Accueil🇫🇷Chercher

Jean Dalsace

Jean Dalsace, né le à Épinal (Vosges) et mort le à Paris 7e, est un médecin gynécologue et militant pour la planification familiale.

Jean Dalsace
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités

Biographie

Gynécologue médical, Jean Dalsace soutient sa thèse en 1926, et se spécialise son activité sur le traitement de la stérilité, dont il est un des pionniers en France. Il est d'ailleurs un des fondateurs, et longtemps un dirigeant, de l'Association nationale pour l’étude de la stérilité et de la fécondité.

Son travail dans ce domaine lui vaut une reconnaissance dans le milieu médical qui se traduit, notamment, par la présidence de la Société française de gynécologie qu'il occupe quelque temps.

Engagement politique

Paradoxalement, ce mĂ©decin aisĂ©, fils d'un haut fonctionnaire, est très tĂ´t engagĂ© très Ă  gauche, membre du Parti communiste dès sa fondation en 1921. Il est globalement du cĂ´tĂ© des avant-gardes dans tous les domaines : convaincu par la psychanalyse, il est aussi amateur d'architecture moderne et fait rĂ©aliser par son ami Pierre Chareau, entre 1928 et 1931, une maison de verre qu'il habite ensuite.

Il prolonge cet engagement pendant la Seconde Guerre mondiale, participant Ă  la RĂ©sistance, notamment dans l'Allier oĂą il met en place, Ă  Cerilly, un hĂ´pital clandestin pour les combattants des FFI.

A la LibĂ©ration, il fait partie des intellectuels communistes mis en avant par la direction du parti. Il est notamment membre du « comitĂ© de parrainage Â» de la revue La PensĂ©e.

Mais, au milieu des annĂ©es 1950, les dĂ©saccords avec la direction du parti se font de plus en plus nombreux : il est offusquĂ© de la condamnation par le parti, en 1955, de la campagne menĂ©e par Marie-AndrĂ©e Lagroua Weill-HallĂ© et StĂ©phane Derogy en faveur de la planification familiale[1], et en complète rupture après le soutien du PCF Ă  l'intervention soviĂ©tique en Hongrie, en 1956. Constatant Ă  cette occasion que l'autonomie du Mouvement pour la Paix, dans lequel il milite, vis-Ă -vis du parti est totalement fictive, il quitte alors le parti.

Il ne quitte cependant pas totalement l'activité politique, et figure ainsi parmi les 121 signataires de la déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie, en .

Activité médicale et militantisme pour la planification familiale.

Jean Dalsace se rattache au courant eugĂ©niste progressiste, totalement opposĂ© Ă  l'eugĂ©nisme nĂ©gatif, prĂ´nĂ© par l'extrĂŞme-droite, en ceci qu'il ne prĂ´ne pas une « amĂ©lioration Â» de la race par la sĂ©lection.

Au contraire, il s'appuie sur le lamarckisme, mais en priorisant les facteurs environnementaux, sociaux et psychologiques.

Militant de l’association d’études sexologiques fondée en 1931 par le docteur Édouard Toulouse qui prône la régulation des naissances, Il séjourne aux Etats-Unis pour se former aux dernières techniques médicales en la matière.

Il s'engage alors dans un militantisme acharné en faveur de la planification familiale. Dès 1935, il ouvre à Suresnes, avec l'aide du maire Henri Sellier, un dispensaire où il assure des consultations sur la contraception[2], ce qui à l'époque est totalement illégal. Pour ce fait, il est révoqué de son poste de chef de laboratoire à l'Hôpital Saint-Antoine. Ses compétences de pointe le rendent cependant difficilement remplaçable et il est rapidement reclassé sur un poste de chef du département de lutte contre la stérilité à l'hôpital Broca.

En 1956, il adhère Ă  l'association MaternitĂ© heureuse, qui vient d'ĂŞtre fondĂ©e par Marie-AndrĂ©e Lagroua Weill-HallĂ©. Cette association prend ensuite le nom de Mouvement français pour la planification familiale. Une bonne partie de l'activitĂ© de l'association concerne l'abrogation de la loi interdisant la « propagande anti-conceptionnelle Â», en lien avec la dĂ©nonciation du flĂ©au de l'avortement clandestin. Le choix du mouvement de mettre en avant des mĂ©decins, et notamment Dalsace, permet de transformer la nature du dĂ©bat : il ne s'agit pas d'une lutte idĂ©ologique et « morale Â», mais bel et bien de prendre en compte une rĂ©alitĂ© sociale et les problèmes de santĂ© publique qu'elle produit.

Au sein du MFPF, il incarne l'aile la plus « progressiste Â», favorable Ă  la gratuitĂ© de la contraception, et Ă  la lĂ©galisation de l'avortement. Ce courant est, après l'adoption de la loi Neuwirth, majoritaire dans l'organisation, ce qui provoque la dĂ©mission de Marie-AndrĂ©e Lagroua Weill-HallĂ©.

