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Jean Gasc (évêque)

Jean Gasc ou Gasqui, d’origine aixoise fut évêque de Marseille de 1335 à 1344.

Jean Gasc
Biographie
Naissance Date inconnue.
Aix-en-Provence
Décès
Avignon
Évêque de l'Église catholique
Dernier titre ou fonction Évêque de Marseille
Chapelain et médecin du cardinal Guillaume de Mandagout
Recteur de Notre-Dame de la Gayole
Chapelain et médecin du cardinal Pierre des Prés
Chanoine de Lérida
Chanoine d'Aix-en-Provence
Évêque de Marseille

Biographie

Famille

Jean Gasc est probablement né à Aix-en-Provence où sa carrière se déroule en grande partie.

Il a trois frères :

Il a aussi plusieurs sœurs qui sont mariées à Aix-en-Provence, et son testament évoque une chapelle fondée par ses ancêtres dans la cathédrale Saint-Sauveur d'Aix-en-Provence[3].

Carrière ecclésiastique

Il lie probablement connaissance avec Guillaume de Mandagout lors du bref passage de celui-ci sur le siège des archevêques d’Aix-en-Provence. Il le suit, en tant que chapelain et médecin, à Avignon, lorsque celui-ci devient, le , cardinal-évêque de Palestrina[4].

Guillaume de Mandagout obtient, au profit de Jean Gasqui, le , le poste de recteur de l'église Notre-Dame de la Gayolle au diocèse d'Aix-en-Provence[5].

Après la mort de Guillaume de Mandagout, survenue le , Jean Gasc passe au service de Pierre des Prés, cardinal-prêtre de Sainte-Prudentienne depuis le , et lui aussi jusqu'au [6], archevêque d’Aix-en-Provence qui devient à son tour, le [7], cardinal-évêque de Palestrina. Pierre des Prés fait nommer Jean Gasc chanoine d'Aix-en-Provence et continue de l'héberger, à Avignon, quand il devient évêque de Marseille.

Episcopat

Jean Gasc est désigné par le chapitre de la cathédrale de la Major de Marseille pour succéder à l’évêque Jean Artaud. Le pape Benoît XII accepte ce choix mais, pour le principe, casse cette élection et le désigna le de sa propre autorité.

Il ne prête hommage au comte de Provence, le roi Robert Ier de Naples, le seulement car il est en désaccord avec les officiers royaux sur la manière dont la cérémonie doit se dérouler[8].

En 1337, il fait agrandir le palais épiscopal qui était adossé aux remparts[9] entre la tour des Rostagniers et la porte Jean de Marseille[10] - [11], à droite de l'église Saint Cannat et du couvent des dominicains[12]. Il achète d'ailleurs à Rostang de Sabran, sans doute dans l'espoir de pouvoir l'incorporer au palais sa part, probablement les deux tiers, de la tour des Rostagniers[13]. Mais cette incorporation est réalisée seulement par son successeur après qu'il a acquis la totalité de la tour. Ce palais épiscopal, cette ancienne église Saint Cannat et ce couvent des dominicains n'ont pas laissé de vestiges : ils ont été détruits en 1524 à l'approche de l'armée du connétable de Bourbon[14].

En il assiste au second concile qui eut lieu en l’Abbaye de Saint-Ruf d'Avignon où se réunirent tous les évêques des trois provinces provençales.

Il obtient du pape Clément VI, le , la faculté de faire un testament et de léguer aux fondations religieuses de son choix les biens qu'il a acquis au cours de sa carrière ecclésiastique[15]. Il dicte ce testament le , dans le palais du cardinal Pierre des Près, à Avignon, en présence de nombreux témoins, dans lequel il demande d'être enterré dans la cathédrale de Marseille et il lègue des sommes d'argent aux trois fils de son frère Pierre Gasc et aux deux fils de Mitre Bérenger qui sont aussi ses neveux, afin qu'ils se marient ou deviennent moines. Il fait de même en faveur des enfants de Bérenger Raymond qui sont ses parents et de Bourguignon Bourguignon de Marseille. Il lègue au cardinal Pierre des Près son calice et son missel à la cathédrale de Marseille afin que les chanoines et les prêtres puissent y dire plus convenablement les messes car il est écrit en grosses lettres. Il y dispose de sa bibliothèque en faveur de ses parents ou de ses pairs, et y donne diverses sommes d'argent à ses serviteurs et aux pauvres[3].

