Jean Perdrizet
Jean Perdrizet, né à Villers-la-Faye (Côte-d'Or) le et mort à Digne-les-Bains (Alpes-de-Haute-Provence) le , est un ingénieur et créateur d'art brut français.
Biographie
Né en Bourgogne de parents instituteurs, Jean Perdrizet passe sa vie célibataire, auprès de sa mère, de son père, de sa sœur et de son neveu. Après son bac, il obtient en 1931 le diplôme d’adjoint technique des ponts et chaussées et est employé au génie militaire à Grenoble de 1934 à 1937. Mis en indisponibilité, pour raisons de santé, il travaille épisodiquement à Électricité de France, de 1944 à 1949, puis à la surveillance de la construction du pont de Bollène.
Vers 1955, la famille Perdrizet s’installe à Digne-les-Bains où il s'établit comme « inventeur »[1]. Il se tient au courant des avancées scientifiques les plus récentes et réalise alors des prototypes et des plans de machines pour communiquer avec les morts, les fantômes ou les extraterrestres. Il s’enthousiasme autant pour la construction de robots que de machines à percer les plafonds ou de soucoupes volantes. À la suite du décès de son père, il se fabrique une table spirite pour entrer en contact avec lui et organise des séances avec ses voisins.
Trouver une langue universelle le passionne également : il invente la « langue T » ou « espéranto sidéral » qu’il dit « parler couramment ».
De sa cave surgissent de temps à autre des constructions loufoques : sa soucoupe volante lui vaut l’admiration des gamins de son quartier.
Ses plans sur papier ozalid, très complexes, mêlent des formules, des croquis coloriés, des indications techniques, des explications théoriques, des considérations religieuses ou métaphysiques. Cherchant à faire connaître ses innovations, il envoie ses plans aux organismes scientifiques susceptibles d'être intéressés et expédie ainsi « deux tonnes [de plans] en 40 ans »[1] à la NASA, au CNRS, aux facultés de sciences, au Vatican, à l’UNESCO, à l'Académie royale des sciences de Suède dans l’espoir de recevoir un prix Nobel… Sans résultat. Pour autant, plusieurs scientifiques s’intéressent à son travail tels que José Argémi[2] ou Jacques Paillard.
Ĺ’uvres
- Au LaM
- Pour piloter l'âme : avion ponctiforme aiguille ; c'est broder le fil de nos idées, 1968
- Machine à lire à résistance liquide, 1970
- Machine Ă Ă©crire avec l'au-delĂ , 1971
- Courbe clothoĂŻde, 1971
- Machine Ă lire et Ă voir, 1971
- Montagne des 31 dividendes, 1971
- Lunette lisante. Machine Ă lire par spectres., 1972
- Soucoupe-volante centrifuge mieux wagon volant, 1972
- Tambour traçant. Périphérique d'ordinateur, 1972
- Hélicoptère à moteur humain, 1972-1973
- Imagination du robot, 1973
- Rétrofusées rotatives. Treuil, 1973
- Langue t ou pictographie dactylographiée, 1973-1974
- Je refais cette expérience pour cet appareil mais cette fois sans air comprimé mais avec de l'eau qui coule d'un robinet, 1974
- Turbine à air comprimé, 1974
- Veuillez m'envoyer votre proposition pour le prix Nobel…[3], avant 1975
- Pour mon 2e envoi Ă Stockholm - Nobel, avant 1975
Expositions
On a pu voir ses travaux au Palais de Tokyo (Paris), à La Maison rouge (Paris), à la Kunsthal (Rotterdam), au Mona (Australie), à la Hayward Gallery (Londres), à l'Oliva Creative Factory (Portugal), à La Centrale (Bruxelles), au LaM à Villeneuve-d'Ascq, au musée Gassendi de Digne.
- « Do the write thing: read between the lines #2 »[4], galerie Christian Berst art brut, Paris, du au
- « Brut now : l’art brut au temps des nouvelles technologies », commissaire : Christian Berst, brut pop, musées de Belfort, Belfort, du au
- « Art brut : a story of individual mythologies », œuvres de la collection Treger Saint Silvestre, Oliva Creative Factory, Sao Joao da Madeira, Portugal, du au
- « Anatomie de l’automate », centre de culture contemporaine La Panacée, Montpellier, du au
- « Connected », La Centrale, Bruxelles, du au
- « Le bord des mondes », palais de Tokyo, Paris, du au .
- « Le mur », œuvres de la collection Antoine de Galbert, La Maison rouge, Paris, au
- « Art brut : breaking boundaries », œuvres de la collection Treger-Saint Silvestre, commissaires : Christian Berst, Oliva Creative Factory, Sao Joao da Madeira, Portugal, du 1er juin au
- « The alternative guide to the universe », commissaire : Ralph Rugoff, Hayward Gallery, Londres, 2013
- « Jean Perdrizet, deus ex machina »[5], galerie Christian Berst art brut, Paris, du au
Références
- Jean Perdrizet sur le site du LaM
- Voir Archives 2012 sur musee-gassendi.org, pp. 3-4.
- « Lettre adressée à M. José Argémi du CNRS de Marseille, 20 novembre 1972 » sur le site du LaM.
- « Veuillez m'envoyer votre proposition pour le prix Nobel… » sur le site du LaM.
- Catalogue d'exposition sur christianberst.com.
- Catalogue d'exposition sur christianberst.com.
Voir aussi
Bibliographie
- Madeleine Lommel, L'Aracine et l'art brut, Aracine, 2004
- Collectif, Les Chemins de l’art brut à Saint-Alban (Lozère) : trait d’union, musée d'art moderne de Villeneuve-d'Ascq, 2007
- Manuel Anceau et al., Jean Perdrizet, deus ex machina (cat. d’expo.), éd. galerie Christian Berst art brut, Paris, 2012
- Do the write thing 2: read between the lines (cat. d’expo.), éd. galerie Christian Berst art brut, Paris, 2018
- Jean Perdrizet : deus ex machina #2 (cat. d’expo.), éd. galerie Christian Berst art brut, Paris, 2018
- Jean-Gaël Barbara, Art brut et science. L'utopie cybernétique de Jean Perdrizet (1907-1975), Hermann, Paris, 2022
Liens internes
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Jean Perdrizet : deux ronéotypes, biographie de l’artiste et bibliographie, sur le site de la galerie d’art brut Christian Berst