - [7].

En 1816, il rĂ©duit la taille de la Royal Navy et plus de 1 000 navires sont dĂ©sarmĂ©s et placĂ©s dans la Flotte de rĂ©serve dans diverses bases navales britanniques. En 1824, il participe Ă  la fondation du club Athenaeum. Lorsque les membres votent pour 2 000 ÂŁ pour une glacière, il commanda au sculpteur John Henning une rĂ©plique grandeur nature de sculptures du ParthĂ©non en Pierre de Bath.

En 1827, il devient membre du Parlement pour la circonscription de l'UniversitĂ© de Dublin, après avoir siĂ©gĂ© successivement pour les arrondissements d'Athlone, de Yarmouth, de Bodmin et d'Aldeburgh. Il est nommĂ© conseiller privĂ© en [8] et, après avoir obtenu une pension de 1 500 ÂŁ par an, prend sa retraite de l'amirautĂ© en 1830. Il est un opposant rĂ©solu au projet de Reform Act 1832 et s'engage Ă  ne jamais siĂ©ger dans un parlement rĂ©formĂ© ; il quitte le Parlement lorsque la loi est adoptĂ©e en 1832. Plusieurs de ses discours politiques sont publiĂ©s sous forme de pamphlets, qui le montrent comme un dĂ©batteur de parti vigoureux et efficace, bien que peu scrupuleux et souvent s'attaquant aux personnes. Pourtant, il peut parfois ĂŞtre magnanime pour ses adversaires : lorsque Lord Althorp, lors d'un dĂ©bat Ă  la Chambre des communes, dĂ©clare que - mĂŞme s'il disposait de chiffres qui rĂ©futent l'argumentation de Croker - il les avait Ă©garĂ©s et il rĂ©pond qu'il ne douterait jamais de la parole d'Althorp. Croker est un ardent dĂ©fenseur de Robert Peel, mais il rompt finalement avec lui lorsqu'il commence Ă  plaider en faveur de l'abrogation de la loi sur le maĂŻs[1].

Carrière littéraire

John Wilson Croker est pendant de nombreuses années l’un des principaux contributeurs à The Quarterly Review dans le domaine littéraire et historique, auquel il est associé depuis sa fondation. L'esprit de rancœur dans lequel nombre de ses articles sont écrits a beaucoup contribué à tendre les rapports avec les autres contributeurs. Cela a également agi de manière défavorable sur la réputation de Croker en tant que membre du service de littérature en introduisant des animosités politiques dans la critique littéraire[1].

Il n'a aucune sympathie pour la nouvelle génération de poètes qui se révolte contre les méthodes artificielles du XVIIIe siècle[1]. En , il critique vertement Poems, publié au mois de décembre précédent par Alfred Tennyson. Cette attaque, conjuguée à la mort de son ami Arthur Hallam, dissuade le futur poète de publier pendant plus de neuf ans[9]. Il était également responsable du célèbre article publié dans Quarterly sur Endymion de John Keats. Shelley et Lord Byron reproche à cet article d'avoir provoqué la mort du poète (ils ont cependant attribué l'article à William Gifford).

Son magnum opus, une édition de Boswell's Life of Johnson en 1831, a fait l’objet d’une critique défavorable de Macaulay dans le Edinburgh Review (rival whig et opposant du Quarterly Review)[10]. Thomas Carlyle fait l'inventaire de ses principales critiques, dans la revue moins renommée Fraser's Magazine[11] :

  • que Croker Ă©crit de nombreuses notes peu utiles, superflues ou dĂ©crivant son incapacitĂ© Ă  comprendre le point de Johnson sur des questions pour lesquelles les lecteurs n’ont aucune difficultĂ©. Macaulay se plaint aussi (avec de nombreux exemples) d'erreurs factuelles dans ses notes. Carlyle est comprĂ©hensif sur les motivations de Johnson qui sont tous les deux d'origine modeste, avant d'Ă©crire des articles d'encyclopĂ©die contre des salaires, il s'affirme très choquĂ© de tenir pour acquis que Johnson aurait dĂ» avoir honte de rĂ©vĂ©ler qu'il vivait avec 4 pences et demi par jour.
  • que Croker n’a pas prĂ©servĂ© l’intĂ©gritĂ© du texte de Boswell, mais qu'il a insĂ©rĂ© dans le texte quatre autres rĂ©cits de Johnson (Hawkins, Mme Thrale, etc.), ne se distinguant que de Boswell authentique en Ă©tant entre crochets, de sorte que le dĂ©but d'une phrase est d'un auteur mais la suite est d'un autre[11].

