Jean Marot (poète)
Jean Marot (Mathieu, près de Caen, v. 1450 - Paris, fin 1526-début 1527[1]) est un poète français de la fin du XVe et du début du XVIe siècle, que l'on place parmi les Grands Rhétoriqueurs. Jean Marot semble avoir dédaigné son patronyme et signé "Jean des Marestz[2]".
Biographie
Jean Marot reçut une éducation négligée. On ne lui fit point apprendre le latin ; mais il y suppléa, autant qu'il fut en lui, en étudiant dans les auteurs l'histoire, la fable et la poésie. Le Roman de la Rose était sa lecture favorite. Sa bonne conduite et quelques vers qu'il avait composés lui méritèrent la protection d'Anne de Bretagne, depuis femme de Louis XII ; il fut son secrétaire en 1506 et son poète en titre. En 1507, il est nommé historiographe de Louis XII[3]. Par ordre d'Anne de Bretagne, il suivit Louis XII dans ses expéditions de Gênes et de Venise contre Jules II, avec mission expresse de les célébrer ce qu'il fit dans deux poèmes intitulés l'un Voyage de Gênes, l'autre Voyage de Venise, où l'emploi du merveilleux ne nuit en rien à l'exactitude historique. Le premier narre la prise de Gênes par les armées de Louis XII en 1506 et le second la victoire des troupes royales sur les Vénitiens à Agnadel en 1509[3].
Louis XII mort, il entra au service de François Ier comme valet de garde-robe, et donna à son maître une preuve d'attachement, en composant un poème dans lequel la Noblesse, l'Église et le Labour, c'est-à-dire les trois ordres, plaident l'un après l'autre la cause du roi, qui venait d'exciter quelque mécontentement par de nouveaux impôts.
Jean Marot est le père du célèbre poète Clément Marot qui devint lui aussi un grand poète du XVIe siècle, protégé du roi de France, François Ier.
Œuvre littéraire
- La vraye disant advocate des dames, 1506
- Le voyage de Genes, 1507
- Le voyage de Venise, 1508
- Prieres sur la restauration de la sancté de madame Anne de Bretaigne, royne de France, 1511
- L'epistre d'un complaignant l'abusif gouvernement du pape, 1511
- Le doctrinal des princesses et nobles dames (datation incertaine)
- Rondeaux
Notes et références
- Guillaume Berthon, « “Estre heritier du seul bien Paternel” : sur la date de la mort de Jean Marot », Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance, vol. LXXI, no 2, , p. 301-307 (lire en ligne)
- Voir le Voyage de Gênes où il signe "je Jehan Des Marestz, vostre povre escripvain" (éd. Trisolini, Genève, Droz, 1974) ou les Prieres sur la restauration de la sancté de Madame Anne de Bretaigne où l'on peut lire: "je, Jehan des Marestz, alias Marot, de tous facteurs le moindre disciple et loingtain imitateur des meilleurs rethoriciens" (Jean Marot, Les Deux Recueils, éd. Defaux-Mantovani, Genève, Droz, 1999, p. 120).
- sous la direction de Patrice Franchet-d'Espèrey et de Monique Chatenet, en collaboration avec Ernest Chenière, Les Arts de l'équitation dans l'Europe de la Renaissance, Arles, Actes Sud, , 447 p. (ISBN 978-2-7427-7211-7), Portraits équestres et portraits à cheval de Louis XII (page 344)
Voir aussi
- Jean Marot, sur les Archives de littérature du Moyen Âge (liste des œuvres et bibliographie)
- Ressource relative à la littérature :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
Bibliographie
- Œuvres. Ses œuvres, recueillies à Paris en 1536, ont été réimprimées en 1723 par Coustelier, et à la suite des œuvres de son fils, la Haye, 1731, vol. in-4° et 6 vol. in-12. Le tome comprend les œuvres de Jean Marot le père, et de Michel Marot son fils, ainsi que les pièces du différend de Clément Marot avec François de Sagon. L'édition de ces œuvres contient le prologue à la reine Anne de Bretagne, les voyages de Gênes et de Venise, des poésies diverses, épîtres, rondeaux, etc. Le volume débute par l'épître de Clément Marot sur la mort de son père.
- « Jean Marot (poète) », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition].