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John Lemoinne

John Marguerite Émile Lemoinne, né le à Londres et mort le à Paris, est un journaliste, diplomate et homme politique français.

John Lemoinne
Gravure par Mlle Chevallier dans le Magasin pittoresque de 1894.
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Distinction

Biographie

Ayant commencĂ© en Angleterre, oĂą il Ă©tait nĂ© de parents français, ses Ă©tudes classiques qu’il acheva en France, les langues anglaise et française Ă©taient aussi familières l’une que l’autre Ă  Lemoinne. AttachĂ© d’abord au ministère des Affaires Ă©trangères, il fut appelĂ©, en 1840, Ă  la rĂ©daction du Journal des DĂ©bats auquel il appartint pendant près d’un demi-siècle. ChargĂ© de la correspondance anglaise, il traitait spĂ©cialement les questions de politique Ă©trangère, admirant, sous le Second Empire, la libertĂ© des institutions anglaises par contraste avec les mĂ©thodes napolĂ©oniennes. Devenu depuis rĂ©dacteur en chef, il oscilla quelque temps entre la rĂ©publique conservatrice, soutenant Thiers après 1871, et la monarchie constitutionnelle jusqu’à ce que la politique du « comte de Chambord Â» l’en empĂŞche, et il se rangea ensuite avec les rĂ©publicains modĂ©rĂ©s, se prononçant pour la rĂ©publique dĂ©finitive (1873-1875).

Pendant la période du , il fut un des journalistes qui combattirent avec le plus de talent et d’énergie le gouvernement de l’ordre moral. Trois ans plus tard, le , il fut élu sénateur inamovible, sans concurrent, à la majorité de 142 voix, et prit place au centre gauche. Nommé ministre plénipotentiaire à Bruxelles le , il donna sa démission, le suivant. En dépit de sa connaissance profonde de l’Angleterre, son ton envers la politique anglaise a beaucoup changé au fil du temps, et bien qu’il n’ait jamais partagé l’extrême animosité de certains Français envers l’Angleterre à partir de 1882, lors de la colonisation de l’Égypte, l’attitude critique qu’il a conservée a servi à stimuler l’anglophobie ambiante.

Élu membre de l’AcadĂ©mie française le , en remplacement de Jules Janin, il fut reçu le . Lemoinne a aussi donnĂ© au Journal des DĂ©bats des articles littĂ©raires dont les Ă©crivains anglais lui ont en gĂ©nĂ©ral fourni les sujets. Il a Ă©galement fourni aussi de nombreux travaux Ă  la Revue des deux Mondes ; quelques-uns se rattachent Ă  l’histoire politique, comme ceux-ci : De la Monarchie des Afghans, les Druses et les Maronites, les Anglais et les Russes dans le Caboul (1842). D’autres sont des Ă©tudes sur l’Angleterre, parmi lesquelles : MĹ“urs Ă©lectorales de la Grande-Bretagne ; De la LĂ©gislation anglaise sur les cĂ©rĂ©ales ; de l’Éducation religieuse des classes manufacturières ; l’Église d’Irlande ; l’Irlande et le Parlement anglais (1847). Plusieurs enfin sont des Ă©tudes biographiques parmi lesquelles on a distinguĂ© : la Vie de Brummel (1844) ; la Cour de Berlin, la Cour de Saint-PĂ©tersbourg, Caroline de Brunswick (1846). Il a rĂ©uni quelques-uns de ses articles sous le litre d’Études critiques et biographiques (1862, in-18).

Lemoinne fut, en dernier lieu, un des rédacteurs groupés par le journal le Matin pour défendre à tour de rôle chacune des principales opinions politiques du jour. Il avait été décoré, le , comme ancien attaché au ministère des affaires étrangères, de la Légion d’honneur.

Ouvrages

  • Les Élections en Angleterre, lettres publiĂ©es dans le Journal des dĂ©bats, Paris, J. Hetzel, 1841.
  • Les Anglais dans le Caboul, Paris, au bureau de la Revue des deux mondes, 1842.
  • Affaires de Rome, Paris, E. Blanchard, 1850.
  • (en) « Letters of John Lemoinne Â», Ă©d. Dionysius Lardner, The Great Exhibition and London in 1851, etc. London, Longmans, Brown, Green, and Longmans, 1852.
    Lettres sur l’Exposition universelle de 1851 de Londres.
  • Études critiques et biographiques : Études critiques : Shakspeare, l’abbĂ© PrĂ©vost, Goethe… ; Études biographiques : Brummel, O’Connel, Robert Peel, Haydon, Chateaubriand…, Paris, Michel LĂ©vy frères, 1852.
  • De l’intĂ©gritĂ© de l’Empire ottoman, Paris, M. LĂ©vy frères, 1853.
  • Le Passage du Nord, Strasbourg, Treuttel et WĂĽrtz, 1854.
  • Nouvelles Ă©tudes critiques et biographiques, Paris, Michel LĂ©vy frères, 1863.
  • Histoire de Manon Lescaut et du chevalier Des Grieux par l’abbĂ© PrĂ©vost, Nouv. Ă©d. prĂ©cĂ©dĂ©e d’une Ă©tude, Paris, LĂ©vy, 1900.

DĂ©corations

Chevalier de la LĂ©gion d'honneur Chevalier de la LĂ©gion d'honneur (1846)[1]

Notes et références

Sources

  • Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littĂ©ratures, Paris, Hachette, 1893, 1740 p., p. 967.

Liens externes

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