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Johannes Smetius

Johannes Smith Van Der Ketten, dit Johannes Smetius, né à Aix-la-Chapelle le et mort à Nimègue le , est un ministre, collectionneur et archéologue néerlandais, particulièrement connu pour sa collection d’antiquités romaines et ses études du passé romain de la ville de Nimègue.

Johannes Smetius
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  60 ans)
Nimègue
SĂ©pulture
St Steven's Church (en)
Activités

Biographie

Fils ainé du marchand de textile, Johann Smith de Kettenis et de Mary Raets de Karken, Smetius suivit ses parents à Nimègue, après la prise, en 1614, de sa ville natale par le commandant espagnol Ambrogio Spinola. Après avoir fait ses humanités avec succès, il suivit les leçons du célèbre Johan Pontanus, qui enseignait la physique et les mathématiques à l’université de Harderwijk depuis environ 1601, et se rendit en France, où il perfectionna ses connaissances avec les meilleurs professeurs.

Après être entré dans la carrière du ministère évangélique, tandis qu’il était en France, la ville de Nimègue lui offrit le droit de bourgeoisie. Ii s’y rendit avec son père et sa mère, qui y terminèrent leurs jours. Après peu de temps, il y fut pourvu d’un poste de pasteur, et de la chaire de philosophie. Ces emplois suffisaient pour le fixer à Nimègue, mais le mariage avantageux qu’il fit, bientôt après, avec la fille du nommé Régner Bouwens, qui lui donna un fils, acheva de le fixer dans cette ville.

MalgrĂ© les devoirs de ses fonctions pastorales, Smetius trouva le loisir de cultiver son gout pour les lettres et aussi pour la poĂ©sie latine. C’est nĂ©anmoins surtout Ă  l’étude des antiquitĂ©s qu’il s’attacha. Très vite fascinĂ©, dès après son arrivĂ©e Ă  Nimègue, par le passĂ© de sa ville d’adoption, il avait, dès 1618, commencĂ© Ă  collecter des antiquitĂ©s romaines et commencĂ© Ă  former un cabinet qu’il augmenta toujours depuis et qu’il rendit assez considĂ©rable, passant, pendant plus de trente ans, beaucoup de temps et d’argent Ă  collecter et Ă  Ă©tudier les vestiges archĂ©ologiques d’époque romaine exhumĂ©s dans la ville et ses alentours. L’excavation des fondations de tuf, au cours des annĂ©es 1620, avait, de surcroit, livrĂ© un très grand nombre d’objets anciens datant de l’époque romaine. Leur abondance permit Ă  Smetius de parvenir Ă  former un cabinet d’antiques, la collection Smetius (en), considĂ©rĂ© comme l’un des ornements de sa ville. De plus, connaissant l’intĂ©rĂŞt de Smetius pour les antiquitĂ©s, les NimĂ©gois lui offraient les dĂ©couvertes qu’ils effectuaient lors de fouilles, d’excavations ou de travaux routiers. Son mĂ©dailler contenait environ 10 000 pièces romaines, dont près de mille Ă©taient encore inĂ©dites, et environ 4 500 autres antiquitĂ©s romaines. Smetius ouvrait Ă  tout le monde ce cabinet, qui Ă©tait dans sa maison près de l’église des Dominicains, ce qui lui attirait une infinitĂ© de visites, mĂŞme de gens de la plus haute distinction. Parlant huit ou dix langues avec une Ă©gale facilitĂ©, il se faisait un plaisir de montrer ses richesses aux curieux qui s’empressaient de le visiter et leur donnait toutes les explications qu’ils pouvaient dĂ©sirer.

Smetius n’était pas le seul, à cette époque, à collecter des antiquités. Bien avant lui, de riches citoyens de la République hollandaise avaient créé, par érudition ou intérêt, des collections privées d’antiquités romaines. Pour beaucoup de gens, la constitution de ce genre de cabinet de curiosités était une question de statut, alors que l’intérêt qui présidait aux choix de Smetius était purement scientifique, répondant moins à la préciosité, la rareté ou la beauté des objets, qu’à leur valeur historique pour la ville de Nimègue. C’est en partie pour cette raison que Smetius est souvent considéré comme un pionnier de l’archéologie scientifique de Nimègue, d’autant plus qu’au cours de sa vie, il a donné un certain nombre de publications sur le passé romain de la ville, dont Nijmegen, stad der Bataven[1]. Cet ouvrage de Smetius, dont les études archéologiques enchantaient la municipalité nimégoise, a représenté une importante contribution au statut de cette ville au sein des Provinces-Unies.

