Jean Charles Joseph Hyacinthe de Sars

D'une famille aristocratique issue des Flandres (les armes familiales, à savoir d’or à la bande de gueules, chargée de trois lionceaux d’argent, ont été enregistrées en 1696 à l’Armorial général, registre de Valenciennes[4]), Jean-Charles de Sars, né le 23 juin 1733 dans le berceau de sa famille à Valenciennes, sera peut-être celui de sa branche qui fixera les de Sars durablement dans le Laonnois[5] à la fin du XVIII^e siècle, par son union en 1771 avec la fille d'un juge présidial de Laon, chevalier de Buzerolles[4].

En 1777, il produit sa généalogie au Conseil de l’Élection à Laon, généalogie remontant à Guillaume Barat, seigneur de Sars, grand bailli de Hainaut en 1360[6]. Il est appelé, dès les débuts de la Révolution, à siéger comme représentant de l'Assemblée de la Noblesse du Vermandois, dont il est élu commissaire (1789)[4]. Il accumule alors les titres : chevalier de Saint-Louis, lieutenant des maréchaux de France à Laon[7], il sera nommé, en 1790, par le roi Louis XVI, commissaire pour la formation du département de l'Aisne, tâche délicate consistant à déterminer les délimitations administratives de la nouvelle circonscription à partir du démembrement de l'ancienne généralité de Soissons[8].

Le 4 avril 1800, le futur Napoléon I^er, alors Premier Consul, le nomme par arrêté maire de Laon, préfecture de l'Aisne ; c'est Charles-Philibert Regnault, délégué du préfet, qui l'installe officiellement dans ses fonctions[9]. Il meurt à Laon le 17 juin 1802[10]. Le mariage qu'il a fait à Laon aura probablement suffi à donner droit de cité à la famille de Sars à Laon, comme en témoigne, sous la Restauration, la dévolution de la mairie de la ville au fils issu de cette union, Pierre-Joseph de Sars de la Suze, au-delà des clivages politiques et des changements de régime[6] - [11].

Certains historiens, notamment La-Tour-du-Pin Chambly, émettent des doutes quant à l’hypothèse selon laquelle Jean Charles Joseph Hyacinthe de Sars aurait été le premier de sa lignée à faire souche en Laonnois[6]. On trouve en effet des aristocrates portant le même nom, avec cependant des variantes plus ou moins importantes de graphie, à Prémont en Cambrésis, au Catelet, à Seboncourt et jusqu'à Chaumont-en-Valois. Pour autant, les différences radicales dans les armoiries enregistrées et conservées de ces familles rendent assez improbable une commune origine qui se résumerait au Hainaut[6].

Quoi qu'il en soit, une série d’unions ou d’alliances avec diverses familles laonnoises (notamment Dagneau de Richecour, de Brauer, Cizancourt) a parachevé l’attachement de la famille de Sars à la région de Laon : les descendants se sont ensuite fixés à Urcel et Nouvion-le-Vineux[6].

: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

• François-Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse : 3ème édition augmentée, vol. 17, Paris, Schlesinger frères, 1863[12]
• Jacques François Laurent Devisme, Histoire de Laon, Laon, Courtois, 1822
• Maximilien Melleville, Histoire de la ville de Laon, Paris, Dumoulin, 1846
• R. de La-Tour-du-Pin Chambly, marquis de la Charce, Anciennes familles militaires du Laonnois, Laon, Imprimerie du Journal de l’Aisne, 1903 (lire en ligne)
• Maxime comte de Sars, Laon : huit cents ans de municipalité, L'Aisne éditions, 1933
• Victor Dessain, Laon : 1790-1945, Paris, Éditions Les Archives, 1991, 389 p.
• Dayre de Mailhol, Dictionnaire historique et héraldique de la noblesse française : Rédigé dans l'ordre patronymique, vol. 2, Berlin, Georg Olms Verlag, 2001 (ISBN 3487112450) Aperçu de l'édition