Jessikka Aro
Jessikka Aro, nĂ©e en 1980, est une journaliste finlandaise travaillant pour la radio-tĂ©lĂ©vision publique Yle. En , elle commence Ă enquĂȘter sur les trolls pro-russes sur Internet, mais elle est, elle-mĂȘme, victime de leurs activitĂ©s[1] - [2]. MenacĂ©e de mort, ce harcĂšlement conduit Ă la condamnation de trois personnes, en [3]. En 2019, elle est informĂ©e qu'elle va recevoir le prix international de la femme de courage, mais celui-ci est annulĂ©, juste avant la cĂ©rĂ©monie, en raison de ses critiques envers Donald Trump[4].
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Putin's Troll Army (d) |
Trolls russes
Jessikka Aro voit dans les actions des trolls en relation avec le Kremlin « une menace pour la liberté d'expression du peuple finlandais », affirmant à la Deutsche Welle (DW) qu'elle « était vraiment étonnée d'apprendre que c'est [un sujet] assez important, trÚs important en fait »[5].
AprĂšs un dĂ©placement Ă Saint-PĂ©tersbourg, pour enquĂȘter sur l'Internet Research Agency, oĂč elle interviewe des employĂ©s de lâusine Ă trolls qui crĂ©ent de faux comptes en ligne et produisent de fausses histoires, elle se heurte Ă une vive rĂ©action des trolls pro-russes[1] - [5] - [6]. Elle dĂ©crit des messages injurieux, un appel tĂ©lĂ©phonique d'un numĂ©ro ukrainien avec le bruit d'un coup de pistolet Ă l'autre bout, ainsi qu'un texto sur son tĂ©lĂ©phone cellulaire prĂ©tendant provenir de son pĂšre, qui Ă©tait mort 20 ans auparavant, indiquant qu'il la surveillait[7]. Les sites web nationalistes russes l'ont dĂ©crite comme travaillant pour les agences de sĂ©curitĂ© de l'Occident[8]. Johan BĂ€ckman (en), qui a fait de fausses dĂ©clarations sur son aide aux services de sĂ©curitĂ© estoniens et amĂ©ricains, a Ă©tĂ© l'un de ses critiques virulents[2] - [7]. Jessikka Aro a dĂ©clarĂ© au magazine Foreign Policy : « Le but de ces campagnes est de discrĂ©diter les voix qui critiquent la Russie en Finlande »[8]. Sa sĂ©rie d'articles lui a valu le Prix Bonnier de journalisme (en), en .
Des responsables de l'Union européenne ont déclaré au Sydney Morning Herald qu'il s'agissait d'une escalade dans la « guerre de l'information » russe contre l'Occident[7]. En 2016, Jessikka Aro publie un article dans le journal du Parti populaire européen, décrivant le harcÚlement « brutal » qu'elle attribue aux trolls russes[9]. Ce comportement comprend le doxing, comme le fait de révéler sa condamnation pour possession de drogue, à l'ùge de 20 ans, qui s'est transformée en une fausse affirmation selon laquelle elle serait une « négociante de drogue de l'OTAN »[3] - [9].
Prix international de la femme de courage 2019
Jessikka Aro a dĂ©clarĂ© au magazine amĂ©ricain Foreign Policy que le dĂ©partement d'Ătat des Ătats-Unis l'avait informĂ©e, en , qu'elle serait l'une des laurĂ©ates du Prix international de la femme de courage de 2019. Cette notification, qualifiĂ©e d'« erreur regrettable » par un reprĂ©sentant du dĂ©partement d'Ătat, a Ă©tĂ© annulĂ©e peu avant la cĂ©rĂ©monie de remise du prix. Selon Mme Aro et des responsables amĂ©ricains, qui connaissent bien les dĂ©libĂ©rations internes, le prix a Ă©tĂ© annulĂ© aprĂšs que des responsables amĂ©ricains eurent examinĂ© les messages d'Aro sur les mĂ©dias sociaux et dĂ©couvert qu'elle avait critiquĂ© le prĂ©sident Donald Trump. Un porte-parole du dĂ©partement d'Ătat amĂ©ricain n'a pas rĂ©pondu aux questions sur l'identitĂ© du dĂ©cideur ou sur les motifs de la dĂ©cision[4]. Le prix correspondant a Ă©tĂ© remis Ă la Sri Lankaise Marini de Livera[10]. Un Ă©ditorial du Washington Post a commentĂ© : « Mme Aro mĂ©ritait le prix. Elle devrait garder la tĂȘte haute pour son courage, contrairement Ă ceux qui lui ont refusĂ© cet honneur »[11]. La Commission sĂ©natoriale des relations extĂ©rieures des Ătats-Unis a demandĂ© une enquĂȘte du Bureau de l'Inspecteur gĂ©nĂ©ral du DĂ©partement d'Ătat (en)[12].
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Jessikka Aro » (voir la liste des auteurs).
- (en) Andrew Higgins, « Effort to Expose Russiaâs âTroll Armyâ Draws Vicious Retaliation », sur le site du New York Times, (consultĂ© le ).
- (en) Jessikka Aro, « My Year as a Pro-Russia Troll Magnet: International Shaming Campaign and an SMS from Dead Father », sur le site de l'Yle, (consulté le ).
- (en) Andrew Higgins, « Three Internet Trolls Convicted of Systematic Defamation Against Journalist in Finland », sur le site du New York Times, (consulté le ).
- (en) « U.S. Cancels Journalistâs Award Over Her Criticism of Trump », sur le site du Foreign Policy, (consultĂ© le ).
- (en) Teri Schultz, « Pro-Kremlin online harassment on trial in Finland », sur le site de la Deutsche Welle, (consulté le ).
- (en) « Yle Kioski Traces the Origins of Russian Social Media Propaganda â Never-before-seen Material from the Troll Factory », sur le site de l'Yle, (consultĂ© le ).
- (en) Nick Miller, « Finnish journalist Jessikka Aro's inquiry into Russian trolls stirs up a hornet's nest », sur le site du Sydney Morning Herald, (consulté le ).
- (en) Reid Standish, « Why Is Finland Able to Fend Off Putinâs Information War? », sur le site Foreign Policy, (consultĂ© le ).
- (en) Aro Jessikka, The cyberspace war : propaganda and trolling as warfare tools, European View, , p. 121â132.
- (en) « Sri Lankaâs Marini De Livera awarded the Women of Courage award from Melania Trump », sur le site newsfirst.lk, (consultĂ© le ).
- (en) « She exposed Russian trolling. Her award for her work was rescinded after she criticized Trump. », sur le site du Washington Post, (consulté le ).
- (en) Manu Raju et Jennifer Hansler, « New documents raise questions over State Dept. move to rescind honor for Trump critic », sur le site de la CNN, (consulté le ).