Jean Laran
Jean Laran est un bibliothécaire, historien et historien de l'art français, né le à Castres et mort le à Hossegor[1]. Directeur du Cabinet des estampes de 1940 à 1942, il est aussi administrateur par intérim de la Bibliothèque nationale de 1940 à 1944.
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Nationalité |
française |
Formation | |
Activités |
Membre de | |
---|---|
Distinction |
Conservateur des Estampes
Après des études à l'École du Louvre, il entre au Cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale en . L'année suivante, il soutient une thèse sur les proportions de la statuaire romane[2]. Il est nommé membre de la Commission supérieure des bibliothèques en 1931[3]
Au cours de sa carrière, Jean Laran publie de nombreuses études. Certaines portent sur sa région natale : on lui doit notamment une étude sur la cathédrale Sainte-Cécile d'Albi (1911). Mais c'est surtout à l'estampe qu'il consacre son travail. Il participe à l'organisation de plusieurs expositions de la Bibliothèque Nationale, il commence l'inventaire du fonds français pour les graveurs après 1800, et publie de nombreux articles scientifiques.
La Guerre
Alors que Paul-André Lemoisne est responsable du dépôt de Castelnau (où sont envoyés des documents de la Bibliothèque Nationale afin de les préserver), Jean Laran se trouve conservateur en chef par intérim du Cabinet des estampes. Il est ensuite chargé d'administrer par intérim de la Bibliothèque nationale. Il occupe ce poste du au , à l'époque de la défaite militaire française, puisque l'administrateur Julien Cain, aussi secrétaire général du commissariat général (puis ministère) de l'Information, doit suivre le gouvernement. Le maréchal Pétain nomme à sa place Bernard Faÿ[4]. Jean Laran est alors le nommé de manière définitive conservateur en chef du Cabinet des estampes; il remplit ces fonctions jusqu'à son départ à la retraite en .
Il est néanmoins rappelé comme administrateur par intérim pendant plus d'un an à la Libération, du au , en attendant le retour de Julien Cain de Buchenwald. Il doit alors mener à bien l'épuration et ramener la BN à un fonctionnement normal. Il supprime alors les départements créés par Bernard Faÿ qui ne lui semblent pas liés aux missions premières de la BN (Musée des Sociétés secrètes, Centre d'histoire française contemporaine)[5].
Dans son ouvrage traitant des bibliothèques sous l'Occupation, Martine Poulain le considère comme le modèle du bibliothécaire juste, ayant refusé de quitter son poste, mais ayant toujours su exercer ses fonctions sans se compromettre avec l'occupant ou le pouvoir[6].
Jean Laran reprend ses travaux sur l'estampe, mais il meurt peu après, le .
Références
- Notice d'autorité de la BnF
- SIte du Comité départemental d'archéologie du Tarn
- Bibliothèque de l'École des chartes, n°92, 1931, p. 444
- Martine Poulain, Livres pillés, lectures surveillées. Les bibliothèques françaises sous l'Occupation, Paris, Gallimard, 2008, p. 80-81
- Martine Poulain, op. cit., p. 239-241
- Martine Poulain, op. cit.. Le livre lui est dédié - ainsi qu'à Marcel Bouteron, Jenny Delsaux et aux Juifs spoliés - en tant que « bibliothécaire[...] qui su[t] distinguer le bien du mal ». L'auteur parle de « quelques grands personnages, courageux, justes, d'une finesse exquise, les Jean Laran, les Marcel Bouteron, délicieux érudits à l'éthique infaillible » (p. 14)
Annexes
Bibliographie
- Jean Laran, Rembrandt, Paris, , 64 p. (lire en ligne)
- Jean Laran, Inventaire du fonds français après 1800/ Bibliothèque nationale, Département des estampes. Tome premier, Abbéma-Beaumont, Paris, , 539 p. (lire en ligne)
- Jean Laran, Inventaire du fonds français après 1800/ Bibliothèque nationale, Département des estampes. Tome deuxième, Beauquesne-Bocquet, Paris, , 462 p. (lire en ligne)
- Jean Laran, Inventaire du fonds français après 1800/ Bibliothèque nationale, Département des estampes. Tome troisième, Bocquin-Byon, Paris, , 462 p. (lire en ligne)