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Jean Steinmann

Jean Steinmann est un homme d'église, spécialiste d'exégèse biblique et auteur, né le à Belfort, et mort accidentellement le aux environs de Pétra, en Jordanie.

Jean Steinmann
Naissance
Belfort (France)
DĂ©cès (Ă  52 ans)
PĂ©tra (Jordanie)
Nationalité Français
Activité principale
Homme d’Église (vicaire)
Autres activités
Auteur, animateur de groupe confessionnel
Formation
Grand séminaire d'Issy-les-Moulineaux

Vicaire à Notre-Dame de Paris, auteur de nombreux livres sur l'Ancien Testament, il a aussi été un animateur de groupe confessionnel.

Son indépendance d'esprit a été jugée parfois excessive par l'Église catholique. Son livre La vie de Jésus est le dernier ouvrage à avoir été mis à l'Index par le Saint-Office.

Biographie

Premières années

Né le à Belfort, il fait ses études secondaires à Paris de 1923 à 1930[1]. Il rentre au séminaire en 1930, d'abord au grand séminaire d'Issy-les-Moulineaux. Puis, de 1931 à 1932, il effectue son service militaire. Il intègre ensuite le séminaire des Oratoriens à Montsoult[1].

De 1934 à 1935, il expérimente le travail en usine, chez Alsthom à Levallois-Perret[1].

Il retourne à Issy-les-Moulineaux de 1935 à 1936, où il est ordonné diacre. Il réalise ses premiers voyages au Moyen-Orient avec un peu d'argent donné par son père[2].

De 1936 à 1946 (à l'exception des années de guerre 1939-1940), il exerce à l'École Bossuet, dans le 6e arrondissement de Paris comme directeur d'internat puis comme directeur de la division des Grandes Écoles. Il est ordonné prêtre à Issy-les-Moulineaux en 1937[1] - [3].

Il commence à publier plusieurs articles dans Littérature d'hier et d'aujourd'hui[1].

Activités d'homme d'église et auteur

Après un passage durant deux ans dans une paroisse populaire, Notre-Dame de Bonne Nouvelle, il devient vicaire à Notre-Dame de Paris en 1948[1] - [3].

Il consacre une grande partie de ses activités à l'étude de l'Ancien Testament. Il réalise plusieurs traductions remarquées pour la qualité de leur style, et publie de nombreux livres sur les prophètes, Isaïe, Jérémie, Ézéchiel, Saint Jean-Baptiste, etc.[3].

Il écrit deux ouvrages sur Blaise Pascal[4], dont il est fervent admirateur, et qui a eu une grande influence sur sa vie spirituelle. Parmi ses livres les plus connus figurent aussi Pour ou contre Danilo Dolci, Richard Simon et les origines de l'exégèse biblique, La Critique devant la Bible, Saint-Paul, et Friedrich von Hügel[3].

Mise Ă  l'Index de La vie de JĂ©sus

En 1959, il publie La vie de Jésus. Bien qu'éditée en tirage limité, le Saint-Office met cette œuvre à l'Index en juin 1961, lui reprochant, selon un commentaire de L'Osservatore Romano, d'avoir « enfermé son personnage dans des limites humaines »[5].

Le journal écrit précisément : « La figure de Jésus, telle qu'elle ressort de l'ouvrage de M. Steinmann, est celle d'un Jésus vu à travers le filtre de l'imagination et d'exégèses osées. C'est un Jésus tellement enfermé dans des limites humaines qu'aucun évangéliste ne le reconnaîtrait. Plus que d'un solide édifice, il s'agit d'un échafaudage bâti avec du matériel recueilli à la hâte un peu partout et sans discernement, qui manifeste le vide et le caractère provisoire de certaines constructions factices auxquelles nous a accoutumés l'art du spectacle. »[5]. Les autorités romaines lui reprochent aussi ses interprétations sur l'historicité des Évangiles de l'enfance[6].

Cet ouvrage, destiné surtout aux incroyants, avait toutefois été loué par certains exégètes catholiques[3] - [5].

En date du 14 février 1962, un décret du Saint-Office interdit à l'abbé Steinmann « toute nouvelle publication en matière biblique »[3].

Activités d'animateur

Il est l'animateur d'un cercle biblique et de plusieurs groupes, dont le Groupe Notre-Dame, groupe interconfessionnel qui se consacre à diverses activités spirituelles et culturelles pour ses membres[6]. Jean Steinmann étudie aussi la Bible avec des protestants et des israélites. Les cours d'instruction religieuse qu'il donne aux laïcs adultes ont un grand succès, leur auteur ayant pour souci constant de présenter le message chrétien et l'Église dans un langage de modernité[3].

Accident en Jordanie

Le Lundi saint , alors qu'il conduisait un groupe de pèlerins en Terre Sainte dans le cadre d'un pèlerinage du Groupe Notre Dame, lui et son groupe sont surpris par une crue soudaine, d'une force prodigieuse, dans un défilé étroit au sud de la Jordanie, non loin du site des ruines de Pétra[6].

La tragédie fait 25 victimes, l'abbé Steinmann, 22 femmes ou jeunes filles, un chauffeur et un guide. Seules trois personnes échappent à la mort, l'une ayant renoncé en dernière minute à l'excursion, les deux autres se trouvant devant le groupe, ont pu se mettre in-extremis à l'abri en grimpant sur un rocher[6] - [7].

Aspirations et style

Selon Louis-Jacques Rondeleux, Jean Steinmann exprimait une attitude de poète, un émerveillement devant les hommes et les créations de l'homme, qui traduisaient sa recherche de Dieu. Il poursuivra cette recherche toute sa vie « tant par les voyages, par les contacts d'hommes différents, que par la culture, par le contact de civilisations différentes »[2].

Rondeleux le classe parmi les penseurs chez qui domine le pouvoir de l'intuition, « n'aimant guère les "rationalistes", philosophes ou théologiens, et leur préférant les poètes, les écrivains et les psychologues »[2].

Ouvrages

  • David, roi d'IsraĂ«l, Éd. du Cerf, Paris, 1948, 188 p.
  • Daniel, Éd. du Cerf, Paris, 1950, 180 p.
  • Le prophète IsaĂŻe : sa vie, son Ĺ“uvre et son temps, Éd. du Cerf, Paris, 1955 (2ème Ă©dition), 385 p.
  • Les plus anciennes traditions du Pentateuque, Cie Éditeurs, Paris, 1954, 212 p.
  • Saint-Jean Baptiste et la spiritualitĂ© du dĂ©sert, Éd. du Seuil, 1955, 191 p.
  • Ainsi parlait Qohèlèt, Éd. du Cerf, Paris, 1955, 139 p.
  • La Critique devant la Bible, Éd. A. Fayard, Paris, 1956, 123 p.
  • LĂ©on Bloy, Éd. du Cerf, Paris, 1956, 459 p.
  • Saint-JĂ©rĂ´me, Éd. du Cerf, Paris, 1958, 383 p.
  • Richard Simon et les origines de l'exĂ©gèse biblique, Éd. DesclĂ©e de Brouwer, Paris, 1960, 450 p.
  • La Vie de JĂ©sus, Éd. DenoĂ«l, Paris, 1961, 251 p. (publiĂ© initialement en 1959 par Club des libraires de France)
  • Les Juges, Éd. DesclĂ©e de Brouwer, Paris, 1960, 145 p.
  • Friedrich von HĂĽgel : sa vie, son Ĺ“uvre et ses amitiĂ©s, Éditions Montaigne, Paris, 1962, 583 p
  • Les trois nuits de Pascal, Éd. DesclĂ©e de Brouwer, Paris, 1963, 112 p.
  • Job, Ĺ’uvre des tracts, Bruxelles, 1964, 13 p.
  • InĂ©dits, Éd. DesclĂ©e de Brouwer, Paris, 1964, 200 p.
  • Une foi chrĂ©tienne pour aujourd'hui, Éd. Grasset, Paris, 1967, 251 p.

Bibliographie

  • Louis-Jacques Rondeleux, J. Steinmann, Éditions Fleurus, Paris, 1969, lire en ligne

Notes et références

  1. Rondeleux, p. 11-13
  2. Rondeleux p. 17-18
  3. « L'abbé Jean Steinmann », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès limité)
  4. Service national de la pastorale liturgique et sacramentelle (France), « Pascal », La Maison-Dieu : cahiers de pastorale liturgique,‎ (lire en ligne [PDF])
  5. « Mise à l'Index de "La vie de Jésus" de l'abbé Steinmann », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès limité)
  6. « Dramatique pèlerinage en Jordanie - 23 pèlerins emportés par une crue », Combat,‎ , p. 10 (lire en ligne [PDF])
  7. « Vingt-trois touristes français ont péri dans un torrent boueux », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès limité)
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