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Jean-Michel Coulon

Jean-Michel Coulon (1920-2014) est un peintre français de la Nouvelle École de Paris qui a la particularité d'avoir gardé son œuvre — plus de 900 tableaux — presque secrète pendant la plus grande partie de sa vie d'artiste. Il expose en 1949 et en 1950 à la galerie Jeanne Bucher[1], à Paris, puis, en 1971, à Bruxelles.

Jean-Michel Coulon
Naissance
Décès
Nationalité
française
Activité
Mouvement
art abstrait
Père

Bien implanté dans la société artistique des années 1940 et 1950, il fréquente Nicolas de Staël, Serge Poliakoff, André Lanskoy, Maria Helena Vieira da Silva, rencontre Picasso, notamment avec son beau-frère Olivier Debré, puis s'isole progressivement au point de n'évoquer que rarement sa peinture.

Biographie

  • 1920 : naissance Ă  Bordeaux le . Il est le petit-fils de Georges Coulon, vice-prĂ©sident du conseil d'État de 1898 Ă  1912[2], et l'arrière-petit-fils d'Eugène Pelletan et d'Eugène Scribe[3] - [4].
  • AnnĂ©es 1930 : Ă©tudes au LycĂ©e Janson-de-Sailly puis en classes prĂ©paratoires au LycĂ©e Henri-IV. Il entreprend de nombreux voyages pendant sa jeunesse, en Allemagne d’oĂą il revient bilingue, en Italie après son baccalaurĂ©at avec son ami et futur beau-frère Olivier DebrĂ©, et le long des cĂ´tes atlantiques et mĂ©diterranĂ©ennes de l’Afrique Ă  bord de navires marchands sur lesquels il parvient Ă  embarquer sans frais. Il est tĂ©moin de la montĂ©e des idĂ©ologies fascistes : aperçoit Hitler Ă  Berlin puis Mussolini Ă  Rome.
  • 1943 : En 1943, le service du travail obligatoire est instaurĂ© par le rĂ©gime de Vichy et il dĂ©cide de quitter Paris et se procure une fausse carte d’identitĂ©. Il part avec Olivier DebrĂ©, se rĂ©fugier Ă  Megève. C’est durant cette pĂ©riode que les deux amis dĂ©cident de se consacrer Ă  la peinture.
  • 1944 : Jean-RĂ©mi Coulon – 19 ans, frère de Jean-Michel, alors en classes prĂ©paratoires au LycĂ©e Janson-de-Sailly, est exĂ©cutĂ© par les Allemands, Ă  la ferme du By dans le Loiret.
  • 1945 : il commence Ă  exposer rĂ©gulièrement dans les Salons (RĂ©alitĂ©s Nouvelles, Salon de mai).
  • 1949 : il rencontre sa future Ă©pouse, Caroline Garabedian, violoniste amĂ©ricaine venue Ă©tudier au Conservatoire de Paris. Il apprend rapidement l’anglais. Il expose en groupe Ă  la galerie Jeanne Bucher Ă  Paris avec Braque, Picasso, Klee, Lurçat, Laurens, Nicolas de StaĂ«l, AndrĂ© Lanskoy, Maria Helena Vieira da Silva, Reichel, Bauchant, Manessier, Chapoval, DĂ©chelette, Szenes et Kandinsky.
Carton d'invitation Ă  l'exposition de 1950 (galerie Jeanne Bucher).
  • 1950 : il expose seul, toujours Ă  la galerie Jeanne Bucher. Le livre d’or de l’exposition atteste la prĂ©sence de nombreux peintres aujourd’hui cĂ©lèbres dont Rothko, Lanskoy, Deyrolle, Arnal, Vieillard, Szenes et Vieira da Silva. Il participe Ă  une exposition de groupe Ă  New York "Young Painters from US and France" Ă  la galerie Sidney Janis avec notamment Nicolas de StaĂ«l et Pierre Soulages. Ayant obtenu une bourse du gouvernement français, il sĂ©journe trois mois Ă  la Maison Descartes Ă  Amsterdam. Il se familiarise avec les peintres classiques hollandais et apprend le nĂ©erlandais.
