Jean-Pierre Mérot

Fils du brasseur Jean-François Mérot (1813-1882), il fit ses études au collège de Thionville[2]. À la mort de son père, il devint propriétaire de la Brasserie de Fontoy avec son frère Théophile (1842-1907), qui devint alors la "Brasserie Mérot Frères et Cie".

À la suite de la défaite française de 1870, il opte pour la nationalité française en 1872, ce qui ne l’empêcha pas de revenir à Fontoy quelque temps plus tard. Il se maria à Aumetz (Moselle) le 3 janvier 1881 avec Anne-Marie Guissard.

Il cacha alors probablement sa nationalité française aux autorités allemandes et put faire une carrière politique dans son village natal, désormais frontalier. Il appartenait au parti lorrain, protestataire, mais fut connu pour son attitude toujours constructive avec les autorités qui fut favorable à ses administrés.

Il fut membre de l'assemblée d'arrondissement (Bezirkstag d'Alsace-Lorraine), l'équivalent d'un conseil général de 1889 à 1906[3].

Il fit partie du Landtag d'Alsace-Lorraine de 1894 à 1906, dont les séances se tenaient à Strasbourg. Il fut élu député du parti lorrain protestataire au Reichstag pour la circonscription de Thionville-Boulay en 1898[4], et réélu en 1903[5]; il ne participa pas à l'élection de 1907 et fut remplacé par Charles de Wendel[6].

Peu de temps après son élection, il se fit remarquer à Berlin, car ce député ne parlait ni n'écrivait l'allemand[7] souhaita s'exprimer en français devant l'assemblée. Ceci lui fut refusé par le président, M. Balestrem[8]. Mérot ne souhaita pas démissionner "par respect pour ses électeurs", mais ne s'exprima plus.

Conseiller municipal en 1891, il fut élu démocratiquement maire de Fontoy en 1897, et le restera jusqu'en 1906. Il décida par la suite de s’installer définitivement à Nancy en 1907, d'où il continua de gérer ses affaires.

Décédé peu de temps après la fin de la guerre, il ne retourna pas à Fontoy.

La brasserie, pillée lors de la première guerre mondiale[9], passa à ses filles[1] Hélène (1887-1971) et Lucie (1881-1962), dont l'époux Luis Noetinger était administrateur des manufactures Coulaux, et réussit à se maintenir pendant deux décennies. L’établissement tenta de se rétablir après un nouveau pillage après la seconde guerre mondiale, mais sans succès[10].

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