Il meurt à Avignon le dans cette même livrée du cardinal Pierre des Près[16] .

Un prêlat amoureux des beaux livres

Jean Gasc est un clerc savant et amoureux de beaux livres. L’importance des ouvrages de sa bibliothèque énumérés dans son testament fait le à Avignon, le démontre.

Parmi les nombreux documents de sa bibliothèque, on peut citer : « Les fleurs des Saints », « Abrégé de la théologie » par les frères Rigaud, « Les sermons sur les morts », « Les fleurs des prophètes », « La morale d’Aristote » etc. Les livres se trouvant à l’évêché devaient y demeurer pour son successeur. En 1395 le chapitre de la Major eut à se plaindre de l’évêque Aymar de La Voute qu’il accusait d’avoir laissé égarer certains ouvrages qui, à cette époque, étaient fort rares et très chers[17].

Il fréquente, par ailleurs, dans l'entourage du cardinal Pierre des Près, Pierre Bersuire qui y participe d'abord comme invité, puis en tant que secrétaire de son éminence.

Bibliographie

  • Joseph Hyacinthe Albanès (auteur principal) et Ulysse Chevalier (continuateur, annotateur, éditeur scientifique), Gallia christiana novissima. Histoire des archevêchés, évêques et abbayes de France. Marseille : Jean Gasqui, Valence, Imprimerie Valentinoise, (lire en ligne), p 299 à 317.
  • Joseph Hyacinthe Albanès, Armorial et sigillographie des évêques de Marseille : avec des notices historiques sur chacun de ces prélats : Jean Gasqui, Marseille, Marius Olive, (lire en ligne), p 73 à 80.
  • Marc Bouiron (auteur) et Henri Trézigny (directeur de la publication), « Histoire et topographie des monuments de Marseille médiévale. : Marseille, trames et paysages urbains de Gyptis au roi René. », Études Massaliètes, Edisud, no 7, , p. 459 (ISBN 2-7449-0250-0, ISSN 0986-3974)
  • François Duchesne, Histoire de tous les cardinaux françois de naissance ou qui ont esté promeus au cardinalat. : Pierre des Près, t. 1, Paris, François Duchesne, (lire en ligne), p 436 à 445.
  • Augustin Fabre, Notice historique sur les anciennes rues de Marseille démolies en 1862 pour la création de la rue Impériale., Marseille, imprimerie de J. Barile, (lire en ligne).
  • Augustin Fabre, Les rues de Marseille., Marseille, Camoin, .
  • Philippe Mabilly, Les villes de Marseille au moyen âge : ville supérieure et ville de la prévôté, 1257-1348., Marseille, J.-B. Astier, (lire en ligne).
  • Guillaume Mollat, Jean XXII (1316-1334), Lettres communes analysées d'après les registres dits d'Avignon et les archives du Vatican., t. Quatrième, Paris, Fontemoing et Cie, (lire en ligne).
  • Jean Rémy Palanque, Le diocèse de Marseille, Paris, Letouzey et Ané, , 339 p., pp. 54-56.
  • Thierry Pécout (auteur) et Régis Bertrand (directeur scientifique), Histoire d'une ville : Marseille : Marseille au Moyen-âge, Marseille, CRDP de l'Académie d'Aix-Marseille, Mairie de Marseille, , 239 p., pp. 63-81.
  • Émile Perrier, Les bibliophiles et collectionneurs provençaux, Marseille, Barthelet, , 562 p., pp. 199-203.
  • Paul Viollet (co-auteur), Charles-Victor Langlois, Henri Omont, Antoine Thomas (co-auteurs), Congrégation des bénédictins de Saint-Maur (éditeur scientifique) et Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (éditeur scientifique), Suite du quatorzième siècle. : Guillaume de Mandagout, Canoniste, t. 34, Paris, Imprimerie nationale, coll. « Histoire littéraire de la France », (lire en ligne), p 1 à 60.
  • « Cardinals Created by John XXII (1316-34) : Cardinal Pierre des Prés », sur GCatholic.org (consulté le )

Références et liens

  • Références :
  • Notes :
  1. En latin : « olim canonici Aquensis ecclesiae », en français : « Autrefois chanoine de l'église d'Aix »
  2. En latin : « nunc ibidem canonicus », en français : « aujourd'hui chanoine au même endroit »
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