Dalsace est alors élu président du mouvement, poste qu'il occupe jusqu'à sa mort, en 1970.

Travaux et publications

  • Castration ovarienne et troubles du mĂ©tabolisme minĂ©ral. A propos d'ostĂ©opathies douloureuses succĂ©dant Ă  la mĂ©nopause artificielle, Thèse de mĂ©decine, 1926
  • Technique des prĂ©lèvements et des biopsies dans la pratique clinique, Masson, 1926 [en collaboration]
  • De certaines algies de la mĂ©nopause, essai pathogĂ©nique et thĂ©rapeutique,"GynĂ©cologie et obstĂ©trique", , Masson [en collaboration]
  • Étude de trente-cinq cas de stĂ©rilitĂ© d'origine tubaire, "GynĂ©cologie et ObstĂ©trique", , Masson [en collaboration]
  • Six nouvelles grossesses consĂ©cutives Ă  des explorations tubaires par injection de lipiodol, Bulletin de la SociĂ©tĂ© d'obstĂ©trique et de gynĂ©cologie de Paris, , Masson [en collaboration]
  • Vomissements gravidiques, thĂ©rapeutique de dĂ©sensibilisation,"GynĂ©cologie et obstĂ©trique", , Masson, [en collaboration]
  • Indications et techniques de la stĂ©rilisation chez la femme. "GynĂ©cologie et obstĂ©trique", , Masson, [en collaboration]
  • Nouveau procĂ©dĂ© d'exploration radiologique et fonctionnelle des voies urinaires "Bulletins et MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© de radiologie mĂ©dicale de France", [en collaboration]
  • Nouveau procĂ©dĂ© d'exploration radiologique des voies urinaires de la femme enceinte, in "GynĂ©cologie et obstĂ©trique", , Masson [en collaboration]
  • Diagnostic et traitement de la stĂ©rilitĂ© par l'hystĂ©ro salpyngographie, G. Doin, 1930 [en collaboration]
  • Grossesses ayant succĂ©dĂ© Ă  des hystĂ©ro-salpingographies itĂ©ratives (modifications utĂ©ro-tubaires Ă  la suite d'une grossesse), "Bulletin de la SociĂ©tĂ© d'obstĂ©trique et de gynĂ©cologie de Paris". [en collaboration]
  • Insufflation tubaire et hystĂ©ro-salpyngographie, (comparaison des deux mĂ©thodes),"Bulletin de la SociĂ©tĂ© d'obstĂ©trique et de gynĂ©cologie de Paris", [en collaboration]
  • Neuf nouveaux cas d'infections puerpuĂ©rales graves traitĂ©s avec succès par la mĂ©thode des immuno-transfusions, "Bulletin de la sociĂ©tĂ© d'obstĂ©trique et de gynĂ©cologie de Paris", [en collaboration]
  • Note sur 54 observations d'infections graves, en rapport avec la puerpĂ©ralitĂ©, traitĂ©es par des transfusions de sang prĂ©parĂ©, "Bulletin de la SociĂ©tĂ© d'obstĂ©trique et de gynĂ©cologie de Paris",
  • Etude radiologique de la muqueuse utĂ©rine, "Bulletin de la SociĂ©tĂ© d'obstĂ©trique et de gynĂ©cologie de Paris", [en collaboration]
  • Coalescence du vagin après accouchement ; traitement, par effluves de haute frĂ©quence ; guĂ©rison, "Bulletin de la SociĂ©tĂ© d'obstĂ©trique et de gynĂ©cologie", [en collaboration]
  • RĂ©action biologique de la gestation pratiquĂ©e Ă  la suite de vomissements prĂ©coce, "Bulletin de la SociĂ©tĂ© d'obstĂ©trique et de gynĂ©cologie de Paris", [en collaboration]
  • ThĂ©rapeutique de la mĂ©nopause par une gymnastique spĂ©ciale, "GynĂ©cologie et obstĂ©trique",
  • Wilhelm Stekel, La femme frigide, Gallimard, 1937 [traduction]
  • La StĂ©rilitĂ©, coll.Que sais-je ?, n°961 Presses universitaires de France, 1962 (rĂ©Ă©d.1966)
  • La contraception : problèmes biologiques et psychologiques, Presses universitaires de France, 1966 [en collaboration avec Raoul Palmer]

Sources

  • Le Monde, 24, 25-
  • Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier, notice de Sandrine Garcia

Notes et références

  1. Janine Mossuz, La régulation des naissances : les aspects politiques du débat, Revue française de science politique, Année 1966, 16-5, pp. 913-939
  2. Bibia Pavard, Du Birth Control au Planning familial (1955-1960) : un transfert militant, in Histoire@Politique, 2012/3 (n° 18), pages 162 à 178

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.