Croker n’a pas répondu immédiatement à l’attaque de Macaulay, mais lorsque les deux premiers volumes de History de Macaulay ont paru, il en a profité pour souligner les inexactitudes du travail de Carlyle[1].

Croker s'occupe pendant plusieurs années d'une édition annotée des œuvres d'Alexander Pope. Il la laisse inachevée lors de sa mort, mais il a ensuite été complété par Whitwell Elwin et William John Courthope. Il meurrt à St Albans Bank, Hampton[1].

Croker est généralement considéré comme le modèle dont Benjamin Disraeli avait tiré le personnage de « Rigby » dans le roman Coningsby, car il a assuré pendant de nombreuses années la seule gestion des domaines du marquis de Hertford, le « Lord Monmouth » de l'histoire[1]. On peut également trouver des représentations hostiles de Croker dans les romans Florence Macarthy de Lady Morgan (opposante politique que Croker a soumis à des critiques notoires dans le Quarterly) et The Anglo-Irish of the Nineteenth Century de John Banim.

Postérité

Croker Bay (en) est baptisé ainsi par l'explorateur William Edward Parry en hommage à John Wilson Croker[12].

Cape Croker sur la Péninsule Bruce de l'Ontario est baptisé également de son nom par Henry Wolsey Bayfield[13].

Bibliographie

  • C. I. Hamilton, « John Wilson Croker : Patronage and Clientage at the Admiralty, 1809–1857 », Historical Journal, vol. 43,‎
  • (en) Robert Portsmouth, John Wilson Croker : Irish Ideas and the Invention of Modern Conservatism, Dublin, Irish Academic Press,
  • (en) William Thomas, The Quarrel of Macaulay and Croker : Politics and History in the Age of Reform, Oxford University Press, Oxford,

Références

  1. (en) « John Wilson Croker », dans Encyclopædia Britannica, 1911 [Wilson Croker (en) Lire en ligne sur Wikisource].
  2. (en) « Edwin, John (1768–1805) », dans Leslie Stephen, Dictionary of National Biography, vol. 17, Londres, Smith, Elder & Co, .
  3. (en) N. C. Hultin, « Belief and Interpretation in T. Crofton Croker's Legends of the Lakes », Folklore, vol. 98,‎ , p. 65–79 (DOI 10.1080/0015587x.1987.9716397, JSTOR 1259402)
  4. (en) Roger Knight, Britain Against Napoleon : The Organization of Victory 1793-1815, Londres, Penguin Books, , 720 p. (ISBN 978-0-14-103894-0), p. 337
  5. (en) Roger Knight, Britain Against Napoleon : The Organization of Victory 1793-1815, Londres, Penguin Books, , 720 p. (ISBN 978-0-14-103894-0), p. 339
  6. « The Late Sir John Barrow », Illustrated London News,‎ , p. 16
  7. (en) Roger Knight, Britain Against Napoleon : The Organization of Victory 1793-1815, Londres, Penguin Books, , 720 p. (ISBN 978-0-14-103894-0), p. 472
  8. « The Mirror of Fashion », Morning Chronicle, Londres,‎ , p. 3
  9. (en) Michael Milgate, Tennyson, Oxford University Press, , p. 9
  10. (en) « Macaulay's Review of Croker's Boswell »
  11. (en) Fraser's Magazine, numéro 28 ; cité dans Carlyle English and Other Critical Essays(Dent & Sons, London, 1915) ("no 704 of Everyman's Library")
  12. (en) Charles Kitchell Gardner, The Literary and Scientific Repository, and Critical Review, vol. 4, Wiley and Halsted, , Digitized Feb 26, 2007 Ă©d., 65 p. (lire en ligne)
  13. (en) Alan Rayburn, Place names of Ontario, University of Toronto Press, , 404 p. (ISBN 0-8020-0602-7), p. 56

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