Accueil🇫🇷Chercher

Jean-Zuléma Amussat

Jean Zuléma Amussat (né le à Saint-Maixent – mort le à Passy) est un chirurgien urologue français.

Jean-Zuléma Amussat
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  59 ans)
Passy ou Paris
SĂ©pulture
Nationalité
Formation
Activités
Enfant
Auguste-Alphonse Amussat (d)
Autres informations
Membre de

Biographie

Fils d’un médecin, il reçoit sa première formation médicale de son père et d’un chirurgien du nom de Servan. Lorsqu’il est appelé pour le service militaire en 1814, âgé de 17 ans, il est employé comme assistant subalterne dans l’armée[1].

Après la guerre, il se rend à Paris, malgré son manque d'argent, pour continuer ses études de médecine. Il y rencontre l'un de ses maîtres, Troussel, qui lui donne la possibilité de participer aux travaux anatomiques à la Salpêtrière.

Après ses premières années en tant qu’étudiant, il obtient un poste - et un logement - à la Charité par concours externe. Lerminier (1770-1836), qui remarque l’intérêt d'Amussat pour l'anatomo-pathologie, l'aide et lui permet de travailler dans son service hospitalier[2].

Deux ans plus tard, il réussit son concours d'internat et retourne à la Salpêtrière. Alors qu’il travaille sur des recherches sur la moelle osseuse, en particulier pour trouver des modifications pathologiques qui pourraient avoir été causées par l’épilepsie, il invente le rachiotome[3]. En même temps, il commence également à donner des conférences privées en anatomie pour les artistes.

En , il devient assistant en anatomie, par concours.

En 1822, Amussat a pour élève Berlioz qui commence des études de médecine sous la pression de son père. Berlioz en parle dans ses mémoires :

« Je suivis donc, sinon avec intĂ©rĂŞt, au moins avec une stoĂŻque rĂ©signation le cours d’anatomie. De secrètes sympathies m’attachaient mĂŞme Ă  mon professeur Amussat, qui montrait pour cette science une passion Ă©gale Ă  celle que je ressentais pour la musique. C’était un artiste en anatomie. Hardi novateur en chirurgie, son nom est aujourd’hui europĂ©en ; ses dĂ©couvertes excitent dans le monde savant l’admiration et la haine. Le jour et la nuit suffisent Ă  peine Ă  ses travaux. Bien qu’extĂ©nuĂ© des fatigues d’une telle existence, il continue, rĂŞveur mĂ©lancolique, ses audacieuses recherches et persiste dans sa pĂ©rilleuse voie. Ses allures sont celles d’un homme de gĂ©nie. Je le vois souvent ; je l’aime[4]. »

Cependant la maladie - à la suite d'une piqûre anatomique - empêche Amussat de postuler pour un poste de professeur et il doit se rabattre sur son cabinet privé. Il continue cependant à travailler et, en 1824, il reçoit l’honneur de devenir membre de l’Académie nationale de médecine, avant même d'avoir été docteur en médecine. En 1826, il défend sa thèse de doctorat à l’Académie : Quelques considérations sur l'étude de l'anatomie[5]. Amussat y souligne l’importance de l’expérimentation animale.

Il continue néanmoins la recherche et propose de nouvelles solutions pour le traitement du rétrécissement de l'urètre, le cathétérisme (1823), les maladies des voies biliaires (1824), la torsion des artères pour limiter les saignements (1828)[6]. Une série d'autres innovations importantes dans la technique chirurgicale lui est due : le fonctionnement de l'anus artificiel chez le nouveau-né (1835)[7], le vagin artificiel (1835)[8], le traitement chirurgical des hémorroïdes[9]. Ses innovations sont nombreuses[10].

Il meurt Ă  Passy en 1856.

« M. Amussat est mort a cinquante-neuf ans, le 13 mai, dans la nuit, après avoir été malade pendant quelques jours seulement, et presque sans avoir eu d'autres souffrances qu'un anéantissement progressif de toutes ses forces. Des symptômes de diphthérite et de paralysie vésicale se sont bien déclarés dans les derniers instants; mais, en définitive, il a succombé aux fatigues continues de cette profession pénible qui tue tant de médecins épuisés a faire vivre leurs malades. Il est mort comme il avait vécu, plein d'activité, de courage et de résignation[11]. »

Jean Zuléma Amussat est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (15e division)[12] aux côtés de son fils Auguste Alphonse Amussat (1820-1878), également chirurgien. Son cœur a été déplacé au cimetière de Saint-Maxent le .

