Jean le Lydien
Jean le Lydien (en grec Ιωάννης Λαυρέντιος Λυδός), ou Joannes Laurentius Lydus, est un fonctionnaire et écrivain byzantin du VIe siècle.
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Ἰωάννης ὁ Λυδός |
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Biographie
Les sources pour connaître Jean le Lydien en dehors de ses écrits sont deux courtes notices dans la Bibliothèque de Photios (codex 180) et la Souda[1]. Photios pour son compte-rendu s'est appuyé sur la partie autobiographique de Jean (Magistratibus, III, 26-30)[2].
Les traités des Prodiges et Mois sont dédiés à Gabriel, préfet de Constantinople en 543[3].
Il est né en 491[4] à Philadelphie en Lydie, d'où son cognomen (surnom) « Lydus ».
À 20 ans, il part chercher fortune à Constantinople en tant que secrétaire pour le divin consistoire. Aucun emploi n'étant disponible, il suit des cours de philosophie donnés par Agapios, un professeur néoplatonicien, élève de Proclos, vanté par les antiques (notamment Photios au codex 242, Damascios et Christodore) surtout pour ses habiletés dans la critique littéraire[5]. Jean en garda une grande culture, on releva des extraits d'Aristote, Simplicius, une Esquisse de la philosophie platonicienne, Jamblique, Porphyre, Hermès Trismégiste et Proclos[6]. Grâce à Ammianus et Zôticos, il gravit rapidement les échelons et fit fortune. Il parvient à travailler dans l'administration de la préfecture prétorienne de l'Est sous Anastase Ier et Justinien.
Il prit sa retraite en 551-552 après avoir atteint le grade suprême de Cornicularius et dû probablement mourir entre 557 et 561, si on se base sur les traités de paix de la guerre Lazique qu'il évoque ou non[7].
Œuvres
Pendant sa retraite forcée, il s'occupe à la rédaction de livres sur l'Antiquité romaine, dont trois sont parvenus jusqu'à nous :
- De Ostentis (Περί Διοσημειῶν), sur l'origine et les progrès de l'art de la divination.
- De Magistratibus reipublicae Romanae (Περί αρχών της Ρωμαίων πολιτείας), intéressant pour ses détails sur l'administration justinienne, et rédigé vers 550.
- De Mensibus (Μηνολόγιον), histoire des différentes festivités du calendrier.
La valeur principale des livres de Jean le Lydien provient du fait que l'auteur fait usage de travaux à présent perdus d'autres auteurs antiques latins sur des sujets similaires. Jean le Lydien est aussi chargé par Justinien de composer un panégyrique sur l'empereur et une histoire de sa campagne contre les Sassanides mais celles-ci sont perdues, de même que ses compositions poétiques.
Un seul manuscrit transmit le traité : le Caseolinus (BN suppl. gr. 257), sigla O, découvert à Constantinople en 1785 par Jean-Baptiste-Gaspard d'Ansse de Villoison et nommé en référence à l'ambassadeur Marie-Gabriel-Florent-Auguste de Choiseul-Gouffier, qui le donna à la BNF en 1802[8]. L'Editio princeps est de Jean-Dominique Fuss[9]. Le manuscrit contient les trois traités de Jean, il est daté du Xe siècle[10]. Il devait probablement faire partie de la collection de Nicolas Mavrocordato[11]. Il est extrêmement dégradé avec plusieurs tâches de vin[12]. Une copie de O fut effectué en 1765 à Athènes, ce manuscrit disparu en 1917 dans un incendie[13]. La tradition indirecte pour Lydus se base sur les autres écrits de Photios, sa correspondance et ses Amphilochia, des manuscrits juridiques, l'encyclopédie de Constantin VII Porphyrogénète ou le glossaire dit de Cyrille[14].
Notes et références
- C.U.F. / Tome 1, partie 1, p. XIII-XIV.
- C.U.F. / Tome 1, partie 1, p. XVII.
- C.U.F. / Tome 1, partie 1, p. XVI.
- C.U.F. / Tome 1, partie 1, p. XVIII.
- C.U.F. / Tome 1, partie 1, p. XXI-XXVII.
- C.U.F. / Tome 1, partie 1, p. LII-LXXV.
- C.U.F. / Tome 1, partie 1, p. XLV-XLVI.
- C.U.F. / Tome 1, partie 1, p. DCCXLI-DCCXLII.
- C.U.F. / Tome 1, partie 1, p. DCCLXIII.
- C.U.F. / Tome 1, partie 1, p. DCCXLIII.
- C.U.F. / Tome 1, partie 1, p. DCCXLII.
- C.U.F. / Tome 1, partie 1, p. DCCXLIV.
- C.U.F. / Tome 1, partie 1, p. DCCXLVIII-DCCXLIX.
- C.U.F. / Tome 1, partie 1, p. DCCL, DCCLX.
Bibliographie
Éditions
- Jean Le Lydien (trad. Michel Dubuisson et Jacques Schamp), Des magistratures de l'État romain, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Collection des Universités de France « C.U.F » »,
- Jean le Lydien (trad. Michel Dubuisson), Sur les institutions de l'État romain (Premier livre), Bibliotheca Classica Selecta (lire en ligne)
- Περί Διοσημείων, trad. latine par Karl Hase, De ostentis, Paris, 1823.
- Liber de mensibus, édi. par R. Wünsch, Leipzig, 1898.
Études
- Michel Dubuisson, « Jean le Lydien et les formes de pouvoir personnel à Rome », Cahiers du Centre Glotz, 2, (1991), p. 55-72. .
- Michel Dubuisson, « Jean le Lydien et le latin : les limites d'une compétence », Serta Leodiensia secunda, Liège, CIPL, 1992, p. 123-131. * M. Maas, John Lydus and the Roman Past : Antiquarianism and Politics in the Age of Justinian, Londres, Routledge, 1992.
- J. Schamp, « Les Trévires à Byzance : À propos de Jean le Lydien, Des magistratures, I, 50 », Byzantion, 66, (1996), p. 381-408.
- Jean MacIntosh Turfa, Divining the Etruscan World, Cambridge University Press, 2012.