Accueil🇫🇷Chercher

Jeu de paume de Rennes

Le Jeu de paume est un bâtiment situé à l’ouest du quartier Centre de Rennes, au 12, rue Saint-Louis. C’est le seul bâtiment subsistant de l’ancien grand séminaire des Eudistes fondé en 1670[1] et l'un des plus anciens bâtiments de jeu de paume en élévation conservé en France[2].

Jeu de paume de Rennes
Salle du PĂ©lican
Façade de la salle.
Présentation
Type
salle de jeu de paume, chapelle
Destination actuelle
propriété de la ville de Rennes
Construction
XVIe siècle
Propriétaire
Ville de Rennes (d)
Patrimonialité
Localisation
Pays
RĂ©gion
DĂ©partement
Commune
Adresse
rue Saint-Louis (d)
Coordonnées
48° 06′ 51″ N, 1° 40′ 57″ O
Localisation sur la carte d’Ille-et-Vilaine
voir sur la carte d’Ille-et-Vilaine
Localisation sur la carte de Rennes
voir sur la carte de Rennes

Historique

Jeu de paume

L'annĂ©e de crĂ©ation de l'Ă©difice reste Ă  ce jour inconnue. Une analyse dendrochronologique, menĂ©e en 2011[3], indique cependant que le bois utilisĂ© dans la charpente du bâtiment a Ă©tĂ© abattu au cours des annĂ©es 1605-1607. Le jeu de paume aurait donc Ă©tĂ© construit au dĂ©but du XVIIe siècle. Le jeu de paume mesure 28,82 mètres sur 9,15 mètres et prĂ©sente Ă  l'intĂ©rieur une bonne conservation des Ă©lĂ©ments de charpente montrant les caractĂ©ristiques d'un jeu de paume. Si les galeries et escaliers ont disparu, les traces subsistantes sont bien conservĂ©es[2].

Dans son ouvrage Le Vieux Rennes, l'historien Paul Banéat relate que le jeu de paume de la rue Saint-Louis, baptisé « Le Pélican », était un lieu très fréquenté[4]. Ce sport, ancêtre du tennis, était en effet très prisé au XVIIe siècle. Preuve de cet engouement, dans les années 1650, le quartier comptait trois autres salles de jeux de paume dans les rue Saint-Louis, rue de Penhoët et rue Saint-Michel[5]. Si le quartier abritait une telle concentration de lieux sportifs, c'est qu'à l'époque il était situé dans les faubourgs de la ville où il restait suffisamment d'espace pour implanter ces lieux de loisirs[5].

En 1686, Palasne de la MĂ©nardière, huissier au Parlement de Bretagne et propriĂ©taire de l'Ă©difice, vend « Le PĂ©lican » pour la somme de 6 000 livres. L'acheteur est Charles Ferret, seigneur du Tymeur, riche magistrat du Parlement de Bretagne[6]. Celui-ci achète le bâtiment pour le compte de l'Ă©vĂŞchĂ© de Rennes : le grand sĂ©minaire, confiĂ© aux Eudistes, s'y installe peu après[6].

Transformation en chapelle

La salle du jeu de paume devient alors une chapelle. L'architecture est revue avec la création d'un transept par l'ajout de deux extensions à l'est et à l'ouest, et la pose d'une voûte lambrissée au plafond[2]. Sur le fronton de la façade sud du bâtiment, une citation latine datée de 1690 et tirée de la geste de Jacob du livre de la Genèse (chapitre 28, verset 17 : « Non est hic aliud nisi domus dei et porta cæli » (« Ici est véritablement la maison de Dieu et la porte du Ciel ») attestent de la fonction religieuse du lieu[5].

La transformation de la salle du jeu de paume en chapelle correspond aux mutations du quartier et à la perte d'intérêt du jeu[2]. À la fin du XVIIe siècle, cette partie de Rennes prend en effet une coloration religieuse avec les nombreux couvents et édifices religieux construits dans les alentours[6]. En plus du grand séminaire qui s'est installé dans la rue Saint-Louis, on peut citer le couvent des Jacobins déjà présent sur la place Sainte-Anne et celui de la Visitation dans la rue du même nom.

Usage civil

Le bâtiment connaît ensuite plusieurs affectations. Il est confisqué à l'Église lors de la Révolution, et devient en 1793 la propriété de l'armée, le grand séminaire devenant hôpital militaire[2] . Il est acheté par la Ville de Rennes en 1994, qui y installe des bureaux pour ses services municipaux[5].

La totalité du bâtiment est inscrit aux Monuments historiques par arrêté du [7] - [8] - [9].

Avant la réhabilitation du bâtiment, une campagne de fouilles est menée par l'Institut national de recherches archéologiques préventives en 2014[2]. Celle-ci permet de redécouvrir le jeu de paume à travers ses différents éléments d'architecture caractéristiques comme le carreau ou les galeries des spectateurs[10]...

En décembre 2019 a lieu inauguration du bâtiment reconverti, ainsi que celui de la salle de La Cité situé à côté, en équipement de quartier intergénérationnel[11].

  • Inscription du livre de la Genèse sur le fronton de la façade.
    Inscription du livre de la Genèse sur le fronton de la façade.
  • Façade latĂ©rale de la salle.
    Façade latérale de la salle.

Notes et références

  1. Ancien séminaire, devenu hôpital militaire, sur Gertrude, base du service de l’Inventaire du patrimoine de la région Bretagne.
  2. Inrap, « Rennes redécouvre son jeu de Paume et un quartier de la ville antique », (consulté le ).
  3. Analyse dendrochronologique réalisée par Dendrotech. Publié par Dendrotech en 2011, N° d'inventaire : DT-2011-006
  4. Paul Banéat, Le Vieux Rennes, Plihon et Hommay éditeurs, 2011.
  5. Gauthier Aubert, « Rue Saint-Louis : le jeu de paume perdu et retrouvé », Place publique, no 21, janvier-.
  6. Amélie Cano, « Les trésors cachés de Rennes », L'Express, .
  7. Notice no PA35000045, base Mérimée, ministère français de la Culture
  8. Liste des immeubles protégés au titre des monuments historiques en 2012.
  9. Arrêté no 2012-4708 portant inscription au titre des monuments historiques du bâtiment de l'ancien jeu de paume à Rennes (Ille-et-Vilaine).
  10. Site INRAP page Le-jeu-de-paume-de-Rennes
  11. site officiel du jeu de paume, page Histoire

Annexes

Bibliographie

  • AmĂ©dĂ©e Guillotin de Corson, PouillĂ© historique de l'archevĂŞchĂ© de Rennes.
  • Paul BanĂ©at, Le Vieux Rennes.
    • Extrait publiĂ© dans le Bulletin et mĂ©moires de la SociĂ©tĂ© archĂ©ologique du dĂ©partement d'Ille-et-Vilaine, tome XXXVII, deuxième partie, 1908, chapitre « Rue Saint-Louis (Canton N.-O.). », pp. 77-78 (lire en ligne).
  • Elen Cadiou, « Le PĂ©lican : une chapelle dans un jeu de paume », ArchĂ©ologia, no 598, , p. 50.
  • E. Esnault, « Le jeu de paume du PĂ©lican », in: R. Ferrette, 10 et 12 rue Saint-Louis, Rennes (Ille-et-Vilaine, rapport de fouille, Cesson-SĂ©vignĂ©, Inrap GO.

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.