Berlioz écrit dans ses Nouvelles lettres : « J'ai eu un grand chagrin dernierement, mon excellent ami et ancien maitre d'anatomie Amussat est mort. II s'est éteint exténué de fatigues, après des travaux acharnés et une lutte de 30 ans[13]. »

Bibliographie

  • Observation d’une dĂ©chirure de l’utĂ©rus chez une femme enceinte. Nouveau journal de mĂ©decine, T. V. 1819; Recueil pĂ©riodique de la SociĂ©tĂ© de mĂ©decine de Paris T 69
  • Note sur la possibilitĂ© de sonder l'urètre de l'homme avec une sonde tout-Ă -fait droite, sans blesser le canal; ce qui a donnĂ© l'idĂ©e d'extraire les petits calculs urinaires encore contenus dans la vessie, et de briser le gros avec la pince d Hunter modifiĂ©e., Nouveau journal de mĂ©decine, T. 13, 1822
  • De la destruction des rĂ©trĂ©cissements de l’urètre au moyen d’instruments appropriĂ©s. 1825
  • Quelques rĂ©flexions sur le mĂ©canisme de l’excrĂ©tion de l’urine. 1826
  • Quelques considĂ©rations sur l’étude de l’anatomie. Thèse. 33 pages. Paris, 1826, No. 186.
  • Sur les sondes urĂ©trales. 1827.
  • Lithotritie et lithotomie. 1827
  • Observations de cystotomie suspubienne. 1828
  • Nouvelles recherches sur les hĂ©morrhagies traumatiques suivies de quelques considĂ©rations sur l'importance des vivisections. MĂ©moires de l'AcadĂ©mie de mĂ©decine, Paris. T.V.
  • Torsion des artères; Archives gĂ©nĂ©rales de mĂ©decine, Paris, 1829, 20: 606-610.
  • Leçons sur les rĂ©tentions d’urine, causĂ©es par les rĂ©trĂ©cissements du canal de l’urètre et sur les maladies de la prostate. PubliĂ©es, sous ses yieux, par A. Petit (de l’Ile de RĂ©). 3 pl. Paris, Germer-Baillière, 1832.
  • Observation sur une opĂ©ration d’anus artificiel par un nouveau procĂ©dĂ© Ă  la region anale d’un enfant nouveau-nĂ©, dans un cas d’absence congĂ©ntitale du rectum, suivie de quelques rĂ©flexions sur les obturations du gros intestin. 1835.
  • Recherches sur l'introduction accidentelle de l'air dans les veins, et particulièrement sur cette question: l’air, en s’introduisant spontanement par une veine blessĂ©e pendant une opĂ©ration chirurgicale, peut-il causer subitement la mort? Paris, Germer-Baillière, 1839. Bullet de l'Acad T. II. 1839
  • MĂ©moire sur la possibilitĂ© d'etablir un anus artificiel dans la rĂ©gion lombaire sans pĂ©nĂ©trer dans le pĂ©ritoine. Paris, Germer-Baillière, 1839.
  • Quelques considĂ©rations nouvelles sur la disposition des tumeurs sanguines et sur les Ă©panchements de sang qui se forment après les blessures des vaisseaux. Paris, 1842
  • Memoire sur la destruction de hĂ©morrhoĂŻdes internes par la cautĂ©risation circulaire de leur pĂ©dicule avec le caustique de potasse et de chaux.(Caustique solidifiĂ© de M. Filhos). Paris, Fain et Thunot. (Pamphl. v. 454, 464. Ext. de la Gazette mĂ©dicale de Paris, 1846)
  • Quelques rĂ©flexions sur la curabilitĂ© du cancer lues Ă  l’acadĂ©mie de mĂ©decine, 1854. Paris, E. Thunot et cie., 1854

Distinction

Hommage

Notes et références

  1. « Amussat Jean Zuléma (1796-1856) », Chirurgiens - Médecins - Hommes de l’Art, sur https://www.appl-lachaise.net, APPL, (consulté le ).
  2. (en) « Notice biographique », sur Who Named It?
  3. Précis descriptif sur les instrumens de chirurgie anciens et modernes sur Google Livres
  4. « Mémoires de Hector Berlioz », sur http://www.metronimo.com (consulté le ).
  5. Quelques considérations sur l'étude de l'anatomie sur Google Livres
  6. (it)(it) Arturo Castiglioni, « AMUSSAT, Jean Zuléma », dans Enciclopedia Treccani, Dizionario Biografico degli Italiani, Rome, Istituto dell'Enciclopedia Italiana, (lire en ligne)
  7. Mémoires sur l'entérotomie du gros intestin sur Google Livres
  8. Observation sur une opération de vagin artificiel sur Google Livres
  9. Mémoire sur la destruction des hémorroïdes internes par la cautérisation circulaire de leur pédicule, avec le caustique de potasse et de chaux sur Google Livres
  10. Note sur les travaux scientifiques de M. Amussat sur Google Livres
  11. Discours prononcé aux obsèques de M. Amussat, le 16 mai 1856 par Hippolyte Larrey sur Google Livres
  12. Jules Moiroux, Le cimetière du Père Lachaise, Paris, S. Mercadier, (lire en ligne), p. 47
  13. Nouvelles lettres de Berlioz (lire en ligne).
  14. « Cote LH/32/21 », base Léonore, ministère français de la Culture
  15. Thierry Allard, « Deux monuments commémoratifs de la famille Amussat en Deux-Sèvres », sur https://inventaire.poitou-charentes.fr, Patrimoine et Inventaire de Nouvelle-Aquitaine, (consulté le ).

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.