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Jean Vernières

Jean Joseph Félix Vernières ( à Clermont-Ferrand - à Clermont-Ferrand) est un agent du Sipo-SD de Clermont-Ferrand, fondé par Georges Mathieu, pendant la Seconde Guerre mondiale.

Jean Vernières
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Biographie
Naissance
Décès
(à 23 ans)
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Biographie

Famille

Il est le fils de Louis Vernières et de Jeanne Baconnet, pharmaciens de Clermont-Ferrand[1], et a deux sœurs et un frère, Gérard, abattu par la Résistance quelques semaines avant la Libération. Il fait des études secondaires, mais ne possède aucun diplôme.

En Allemagne

Vernières part le pour le service du travail obligatoire, et est affecté à Auschwitz en tant que manœuvre, puis magasinier. Sur recommandation d'un capitaine allemand ami de son frère, il entre au service de la Werkschutzpolizei, pour laquelle il doit secrètement identifier les actes de sabotages tout en continuant ses activités. Identifié par ses coéquipiers en , il devient interprète-contrôleur grâce à ses progrès en allemand à la suite d'un changement d'interprète. Il est renvoyé en France fin , après avoir fait arrêter une soixantaine d'ouvriers coupables d'actes de sabotage. Il déclarera, lors de son procès, avoir agi « uniquement par idéal car la majorité des saboteurs n'étaient que des révolutionnaires communistes »[1].

Collaboration

Vernières arrive à Clermont-Ferrand le . Suivant l'exemple de son frère, il adhère à la Milice. Puis il se présente le à Ursula Brandt (à la Gestapo), où il explique qu'il travaillait déjà pour la Gestapo en Allemagne et apporte des renseignements sur une organisation de résistants dont fait partie son ami Louis Bresson, et qui déboucheront sur l'arrestation de membres du réseau Jade-Fitzroy, puis du réseau Alibi. Brandt lui conseille de s'infiltrer en se faisant passer pour permissionnaire ne souhaitant pas rentrer en Allemagne, puis se renseigne sur lui auprès de Georges Mathieu, qui lui indique que Vernières est un fervent collaborateur.

Vernières entre officiellement à la Gestapo de Clermont-Ferrand le , et fait partie du (Sonderkommando) créé par Georges Mathieu. Pendant cinq mois, il prend part aux opérations contre les maquisards et aux arrestations de résistants, et commet également huit ou neuf meurtres avec torture et quatre viols. Il arrête lui-même le lieutenant-colonel André Friess, chef régional de l'Organisation de résistance de l'armée.

Fuite

Le , Vernières quitte Clermont-Ferrand avec la Gestapo, après avoir brûlé les archives du Sipo-SD de Clermont-Ferrand. Il rejoint Nancy, où il attend la Libération avec l'espoir d'émigrer aux États-Unis. Lorsque Nancy est libérée, Vernières se fait passer pour un rescapé du camp d'Auschwitz, qu'il n'a aucun mal à décrire, puisqu'il y a effectué son STO, et obtient des papiers au nom de Jean Voyer. Il se rend à Paris afin de se faire engager comme parachutiste et se faire transporter au Canada.

Alors qu'il tente de se faire embaucher sous le nom de Jean Voyer au centre des déportés politiques à Paris, le , il est reconnu. Arrêté à 19 h, il est transféré le à Clermont-Ferrand.

Procès

Lors de son procès, les témoins s'accordent à dénoncer le sadisme de Vernières, qu'ils qualifient de « plus cruel de tous », comparé à Georges Mathieu, Louis Bresson et Paul Sautarel[1]. Vernières répond ne rien regretter et avoir agi par idéal, conduit par l'anticommunisme et le sentiment que « seul le national-socialisme pouvait refaire la France ».

Vernières est condamné à mort et fusillé le au Puy de Crouel.

Notes et références

  1. Jean-Paul Gondeau, « Ce jeune clermontois, agent de la Gestapo, qui tortura, assassina, viola... », sur La Montagne, (consulté le ).
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