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Jean-Pierre Collot

Jean-Pierre Collot, né le à Montpellier et mort le à Paris, est un financier et un collectionneur français, qui fut, à ses débuts, proche de Bonaparte, en jouant un rôle non négligeable dans le financement du coup d'État du 18 brumaire.

Jean-Pierre Collot
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  78 ans)
Paris
SĂ©pulture
Nationalité
Activités
Autres informations
Propriétaire de
HĂ´tel Collot (d)
Vue de la sépulture.

Biographie

Jean-Pierre Collot est le fils de Marie Carenet et du marchand droguiste Pierre Collot.

La carrière financière de Jean-Pierre Collot commence réellement aux débuts du Directoire : avec son associé, un certain Caillard, il fait partie « des grandes compagnies qui avaient, depuis 1796, assuré leur service dans des conditions très onéreuses pour l’État, très fâcheuses pour les armées, et très profitables pour elles-mêmes »[1]. Alors qu'il était un jeune adjudicataire partiel du service de l'armée des Alpes, Collot avait rencontré Bonaparte en 1793. Deux ans plus tard, avec un premier associé nommé Lavauverte, il sollicita, toujours pour le service des armées, le monopole de la livraison des vivres-viande, mais n'obtint que celui dédié aux armées d'Italie, des Alpes et du Midi[2].

Le coup d’État du 18 Brumaire () demanda une certaine assise du cĂ´tĂ© des capitaux : rien ne permet d'affirmer Ă  ce jour que Collot finança celui-lĂ . On sait, en revanche, que Collot avait un frère qui Ă©tait banquier Ă  GĂŞnes et qu'il avait ouvert des crĂ©dits au gĂ©nĂ©ral Bonaparte (500 000 francs). Cependant, au dĂ©but de la campagne d'Égypte (mai-), une brouille Ă©clata entre « le fournisseur Collot », et Bonaparte. Une demande de remboursement non honorĂ©e ? un poste de Conseiller d’État rĂ©clamĂ© par Collot et refusĂ© par Bonaparte ? Toujours est-il que les deux hommes se rĂ©concilient juste avant le 18 Brumaire. Les sommes prĂŞtĂ©es par Collot sont largement infĂ©rieures Ă  celles offertes par des hommes comme Ouvrard ou Michel jeune (respectivement 10 et 8 millions). Après l'instauration du Consulat, Bonaparte chercha un appui du cĂ´tĂ© des banques et de particuliers qui s'Ă©taient montrĂ©s efficaces, mais en prenant garde Ă  ne pas crĂ©er de situations monopolistiques. Outre la Banque de France, il initia un syndic de marchands prĂ©teurs appelĂ© les Vingt NĂ©gociants rĂ©unis : Collot n'en fit pas partie. Toutefois, le , Collot rĂ©cupĂ©ra les fonctions de munitionnaire gĂ©nĂ©ral de la Marine, au dĂ©triment de fournisseurs qui avaient fait dĂ©faut de paiement. L'on voit par lĂ  que, Bonaparte, en redistribuant les cartes de cette façon, revenait Ă  ses premiers fournisseurs. Dans la foulĂ©e, Collot, prudent, se retira un an plus tard : mais il n'Ă©chappa pas pour autant Ă  la faillite. Celle-ci le frappa en janvier 1803 lorsque CariĂ©-BĂ©zard, qui lui devait 1,5 million, se dĂ©clara en cessation[3]. Les liens qui l'unissaient Ă  Bonaparte jouèrent lĂ  encore en sa faveur puisqu’il fut ensuite nommĂ© fournisseur gĂ©nĂ©ral de l'armĂ©e d'Espagne (1808-1813).

Sous la Restauration, il est nommé receveur général des Finances des Bouches-du-Rhône[4] de 1815 à 1822, puis directeur de la Monnaie, poste qu'il conserve jusqu’en 1842. Il est aussi l'un des délégués de l'assemblée générale de la Caisse générale du commerce et de l'industrie.

HĂ´tel Collot, 25, quai Anatole-France, Paris.

En 1840, il se fait construire un superbe hôtel particulier d'après les plans de Louis Visconti, situé au 25, quai Anatole-France (anciennement : quai d'Orsay).

Durant toutes ces années, Collot est un collectionneur d'objets d'art renommé. Sa collection comprenait de nombreuses statues et vases anciens, mais aussi d'importants tableaux achetés en Italie pendant les campagnes de Bonaparte. À la mort de Collot en 1852, la collection fut dispersée lors de plusieurs ventes aux enchères. L'hôtel Collot fut également vendu en 1852, et passa au général Mahmoud Ben Ayed. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise (6e division).

Il épousa Anne Victorine Lajard, originaire comme lui de Montpellier. Il est le beau-frère de Jean-Antoine Chaptal et le beau-père de Gabriel-Edmond Rousseau de Saint-Aignan.

Bibliographie

Notes

  1. L. Bergeron (1978), op.cit.
  2. Réf. Archives de Paris (D 6 U3, 11, 18 brumaire an IX.), citée par L. Bergeron (1978).
  3. Romuald Szramkiewicz, Les Régents et censeurs de la Banque de France nommés sous le Consulat et l'Empire, coll. « Hautes études médiévales et modernes » n°22, Genève, Droz, 1974, p. 50.
  4. Pierre-François Pinaud, Les Receveurs généraux des Finances, 1790-1865. Répertoires nominatif et territorial, coll. « Hautes Études médiévales et modernes », Librairie Droz, 1990, p. 105.
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