Painter Jean-Michel Coulon visiting St Peter Church in Leiden (1950)
  • 1952 : son second frère Jean-François – 25 ans, officier dans l’armĂ©e de l’air – s’écrase en avion dans le brouillard, lors d’une mission en Tunisie. Jean-Michel Coulon participe Ă  l'exposition "Posters by Painters and Sculptors" au Museum of Modern Art (MoMA) de New York[5].
  • 1953 : il se marie avec Caroline Garabedian.
  • 1955 : un incendie dĂ©vaste sa maison et son atelier de Saint-Jean de Braye, près d’OrlĂ©ans. Un nombre important de tableaux sont perdus.
  • 1956 : il sĂ©journe deux mois aux États-Unis et y dĂ©couvre les grandes mĂ©tropoles, dont New York qui le fascine. Ce voyage est le premier d’une longue sĂ©rie qui reprĂ©sente une profonde source d’inspiration pour sa peinture.
  • 1957 : naissance de sa fille unique.
  • 1968: après la sortie de la France du commandement intĂ©grĂ© de l’OTAN, il dĂ©mĂ©nage Ă  Bruxelles avec sa femme qui travaille au siège de l’organisation. Ils y resteront jusqu’en 1998. Depuis Bruxelles, la famille parcourt tous les pays d’Europe en voiture pour des pĂ©riples Ă  visĂ©es culturelle et artistique. Sans rĂ©pit, Jean-Michel Coulon visite Ă©glises, musĂ©es, expositions, châteaux et ruines.
Composition by Jean-Michel Coulon, 1960s
  • 1971: son exposition Ă  la galerie RĂ©gence de Bruxelles, organisĂ©e par le galeriste Michel Vockaer est un franc succès. Dix-huit toiles sont vendues. Il devait y avoir une sĂ©rie de trois expositions, mais seule la première aura lieu : Jean-Michel Coulon prĂ©textera ne jamais ĂŞtre prĂŞt pour les tableaux suivants.
  • 1999: il revient vivre Ă  Paris Ă  proximitĂ© de la maison d’HonorĂ© de Balzac. Il ne renoue pas de liens avec les galeries parisiennes. Il reste discret, voire secret. Il se rend Ă  son atelier tous les après-midis et oriente son travail de la peinture vers le collage, qu’il rĂ©alise sur d’anciennes toiles des annĂ©es 1950 et 1960.
  • 2012: sa santĂ© se dĂ©tĂ©riore et après une longue hospitalisation, il est condamnĂ© Ă  rester en fauteuil roulant. Cet Ă©tat l’empĂŞche de se rendre Ă  son atelier, devenu inaccessible et restĂ© inviolĂ© jusqu’à sa mort. Il continue de composer des collages dans son appartement, sur des feuilles de papier Canson. Son esprit restĂ© vif et pertinent, il travaille jusqu’à ses derniers jours et toujours avec des couleurs chatoyantes.
  • 2014: Jean-Michel Coulon meurt Ă  Paris 14e le , Ă  l’âge de 94 ans[6]. Il repose dans le fief familial de Saint-Georges-de-Didonne, en Charente-Maritime.

Description de l’œuvre

Jean-Michel Coulon a peint dans le plus grand secret jusqu’à sa mort fin 2014 : il ne laissait personne pénétrer dans son atelier et il n’évoquait jamais sa peinture, même à ses proches.

Plus de 600 tableaux ont été découverts au lendemain de sa mort lors de l’ouverture de son atelier qu’il n’avait lui-même pas pu visiter depuis plusieurs années ayant perdu l’usage de ses jambes.

De par sa découverte récente et l’absence de commentaires laissés par l’artiste, la vision d’ensemble de l’œuvre de Jean-Michel Coulon est en construction et sujette à discussion.