Tombe de Johannes Smetius et de ses parents dans l’église Saint Stevens.

Le , Smetius Ă©tait en train de prĂŞcher lorsqu’il se sentit mal. Mort un plus tard dans la journĂ©e, il fut enterrĂ©, avec ses parents, dans l’église Grote of Sint-Stevenskerk oĂą il officiait depuis 1618. Son oraison funèbre fut prononcĂ© par Lambert Goris, pensionnaire de Nimègue. Après sa mort, son cabinet, dont un certain nombre de pièces furent donnĂ©es, par la suite, Ă  la ville de Nimègue, fut acquis, pour 20 000 florins, par l’Électeur palatin Jean-Guillaume de Neubourg-Wittelsbach, qui le fit transporter Ă  Dusseldorf. La dispersion, avec le temps, de la majeure partie de sa collection, a dĂ©sormais rendu impossible de dĂ©terminer quelle pièce a appartenu au cabinet Smetius.

Avec Lambert Goris, il a également été l’initiateur de l’école illustre, qui a donné naissance à l’ancienne université de Nimègue (en), ainsi qu’à la bibliothèque de la ville. Il avait aussi entrepris de former un Recueil de sentences et de proverbes hollandais, dans le but de prouver que cette nation ne le cède en sagesse à aucun peuple de l’antiquité, Spartiates, Romains, etc., mais ce projet est resté sans exécution. Il avait un fils, Jean Smetius, né vers 1630 à Nimègue, qui se destina de bonne heure à l’état ecclésiastique et, après avoir exercé le pastorat à Alkmaar, reçut une vocation pour Amsterdam, où il mourut, le . La Smetiusstraat, au centre-ville de Nimègue, a été nommée d’après lui.

Publications

Outre quelques pièces de vers, et des lettres dans différents recueils, on a de lui :

  • Oppidum Batavorum seu Noviomagum liber singularis, Amsterdam, 1644, in-4°, traduit en hollandais.
    Dans cet ouvrage, qui contient des recherches sur l’origine des Bataves, Smetius attaque, page 11 et suiv., l’opinion de Cluwer et d’autres géographes, selon laquelle la ville de Batavodurum citée par Tacite (Hist. v, 19) désignait Batenborch, forteresse située près de la rive droite de la Meuse, une lieue au-dessous de Ravejleyn. Smetius s’efforce de prouver que cette ville est Nimègue.
  • Thesaurus antiquarius seu Smetianus, sive notitia elegantissimæ supellectilis Romanæ et rarissimæ Pinacothecæ, etc., Amsterdam, 1658, in-12.
    Cet ouvrage, qui contient la description de son cabinet, a été réimprimé avec des additions par son fils, sous le titre de Antiquitates Noviomagenses, sive notitia rarissimarum rerum antiquarum quas in veteri Batavorum oppido comparaverunt J. Smetius pater et filius, Nimègue, 1678, in-4°. avec 5 pl.

Notes

  1. Rééd. Nimègue, SUN, 1999, (ISBN 978-9-06168-660-6), 2 vol. ; illustrations.

Sources

  • Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne ou histoire par ordre alphabĂ©tique, de la vie privĂ©e et publique de tous les hommes qui se sont distinguĂ©s par leurs Ă©crits, leurs actions, leurs talents, t. 42e, Louis-Gabriel Michaud, , 584 p. (lire en ligne), p. 470-1.
  • Jean-NoĂ«l Paquot, MĂ©moires pour servir Ă  l’histoire littĂ©raire des dix-sept provinces des Pays-Bas, de la principautĂ© de Liège et de quelques contrĂ©es voisines, t. 3e, Louvain, Imprimerie AcadĂ©mique, , 693 p. (lire en ligne), p. 56-7.

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