Les principaux points de réflexion concernent notamment :

  • Le positionnement de Jean-Michel Coulon dans l’histoire de l’art du XXe siècle et par rapport aux peintres qu’il a cĂ´toyĂ©s après la Seconde Guerre mondiale (Nicolas de StaĂ«l, Maria Helena Vieira da Silva, AndrĂ© Lanskoy et Olivier DebrĂ©, entre autres)
  • L’évolution de sa peinture (formes, couleurs, support) au cours des 70 ans de sa vie d'artiste
  • L’impact des drames de sa vie sur ses choix artistiques (notamment la mort brutale de ses deux frères en 1944 et 1952 et l’incendie de sa maison et de certaines de ses Ĺ“uvres en 1955)
  • Le secret qui entourait sa dĂ©marche artistique
  • La possibilitĂ© de chercher une clĂ© de comprĂ©hension de l’œuvre dans la correspondance lors de ses voyages, notamment aux États-Unis et en Italie

L’historienne de l’art Lydia Harambourg a apporté plusieurs éléments de réponse dans une première monographie de Jean-Michel Coulon (publiée en ).

L’évolution de l’œuvre peut être schématiquement illustrée de la façon suivante :

  • Evolution du style pictural de Jean-Michel Coulon
    Evolution du style pictural de Jean-Michel Coulon

Expositions

Galerie

  • Compositions de Jean-Michel Coulon
  • "Composition" Jean-Michel Coulon, 1960s.
    "Composition" Jean-Michel Coulon, 1960s.
  • "Composition" Jean-Michel Coulon, 1970s.
    "Composition" Jean-Michel Coulon, 1970s.
  • "Composition" Jean-Michel Coulon, 1970s.
    "Composition" Jean-Michel Coulon, 1970s.
  • "Composition" Jean-Michel Coulon, 1970s.
    "Composition" Jean-Michel Coulon, 1970s.
  • "Collage" by Jean-Michel Coulon, 2000s
    "Collage" by Jean-Michel Coulon, 2000s

Ĺ’uvres dans les collections

Selon la classification du catalogue raisonné

France

  • MusĂ©e National d'Art Moderne, Paris : 0036H, 0824G, 0826G, 0837G et 0844G.

Écrits

  • Lettres d'AmĂ©rique, prĂ©face d'Annie Cohen-Solal (Gourcuff Gradenigo, 2019)
  • Lettres d'Italie, prĂ©face d'Annie Cohen-Solal (Gourcuff Gradenigo, 2019)

Notes et références

  1. Voir sur le site de la galerie Jeanne Bucher, ici et lĂ .
  2. [PDF] Les Préfets de Gambetta par Vincent Wright, Éric Anceau.
  3. Jean-Claude Yon, Eugène Scribe: La fortune et la liberté, Librairie A-G Nizet, , 390 p. (ISBN 2707812439)
  4. Eugène Scribe, Maître de la scène théâtrale et lyrique du XIXe siècle, PUR (Presses universitaires de Rennes), 1er édition (14 octobre 2016), 476 p. (ISBN 2753550360)
  5. MoMA: Posters by Painters and Sculptors
  6. Relevé des fichiers de l'Insee
  7. (en) « A Century of Collage - - Exhibitions - Rosenberg & Co. Gallery », sur www.rosenbergco.com (consulté le )
  8. Denis Janneau, « Quatre peintres abstraits de l'après-guerre », sur Galerie Luz 26 (consulté le )
  9. « Les petits formats de Jean-Michel Coulon, l'homme aux 900 tableaux cachés, exposés à la galerie 50 - Arts in the City », (consulté le )
  10. Denis Janneau, « Collages des années 50 aux années 2000 », sur Galerie Luz 26 (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Lydia Harambourg, Jean-Michel Coulon (Gourcuff Gradenigo, 2018)
  • Paul Baquiast, Une dynastie de la bourgeoisie rĂ©publicaine, les Pelletan (L'Harmattan, 1996)
  • Aline Stalla-Bourdillon, Jean-Michel Coulon (1920-2014), Catalogue raisonnĂ© en trois volumes (Gourcuff Gradenigo, 2022)

Lien externe

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